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Que peut une preuve, une démonstration contre un préjugé ?

Publié le 05/03/2005

Extrait du document

 [Aucune idée ne peut être soutenue si l'on prouve le contraire. Aucune opinion ne peut être soutenue si l'expérience démontre qu'elle est fausse. Un préjugé est une opinion injustifiée. La seule manière d'en venir à bout, c'est de prouver qu'il ne correspond pas à la vérité.] 
Le préjugé est une croyance Un préjugé est un «jugement« fait «avant« d'avoir examiné objectivement la réalité. C'est une croyance que nous tenons pour objective parce qu'elle flatte l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes. Comme le dit Goethe: «La vérité demande que nous nous reconnaissions pour des êtres bornés; l'erreur nous berce de l'idée que, d'une manière ou d'une autre, nous sommes infinis« (Pensées). Le libre examen dissipe les superstitions La meilleure manière de venir à bout de ces croyances, c'est de démontrer qu'elles sont injustifiées. Ainsi, pour Pierre Bayle, au XVIIe siècle, l'on peut prouver que les prétendus miracles sont des phénomènes naturels explicables scientifiquement. Le libre examen, l'exercice critique de la raison permettent de dévoiler les superstitions sur lesquelles la religion assoit indûment son autorité.
Les préjugés ne sont jamais fondés sur des preuves. On les dissipe en démontrant qu'ils ne correspondent pas à la réalité. MAIS, certains préjugés sont impossibles à éradiquer même en démontrant leur fausseté. Certains tiennent plus à leurs préjugés qu'à la vérité.

  • I) Les preuves viennent à bout des préjugés.
a) Le préjugé est un croyance. b) Le libre examen dissipe les supertitions. c) La science réfute les préjugés.

  • II) Les preuves ne viennent pas à bout des préjugés.
a) On préfère les préjugés à la vérité. b) On peut refuser les preuves. c) Les préjugés naissent de la passion.
.../...

« [Les préjugés incitent parfois à refuser de reconnaître les preuves.

La force des préjugés est telle que l'onpeut refuser de reconnaître son erreur, même lorsque celle-ci nous est démontrée.

Il est très difficile de faire valoir des preuves contre certains préjugés.] On préfère les préjugés à la véritéLe propre des préjugés est d'être tenaces et de résister même à une réfutation expérimentale.

La croyanceaux miracles, par exemple, n'a pas disparu malgré l'avènement de l'esprit scientifique.

Le nationalisme, la peurde l'étranger subsistent aussi, en dépit de plusieurs siècles de combat contre l'intolérance.

Nos valeurs et nospréjugés culturels sont plus forts que la vérité. On peut refuser les preuvesIl est très difficile de prouver que certains préjugés sont faux.

Les racistes rejetteront les explicationsscientifiques qui contredisent leurs idées, en disant que les scientifiques sont dans l'erreur.

De même, on peutfaire des tests pour démontrer que les aliments génétiquement modifiés sont dangereux (ou au contraireinoffensifs) pour l'homme, mais ceux qui pensent le contraire refuseront leur validité. Les préjugés naissent de la passionL'orgueil, la crainte de perdre leur identité poussent certaines personnes à s'accrocher à leurs préjugés commeà des certitudes, même si on leur prouve qu'elles ont tort.

La passion qui donne naissance aux préjugés neveut pas entendre raison et reste aveugle à l'évidence. On peut distinguer deux types de préjugés: les préjugés scientifiques et les préjugés moraux.

Dans la mesureoù la science est en principe le domaine de l'objectivité, il devrait être facile de dissiper les premiers grâce à ladémonstration expérimentale.

Lorsque deux théories opposées sont en concurrence, celle qui correspond à laréalité finit toujours par s'imposer, même si, parfois, les autorités établies continuent de soutenir pendant uncertain temps la théorie erronée.

Pour ce qui est des préjugés moraux ou culturels, il est bien plus difficile deles éradiquer.

La démonstration scientifique n'a pas tellement de valeur dans ce domaine; ainsi, la victoire desathlètes noirs aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 n'a pas dissuadé les nazis de croire à la supériorité de laprétendue race aryenne.

D'une manière générale, les préjugés sont fruits de la passion, notamment del'insécurité et de la crainte, ce qui fait que la démonstration ou l'argumentation rationnelle a peu d'influence sureux.. »

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