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« Que doit-on à l'Etat ?»

Publié le 11/04/2021

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Avant de commencer l’étude de notre sujet : « Que doit-on à l’Etat ?», il convient d’en étudier les termes et notamment celui d’« Etat ». De manière générale, on parle d’Etat pour caractériser un pays constitué par un peuple qui occupe un territoire délimité par des frontières et dirigé par une puissance publique reconnue par tous qui est en mesure d’organiser la défense de ses frontières par la force, au travers de l’armée par exemple ou par la diplomatie, au travers des lois. Autrement dit, l’Etat est un ensemble d’institutions qui organise la vie en société en la maintenant dans un certain ordre et participe au développement économique et culturel. En outre le pronom personnel « on » prend en compte la société mais ce n’est pas du devoir de la société dont nous parlons, mais du devoir de chaque individu qui la compose, quel qu’il soit. Enfin, on peut s’intéresser au terme dominant : le verbe « doit ». Dans le contexte, il ne s’agit pas d’un modal traduisant un ordre mais du verbe « devoir » conjugué. Ce terme a une double signification : dans un premier temps, « devoir » signifie avoir une obligation envers quelqu’un, ce qui reviendrait à dire que l’on a une obligation morale envers l’institution d’Etat. Il peut dans un deuxième temps signifier que l’on a une dette envers l’appareil d’Etat, comme dans l’expression « tu lui dois bien ça ». Dans cette expression, il est question d’une dette morale envers quelqu’un, c’est-à-dire que la personne est tenue de faire quelque chose de moralement correct pour une personne qui l’a auparavant aidée ou sauvée : c’est une histoire de redevance. Comme dans tout équilibre, on distingue deux forces qui se compensent : l’Etat ne peut exister sans société et inversement, la société ne peut exister sans Etat. Ayant défini tous les termes du sujet, on peut alors poser la question suivante : en quoi chaque individu de la société est-il redevable envers la puissance publique souveraine à laquelle il appartient ? Cette question en soulève trois autres, qui constitueront les trois axes développés par notre analyse : Que garantit l’Etat pour qu’on lui soit redevable ? De quelle manière peut-on lui être redevable ? Mais devons-nous vraiment quelque chose à l’autorité publique et politique ?

« Se demander ce que nous devons à l’Etat, c’est présupposer que l’Etat est redevable.

Mais pourquoi l’est-il ? Il est tout d’abord indispensable de comprendre comment nous sommes arrivés à fonder ce que l’on appelle aujourd’hui un « Etat » et ce qu’il réalise et garantit dans la vie de tous les jours.

Une puissance autoritaire publique telle qu’on peut la connaître aujourd’hui ne s’est pas établie sans but précis. Pour voir les premières formes de pouvoir politique se créer, il faut remonter à l’époque de la révolution néolithique : au dépend de leurs techniques d’agriculture et d’élevage, les hommes s’approprient pour la première fois des territoires afin d’accroitre leur production et d’accumuler de la richesse.

Au fur et à mesure, l’homme est passé d’un état de nature, où il n’y avait que des rapports de forces entre territoires et où aucune institution ne leur permettait d’éviter ces conflits, à un état de pouvoir, dans lequel les individus renoncent à l’usage de leur propre puissance, dans la mesure où tous les membres du groupe font de même : ce contrat permet alors de faire appliquer des lois, ce qui fait du territoire à la fois une puissance capable d’imposer par la contrainte et une autorité capable de décider et d’utiliser la force commune au nom de tous.

Un Etat est donc fondé sur des valeurs et décisions communes au profit de l’ensemble du groupe.

A l’inverse des animaux, l’homme peut, avec l’usage des mots, distinguer ce qui est juste selon lui de ce qui est injuste ou encore ce qui est honorable de ce qui est déshonorable.

A titre d’exemple, il est communément juste de n’utiliser le pouvoir commun que sur une décision majoritaire ou unanime pour se sentir en sécurité, car avoir à l’esprit qu’un individu ou un groupe d’individu peut prendre le contrôle sur l’armée commune ne permettrait pas à la société de croire en l’Etat : ce dernier ne pourrait donc rien garantir puisqu’il ne respecte les valeurs communes et par conséquent, les individus composant société n’auraient rien à lui devoir.

L’une des valeurs communes qu’on retrouve le plus fréquemment dans un Etat est sans aucun doute la liberté.

Or, d’après Rousseau, la liberté, tout comme la paix civile n’est possible que par l’intermédiaire de lois et d’un système judiciaire efficace en lien avec les valeurs communes approuvées à l’origine. En effet, le philosophe du XVIII ème siècle examine dans son œuvre Du contrat social qu’un Etat de droit est une autorité politique qui respecte les libertés de l’Homme et qui assure la sécurité des citoyens au moyen de lois valant pour tous.

L’Etat garantit ainsi qu’il sanctionnera, sans s’interdire de recourir à la force, ceux qui enfreignent les lois puisque refuser de le faire, ce serait se condamner à l’impuissance.

L’Etat, au dépend des lois, est alors garant de la liberté et de la paix civile.

On peut résumer les lois à des codes de « bon » comportement, dans la mesure où ce qui n’est pas sanctionné par l’institution judiciaire est considéré comme non-contraire et non- offensant aux valeurs communes de l’Etat et à la paix civile.

Un Etat qui ne réprimande pas ceux qui possèdent une arme ne peut pas être considéré comme impuissant ou injuste dans la mesure où le port d’arme est majoritairement accepté dans l’enceinte du pays.

Dans un dernier temps, si un Etat désire perdurer et s’assurer que personne ne puisse à lui tout seul mener le pays à sa fin, il doit impérativement 2. »

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