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Quel danger peut représenter la violence pour notre société ?

Publié le 17/02/2005

Extrait du document

Et l'agresseur à son tour court le même risque à l'égard d'un nouvel agresseur. (...) Il n'existe pour nul homme aucun moyen de se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, de se rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes lorsque cela est possible (...) Il apparaît clairement qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre tous. » Le principal danger de la violence est de nuire à une paix garantissant une cohésion sociale. Notre société doit donc chercher à réprimer la violence à tout prix.   II/ La sur-limitation de la violence ne fait qu'exagérer ses manifestations.             En quoi contrôler la violence à tout prix risque-t-il d'être nuisible ? Cela paraît tout à fait paradoxal dans la mesure où les lois sont faites pour réprimer les actes de violence qui viseraient à nuire à autrui. Le but poursuivi, ici, est bel et bien de chercher à faire disparaître au maximum, et complètement si cela était possible, la violence de notre société. Aussi, les lois, qui ne constituent que l'aspect répressif de cette recherche énonce-t-elle des sanctions auxquelles s'exposent les auteurs des violences. Cela est toutefois accompagné de mesures préventives qui ont pour but de réguler par l'éducation et par l'information les tendances à la violence dès le plus jeune âge.

« trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à lamonarchie dont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où leparlement détient une part de la souveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, lasouveraineté doit être quasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l' Angleterre , alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler du Royaume-Uni .

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le mot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart , roi d' Ecosse , devient Jacques I er d'Angleterre .

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début du Royaume-Uni . Si l'on devait résumer en une seule phrase l'œuvre politique de Hobbes , la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre 13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition quise nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun. » Les éléments fondamentaux sont mis en place :· parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société se ramène à une guerre perpétuelle ; · la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoir commun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.

Dansl'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.

Dans la vie ensociété, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissance quasi absolue. Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à « la guerre de chacun contre chacun » par un contrat « de chacun avec chacun ». Dans le système de Hobbes , comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme chez Rousseau , un contrat liant gouvernant et gouvernés.

Le contrat Hobbes ien est un contrat qui ne lie que les gouvernés entre eux.

Chacun de ceux-ci dit à l'autre en substance : j'accepte de ne pas attenter à ta vie et, enéchange, tu t'engages à faire de même.

Pour garantir cet accord, nous acceptons d'obéir à une autorité dont lafonction sera d'imposer le respect des termes du contrat. La seule limite de cette autorité, et en même temps de cette obéissance, va découler de la « fin » de cette convention, c'est-à-dire de son objectif.

Chacun abandonne l'essentiel de sa liberté au profit de sa sécurité.

Chacunréfrène sa volonté de puissance (Freud dirait ses pulsions agressives) pour ne pas être tué ou blessé par autrui.

Enconséquence pour Hobbes , si le pouvoir souverain veut attenter à ma vie (ou me blesser, m'emprisonner et autres actions qui peuvent entraîner la mort), je me trouve en état de légitime défense et j'ai le droit de résister.

Certainesnuances sont apportées à ce droit de résistance ; ainsi, s'il y a promesse de pardon, je dois m'incliner.

De plus, sesmodalités de mise en œuvre pourraient être mieux précisées.

Mais l'essentiel est qu'il demeure un droit de résistancese rattachant à l'idée que l'organisation sociale a pour but de protéger le corps de l'homme et qu'elle perd son senssi, portant atteinte à ce corps, elle recrée la situation de l'état de nature qu'elle avait pour mission de supprimer.L'individu concerné pourra alors protéger sa vie de la même manière qu'il l'aurait fait à l'état de nature.Nous ne sommes pas dans un système totalitaire qui exige l'anéantissement de l'individu au profit de la collectivité.L'organisation sociale a pour but de protéger l'individu.

Le pouvoir qui fait régner l'ordre est quasi absolu à seule find'éviter la guerre civile qui n'est, en fait, qu'un retour à l'état de nature.

Mais quasi absolu seulement, car cepouvoir souverain est limité par un principe de cohérence qui veut qu'il ne fasse pas ce qu'il a pour fonctiond'empêcher.On voit donc apparaître ici, conjointement au souhait d'un pouvoir concentré et fort, l'idée de droits inaliénables del'être humain, la nécessité d'un respect de l'individu dans son corps, éléments qui peuvent être perçus comme lesprémisses des droits de l'homme.

Le meilleur résumé de la façon dont s'établit le contrat est à chercher dans « Léviathan », l'œuvre majeure du philosophe.

Au chapitre 17, celui-ci écrit : « La seule façon d'ériger un tel pouvoir commun, apte à défendre les gens de l'attaque des étrangers, et des torts qu'ils pourraient se faire les uns aux autres, et ainsi à lesprotéger de telle sorte que par leur industrie et par les productions de la terre, ils puissent se nourrir et vivresatisfaits, c'est de confier tout leur pouvoir et toute leur force à un seul homme, ou à une assemblée, qui puisseréduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité, en une seule volonté.

» Cela revient à dire : désigner un homme, ou une assemblée, pour assumer leur personnalité ; et que chacun s'avoueet se reconnaisse comme l'auteur de tout ce qu'aura fait ou fait faire, quant aux choses qui concernent la paix et lasécurité commune, celui qui a ainsi assumé leur personnalité, que chacun, par conséquent, soumette sa vol et sonjugement à la volonté et au jugement de cet homme ou de cette assemblée. Cela va plus loin que le consensus ou concorde : il s'agit d'une unité réelle de tous en une seule et même personne, unité réalisée par une convention de chacun avec chacun passée de telle sorte que c'est comme si. »

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