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Que reprocher à la technocratie ?

Publié le 17/01/2022

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C'est à ce moment que l'on pourra renverser l'argument, en dénonçant les mensonges du pouvoir technocratique. Cela pourra être l'occasion de faire remarquer que si le pouvoir technocratique fait peur en raison de son apparence inhumaine, il reste bien l'affaire de certains hommes, avec leurs intérêts et leurs défauts, ce qui doit pousser à dénoncer l'illusion d'une forme de pouvoir qui serait ni plus ni moins que la raison incarnée.On pourra trouver ici l'occasion de repenser la célèbre idée d'Aristote, selon qui la prudence est par excellence la vertu politique. Il ne faut pas entendre par « prudence » la peur du danger ou de mal faire, mais l'aptitude à bien agir en raisonnant sans pouvoir atteindre de vérité nécessaire, mais en devant se contenter de juger avec discernement pour choisir entre des conclusions seulement probables. Le domaine de l'action est celui où on ne peut rencontrer de certitude. "La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant en un juste milieu relatif à nous, lequel est déterminé rationnellement (sous la forme d'un rapport) et comme le déterminerait l'homme prudent. C'est un juste milieu entre deux vices, l'un par excès et l'autre par défaut; et c'est encore un juste milieu dans la mesure où certains vices sont au-dessous, et d'autres au-dessus de « ce qu'il faut », dans le domaine des affections aussi bien que des actions, tandis que la vertu, elle, découvre et choisit la position moyenne. C'est pourquoi, dans l'ordre de la chose et de la définition exprimant l'essence, la vertu est un juste milieu, tandis que dans l'ordre de l'excellence et de l'accompli, c'est un sommet." ARISTOTE. Aristote récapitule sa définition de la vertu morale, qui fait intervenir, plutôt qu'un principe rationnel abstrait, une rationalité propre à l'action, faite de juste mesure et incarnée par l'homme prudent (phronimos) qui fait intervenir à bon escient sa faculté de calcul (logistikon).

« inhumaine, il reste bien l'affaire de certains hommes, avec leurs intérêts et leurs défauts, ce qui doit pousser àdénoncer l'illusion d'une forme de pouvoir qui serait ni plus ni moins que la raison incarnée.On pourra trouver ici l'occasion de repenser la célèbre idée d'Aristote, selon qui la prudence est par excellence lavertu politique.

Il ne faut pas entendre par « prudence » la peur du danger ou de mal faire, mais l'aptitude à bienagir en raisonnant sans pouvoir atteindre de vérité nécessaire, mais en devant se contenter de juger avecdiscernement pour choisir entre des conclusions seulement probables.

Le domaine de l'action est celui où on ne peutrencontrer de certitude. "La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant enun juste milieu relatif à nous, lequel est déterminé rationnellement(sous la forme d'un rapport) et comme le déterminerait l'hommeprudent.

C'est un juste milieu entre deux vices, l'un par excès et l'autrepar défaut; et c'est encore un juste milieu dans la mesure où certainsvices sont au-dessous, et d'autres au-dessus de « ce qu'il faut », dansle domaine des affections aussi bien que des actions, tandis que lavertu, elle, découvre et choisit la position moyenne.

C'est pourquoi,dans l'ordre de la chose et de la définition exprimant l'essence, la vertuest un juste milieu, tandis que dans l'ordre de l'excellence et del'accompli, c'est un sommet." ARISTOTE. Aristote récapitule sa définition de la vertu morale, qui fait intervenir, plutôtqu'un principe rationnel abstrait, une rationalité propre à l'action, faite dejuste mesure et incarnée par l'homme prudent (phronimos) qui fait intervenir àbon escient sa faculté de calcul (logistikon). Remarquons d'emblée que pour Aristote, la norme de l'action vertueuse n'estpas un principe général, mais un être de chair et d'os : c'est l'homme prudent.Lui seul est apte à déterminer le juste milieu, qui n'est pas défini de façonpurement mathématique (comme 7 serait la moyenne arithmétique de 2 et de 12, puisque (12+2)/2 = 7, et 6, leur moyenne géométrique : 2/6 = 6/12).

S'il y a du défaut et de l'excès dans ledomaine de l'action, il faut en juger d'un point de vue qualitatif.La définition aristotélicienne de la vertu prend place dans une doctrine des facultés de l'âme.

La partie désirante del'âme connaît plusieurs régimes : la convoitise (intempérance des désirs du ventre et du bas-ventre) ; l'impulsion(emportement, colère); le souhait.

Ce dernier n'est pas intrinsèquement rationnel (on peut en effet souhaiterl'impossible), mais il est plus accessible que les deux autres à la raison.

Une fois éveillé le souhait, la faculté pratiquede l'âme calcule et fait le choix des moyens appropriés à ce souhait.

C'est ici que la vertu de prudence intervient :elle introduit dans la matière du souhait la forme d'une délibération relative à ce qui est en notre pouvoir.

Toutefois,cette prudence n'a pas le pouvoir de modifier la direction du souhait.

La décision qui suit la délibération ne faitqu'entériner la cohérence de la fin souhaitée avec les moyens retenus.

« Mais la délibération (oeuvre de la raisoncalculatrice) ne porte pas sur les fins, mais seulement sur les moyens d'atteindre les fins ».

(III, 5) Faut-il enconclure que la raison dans l'action se borne à un rôle d'intendance ? Que nous ne pouvons changer nos désirs ? Ilreste que, pour Aristote, « le méchant, tout comme l'homme de bien, est cause par lui-même de ses actions, mêmes'il n'est pas la cause de la fin ».

Il y a bien quelque chose de contingent dans les diverses dispositions des hommesà agir.

Quelque chose qu'ils ont l'impression de ne pas avoir choisi (tempérament, tendances, etc.).

Ils n'en sont pasmoins responsables de leurs actes.

En ce sens, Merleau-Ponty pourra dire : « La gloire des résistants, commel'indignité des collaborateurs, suppose la contingence de l'Histoire, sans laquelle il n'y aurait pas de coupables enpolitiques, mais aussi sa rationalité, sans laquelle il n'y aurait que des fous ». Cette idée pourra servir à redéfinir la liberté politique.

Si elle ne saurait être la possibilité de faire tout ce que l'onveut sans s'autodétruire elle ne peut être non plus la simple obéissance à une norme rationnelle imposée par voied'autorité par un quelconque aréopage.

Si le débat a sa place en politique, c'est que la confrontation des points devue est nécessaire pour guider les choix « prudents » (au sens où nous avons défini ce mot).

C'est aussi que nuln'est détenteur d'une vérité absolue dès lors qu'il s'agit d'un problème pratique.

La participation active du citoyen,au moins dans son domaine de compétence, avant d'être une satisfaction ou un devoir, est alors tout simplement unélément essentiel de l'art de vivre ensemble, et le seul contrepouvoir efficace contre ceux qui pensent pouvoir fairele bien des gens malgré eux.. »

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