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Que nous apprend une réflexion sur nos désirs ?

Publié le 27/02/2005

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 » Réfléchir est donc par extension, être à la recherche du vrai.   II. Deuxième partie : la réflexion comme volonté de maîtriser le désir.   Si la réflexion au sens général est une remise en cause, alors la réflexion sur le désir en particulier est une volonté de comprendre le mécanisme de ce dernier et l'influence qu'il a sur les hommes. Car on pourrait aisément admettre que les hommes ne sont pas maîtres de leurs désirs, ainsi une réflexion sur le désir, ne serait-elle pas une volonté plus profonde de contrôler cette part d'irrationalité chez les hommes ? Le désir est l'objet d'une volonté et la volonté est la plupart du temps incontrôlée et surtout irraisonnée, ainsi le désir se trouve plutôt à la source de désagréments. Car un des principes du désir est de ne se laisser guider que par une envie impulsive et non raisonnable, par conséquent, s'il échappe à la raison, il ne peut pas agir sagement. Le désir est donc souvent la voie de la perte. Il semble donc nécessaire pour éviter que les désirs nous mènent vers de mauvaises fins, de les « penser ». Il faut penser le désir de manière à pouvoir le maîtriser.

HTML clipboardToute réflexion est avant tout une volonté de remettre en question un principe acquis. C'est-à-dire qu'ici une volonté de réflexion sur le désir soulignerait une volonté plus profonde de remettre en cause le fonctionnement du désir chez les hommes. Ainsi réfléchir sur quelque chose c'est refuser d'accepter son application sans l'avoir analyser avant. Réfléchir sur le thème du désir, c'est essayer de comprendre et de discerner avec quelle puissance ce dernier peut influencer l'esprit des hommes au mépris de la raison.

« C'est dans cette perspective qu'Épicure, dans la Lettre à Ménécée, établit une classification des désirs : les désirs vains et non naturels d'un côté, puisde l'autre les désirs nécessaires et naturels.

Il écrit qu'il faut impérativementse libérer de la première catégorie de désirs, qui ne peut conduire qu'à de lafrustration.

Car on sait que l'homme est perpétuellement insatisfait et aussitôtun désir réalisé, un autre réapparaît.

Épicure, Sentences vaticanes : « Il ne faut pas gâter les choses présentes par le désir des absentes, mais réfléchirau fait que celles-là mêmes ont fait partie des choses souhaitables.

» Celatend bien à prouver que les désirs de l'homme sont infinis et illimités.

Le désirn'est donc pas quelque chose de maîtrisable par la raison.

Par conséquent siun homme se penche à réfléchir sur le désir, c'est pour rendre ce dernierraisonnable.

Et rendre quelque chose raisonnable, c'est vouloir en fairequelque chose de maîtrisable par le seul fait de la pensée. Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel dela vie heureuse.

Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait detous les choix que nous avons à faire.

Il réside dans la sensation qui, nousmettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ou exclure.

Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui lui convient : c'est de notre propre pointde vue sensible que nous jugeons de ce qui est pour nous un plaisir ou une douleur.

Ainsi, nous ne recherchons pasles plaisirs qui engendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certaines douleurs si elles sont le moyend'accéder à un plus grand plaisir.

L'épicurisme n'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prixet fuit la douleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation, critère complexe d'estimationdes valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe : "Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec lemal comme s'il était le bien", (Épicure). III.

Troisième partie : entre réflexion et action. Cependant est-ce que rendre le désir maîtrisable par la raison c'est le rendre maîtrisable par l'action ? Car penser,n'est pas agir.

Ainsi, si l'on réussit à penser le désir ce n'est pas pour autant que l'on réussit à éviter son influencesur nos actions.

Penser est une mesure de précaution, mais suffit-elle à s'appliquer dans les faits ? Le seul fait depenser le désir n'est pas suffisant à l'en éloigner, n'est pas suffisant à lutter contre son influence.

De plus laréflexion intervient le plus souvent après l'action.

C'est-à-dire que l'on se met à réfléchir à une action une foisqu'elle est terminée, et souvent parce qu'on la regrette.

A.

Cartault, L'intellectuel : « Les faits, les aspects des choses se succèdent avec une rapidité prodigieuse, ne nous laissent que des impressions sans cesse effacées pard'autres.

Réfléchir c'est proprement retourner en arrière, c'est-à-dire les faire comparaître de nouveau, pour lesexaminer à loisir en les soustrayant à la fuite du temps et en les fixant dans l'immobilité.

La réflexion est uneattention rétrospective, qui rend le passé une seconde présent pour la durée qui nous convient ».

Ainsi le désir nese présente pas expressément comme tel à la conscience immédiate.

Il faut un certain recul pour qu'il apparaisseen tant que tel, il faut que le temps l'ait quelque peu effacé pour qu'une réflexion soit possible.

Réfléchir est donc unacte postérieur à celui de l'action même. Conclusion : Le sujet repose donc sur une contradiction insoluble, ou l'individu désire, et son désir échappe à sonquestionnement, ou l'individu raisonne et il n'a plus du désir qu'une représentation médiate qui ne va pas dans lesens d'un instinct.. »

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