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Que vaut la vérité scientifique ?

Publié le 09/02/2004

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scientifique
* Dans l'un de ses derniers textes, Malaise dans la civilisation, Freud écrit : « Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis [...]. Un troisième sera infligé à la mégalomanie humaine ». Quels sont ces trois démentis ? - Le premier démenti fut apporté par Copernic : la terre n'est plus le centre du monde. De ce fait, l'homme n'est plus l'être privilégié qu'il croyait être, autour duquel tout tournait. - Le deuxième démenti fut apporté par Darwin : l'homme est le résultat de l'évolution et, de ce fait, perd définitivement son statut privilégié dans l'ordre de la création. - Le troisième démenti fut apporté par Freud lui-même et la psychanalyse : le «moi n'est pas maître dans sa propre maison », ce qui signifie que l'homme est gouverné par des forces qu'il ne contrôle pas. C'en est fait de l'idée d'une liberté totale et d'une raison toute-puissante. ► B.

§         La vérité scientifique apparaît de prime abord comme vérité absolue et ce notamment dans la société moderne marquée par une prépondérance de la science. Dès lors, la vérité scientifique serait la seule vraie vérité, la vérité qui seule peut servir de norme afin de juger et connaitre toute chose.

§         Il apparaît donc que la vérité scientifique est une norme universelle, objective sur laquelle tous les travaux des chercheurs doivent se baser afin de permettre d’autres découvertes.

§         Dès lors, si la vérité scientifique possède un tel statut, il apparaît qu’elle est ce qui dépasse l’homme même, ce qui le transcende et ce sur quoi il doit nécessairement se reposer.

§         Pour autant, il apparaît que la vérité scientifique n’est pas ce qui perdure dans le temps. Au contraire, rien ne semble évoluer plus que la science et donc par conséquent les divers résultats qu’elle engendre. Dès lors la vérité scientifique serait tout aussi changeante que la discipline, et ce faisant, elle serait provisoire et changeante. Comment alors compter dur une telle vérité ?

§         Malgré tout elle reste ce sur quoi tout le monde semble se reposer, comme étant la vérité universelle. Mais alors, la vérité scientifique semble se passer de la norme de l’homme lui-même, venant transcender la sphère de l’homme et réduire alors l’humanité.

§         Faire de la vérité scientifique la norme ultime du réel, c’est alors réduire l’homme à un simple suppôt, et faire de la science ce qui seul compte.

§         Se pose alors le problème suivant : la vérité scientifique est-elle provisoire et changeante de sorte qu’elle apparaît comme simplement relative ou est-elle norme universelle et objective du réel, posant alors le problème de la place de l’homme face à une hégémonie de la science et de la technique ?

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« l'hypothèse avancée par le savant pour donner l'explication des phénomènes observés, desconséquences telles qu'elles puissent être comparées avec les faits dans l'expérimentation.

Ainsicette méthode réprime-t-elle les écarts de la théorie et de l'imagination. § La définition de la vérité par le contrôle expérimental est indépendante de toute autre discipline métaphysique qui pourrait revendiquer aussi une certaine vérité : pour la science la véritéest définie par la vérification expérimentale, c'est-à-dire par la confrontation de la théorie avec laréalité des faits : il y a là un critère de vérité tout à fait indépendant de la réflexion philosophique.(ce qui était différent pour la science antique pour laquelle est vrai ce qui est justifié par desprincipes, en sorte que le problème fondamental soit celui de la recherche du fondement, rechercheproprement philosophique). § Une science est fondée dès qu'elle dispose de ses principes et de sa méthode, il semble dès lors qu'elle dispose librement du domaine de la réalité qui lui appartient en propre, et puisse désormaisconsidérer les autres disciplines comme une étape de son développement historiquement dépassée. § Dans la société moderne, la quantité des résultats scientifiques s'est prodigieusement accrue.

La science a compétence sur la totalité du réel ; les sciences de l'homme et de la viepeuvent également se prononcer sur des valeurs (maladie/santé, normal/anormal,fonctionnel/inadapté). § Il y a donc hégémonie de la vérité scientifique qui vaut pour tout le réel, en tant que vérité absolue et norme d'elle-même et du faux.

Mais alors le problème qui se pose est ce lui de la non-limitation de cette vérité scientifique et de la science en général.

Ne faut-il pas mettre des limites àcette vérité et allier cette vérité à une réflexion autre qui permette une limitation à la science et uneréflexion engendrant d'autres vérités ? III) La nécessité de doubler la vérité scientifique d'une réflexion philosophique : l'éthique comme pendant nécessaire à la science. § L'exercice de la philosophie apparaît nécessaire selon une double dimension : d'abord parce qu'elle n'est que le prolongement d'une attitude naturelle à l'homme (et qui le caractérise en tantque tel), mais aussi parce qu'un tel exercice permet de garder un regard critique sur le réel dans latotalité de ses dimensions, comme pour les études philosophiques sur les conséquences decertaines avancées techniques ou scientifiques, études réflexives qui apparaissent toutesnécessaires à la fois pratiquement et éthiquement.

Cet exercice de la philosophie apparaît donccomme nécessaire, mais d'une nécessité que l'on peut aller jusqu'à qualifier de morale, car elle estse grâce à quoi l'homme se réalise dans son humanité, ou elle en est, en tout cas la condition depossibilité (puisqu'elle lui permet de s'auto constituer comme sujet, et répond à sa naturelleinquiétude). § La vérité scientifique doit donc trouver des limitations et des compléments dans d'autres disciplines.

On pense notamment au développement contemporain de la sphère de la bioéthique etdu développement durable.

Des problèmes, apparaissant tous scientifiques de prime abord,viennent chercher de l'aide vers la démarche philosophique.

On peut en effet prendre l'exemple duproblème de l'euthanasie dans le milieu médical ou encore de l'embryologie.

Il apparaît en effetaujourd'hui nécessaire de faire appel à l'éthique, afin de mettre en perspective ces problèmes :comment déterminer l'âge auquel on put dire qu'un embryon est une personne ? Est-ce d'aprèsdes faits scientifiques de constitution du fœtus ? Le fœtus est-il dès sa génération une personnehumaine ? Se mettent en place actuellement dans les institutions hospitalières des comitésd'éthique au sein desquels des scientifiques mais aussi des spécialistes de philosophie traitent deces problèmes. § La société moderne apparaît alors comme surdéterminée pas le règne de la science qui tend à déshumaniser cette société.

L'éthique apparaît alors d'autant plus nécessaire dans la sociétémoderne qu'elle vient remettre l'homme à sa place comme personne morale fondamentalementlibre, et non comme simple machine, dans un monde gouverné par les progrès de la technologie.La philosophie est alors non seulement cette propédeutique qui a permis visiblement laconstitution de la science, par son caractère d'étonnement, mais elle est ce qui doit accompagnernécessairement la science, dans la société moderne, afin de s'assurer qu'elle n'a pas une emprisetotale sur l'homme.

Tout progrès scientifique doit alors s'accompagner d'une réflexionphilosophique et même la philosophie, telle que la décrit Jonas dans son Principe responsabilité , doit être ce qui vient anticiper le progrès scientifique afin d'en analyser les conséquencespossibles pour l'homme.

La société moderne est donc au contraire une société où la philosophie sefait devoir de responsabilité de l'homme envers lui-même et donc envers l'humanité.

Seule laphilosophie, dans la société moderne peut permettre un essor raisonnable et favorable de lascience pour l'humanité toute entière. CONCLUSION.. »

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