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Que signifie l'expression " maîtriser ses pensées " ?

Publié le 27/02/2005

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Vous pouvez alors montrer que le terme de pensée prend ici un sens plus large et peut renvoyer à des images, à des représentations, à des intentions et n'est pas nécessairement synonyme de réflexion. Dans ces conditions, maîtriser ses pensées ne consiste-t-il pas à bien penser, à véritablement penser c'est-à-dire à faire un usage de sa raison ? Il s'agirait alors de se demander ce que bien penser signifie.     I. La nécessité de contrôler ses désirs, le corps en tant qu'obstacle à la raison II. Pourquoi vouloir maîtriser ses pensées alors qu'elles font appel à la raison, et poussent donc à la réflexion III. Si on parle de maîtrise cela voudrait dire qu'il y a des pensées qu'on ne doit pas avoir : des pensées qui sont immorales et qui surgissent de manière irréfléchie et qui sont peut-être un obstacle même à la réflexion.     Suggestion de plan   Première partie : La maîtrise de soi Appartenir à une société, à un groupe, cela signifie se plier aux normes en vigueur dans ce groupe : or, toute société ne peut penser sa continuation qu'à la condition que les individus n'y soient pas dans l'expression primitive et spontanée d'eux-mêmes. Pour qu'une société se préserve du danger que représente le désir à l'état brut, il faut qu'elle érige une forme de contrainte. C'est pourquoi l'on trouve notamment chez Rousseau l'expression d'une nostalgie à l'égard d'un « état de nature » présumé dans lequel les hommes n'auraient pas encore été amenés à aliéner leur liberté.

« hautes et les plus ardues de l'esprit.

Il ne semble pas que la pensée soit « à maîtriser » puisqu'en elle-même elle estdéjà maîtrise.

Elle est l'expression la plus forte de l'entreprise humaine de compréhension du sens et del'interprétation des choses.

Si tel est le cas, il ne peut pas y avoir de la maîtrise sur la maîtrise. Il faut donc admettre que le mot pensée excède un peu ce sens noble mais parfaitement restrictif.

Il pourrait seproduire qu'on appelle pensée des mouvements du cerveau qui ne sont pas l'objet d'un contrôle étroit.

« Longtempson a considéré la pensée consciente comme la pensée par excellence : maintenant seulement nous commençons àentrevoir la vérité, c'est-à-dire que la plus grande partie de notre activité intellectuelle s'effectue d'une façoninconsciente.

» Nietzsche, Le Gai Savoir , 1883. Par ailleurs la pensée ne s'exprime qu'à travers les mots c'est-à-dire un système de signes soumis axu lois de lagrammaire et de la syntaxe : "Le langage travestit la pensée.

Et notamment de telle sorte que d'après la formeextérieure du vêtement l'on ne peut conclure à la forme de la pensée travestie; pour la raison que la formeextérieure du vêtement vise à tout autre chose qu'à permettre de reconnaître la forme du corps." Wittgenstein,Tractatus logico-philosophicus .

On a donc conscience que la pensée revêt une complexité plus grande que ce que les âges du rationalisme ont mis en avant, on peut encore penser la nécessité de maîtriser la pensée. Troisième partie : La pensée rebelle Mais, à côté de ces manifestations surprenantes et inattendues de l'esprit, il en existe d'autres qui prennent leurplace avec plus d'officialité mais que l'on rejette, que l'on réfute pour des raisons morales ou éthiques.

Il arrive doncque l'on soit amené à penser des vérités qui perturbent et dont on ferait volontiers l'impasse.

On apprend ce faisantque l'accès à certaines vérités est à la fois prohibé et maudit et qu'il faut l'audace, le courage d'une pensée fière ettéméraire pour aller au-delà des acquis.

On pourrait alors estimer que « maîtriser ses pensées » revient à soumettresa pensée à un discours dominant et non pas accepter que celle-ci soit par essence révolutionnaire.

Toute penséevéritable s'inscrit partiellement en faux contre la pensée qui l'a précédée et il faut l'écoute attentive du philosophepour faire advenir sa nouveauté. « La philosophie n'est pas autre chose que l'effort de l'esprit pour se rendre compte de l'évidence, c'est-à-dire pour éclairer...

ce dessous infini de la pensée que la nature nous délivre d'abord.

Disons-le hardiment, philosopher c'est expliquer au sens vulgaire des mots le clair par l'obscur.

Car la philosophie a sa clarté à elle, bien supérieure à celle de l'évidence.

Mais pour conquérir cette autre clarté, il faut un effort et quelque courage.

» (Lagneau, OEuvres. ) Conclusion : On déduit de tout cela que la pensée est emportée par deux types de maîtrise : l'une artificielle, qui veutdécidément que seule la continuité prime, l'autre naturelle, qui fait que l'obscur en soi ne peut facilement trouverd'expression ouverte et franche.. »

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