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Que faut-il pour qu'un objet devienne objet esthétique ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Donc dans l'art, le sensible est spiritualisé. On reconnaîtra un objet d'art à ce qu'il ne sert pas à satisfaire les besoins humains. L'objet artistique, culturel se démarque des autres objets dans la mesure où il a une signification qui dépasse le milieu parfois étroit qui l'a vu naître.   2) Il faut une reconnaisse social pour qu'un objet devienne esthétique.     L'objet esthétique c'est celui qui est reconnu comme tel, et qui mérite à son créateur d'être reconnu comme artiste. Reconnus, l'un et l'autre, par l'opinion générale, elle-même orientée par le jugement de ceux qu'Aristote appelait les experts, que la sociologie contemporaine désigne, dans le champ culturel, comme instance légitime de légitimation (P. Bourdieu). Il faudra du temps pour que ce jugement soit contesté en dehors même du champ culturel, et autrement que dans les disputes académiques auxquelles se complaisent les instances légitimantes. On se demandera pourquoi un objet est reconnu comme esthétique. Sans doute parce qu'il a subi victorieusement l'épreuve de la critique : il satisfait aux normes qui prévalent, et qui constituent les critères de la beauté, car l'idée de beauté est encore une idée normative.

  Il s’agit de se demander quels procédés, quelle technique permet d’hausser un objet ordinaire au statut d’œuvre d’art ? Dans quel cas est-ce possible ? Dans le cas d’objet qui servent à la vie quotidienne réussissent par le talent d’un artiste à sortir de l’ordinaire, c’est-à-dire qu’il devienne beau, que sa valeur dépasse la simple utilité et qu’il offre l’occasion d’une expérience esthétique. Par là les propriétés de l’objet sont comme transformées. Parfois la limite est bien mince entre un objet ordinaire et un objet fabriqué dans le cadre d’un travail du designer, la fusion du fonctionnel et du beau laisse parfois peu de marge pour savoir à partir de quel moment un objet devient esthétique.

« l'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de sonconcept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucunorganisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beautéartistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite etinauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualitéapollinienne, perfection d'harmonie et de forme, sérénité conquise sur la douleur.

En un sens, cette beauté idéaleest hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle. 3) L'artiste moderne rend esthétique les objets.

Les premières œuvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisés et élevées au rang d'œuvre d'art.

Un porte-bouteille, uneroue de vélo, un bidet.

On peut imaginer que par là s'amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art,de l'art conçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création.

La récupérationamorcée par les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrerdans le domaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour rejeter une œuvre hors de l'art.

Des artistescomme Arman, César reprend des éléments de la vie quotidienne dans des compressions, des réarrangements avecnotamment des poubelles, des déchets, des voitures.

Le pop art par le biais de Warhol fait rentrer des boites deconserve, d'emballage dans le domaine de l'art.

Aussi, c'est le regard de l'artiste qui fait d'un objet quelque chosed'artistique, qu'il lui donne une signification.

Ainsi n'importe quel objet vu par un photographe peut devenir artistique,comme chacun selon Warhol peut avoir son quart d'heure de célébrité.

Tout est nivelé, il n'y a plus de supériorité deobjets sur les autres au risque de l'insignifiance.

La distinction entre l'art et les objets quelconque semble bienmince.

Un simple changement de contexte suffit, mais sinon la différence peut être imperceptible.

Ainsi ce qui rendesthétique un objet est sa simple transposition dans l'univers de l'art.

Conclusion . Ce qui rend esthétique un objet n'est pas réductible à ses propriétés physiques mais dépend aussi de critèressubjectifs et sociaux.

L'art moderne en récusant les critères habituels de l'art, en détruisant le concept mêmed'œuvre d'art, a placé des objets de la vie quotidienne dans des musées, les haussant au statut d'objetsesthétiques.

C'est bien plutôt le regard porté sur l'objet qui fait de lui un objet esthétique.

C'est l'utilisation d'unobjet qui importe.

Un objet esthétique sera bien souvent utilisés couramment alors que l'objet esthétique sera misen valeur pour lui-même.. »

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