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Quel est l'objet de notre désir ?

Publié le 27/02/2005

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Qu'est-ce qui est réellement essentiel à la vie et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Comment définir le besoin par rapport au désir ? Deuxième partie : Désir et social Le désir est entendu couramment comme la dimension de ce qui est superflu, comme ce qui est artificiel et non pas naturel, il est alors opposé au nécessaire qui est la dimension du besoin.  Comment passe-t-on alors du besoin au désir ? Dans le langage de Hegel, cela revient à différencier le moi-naturel du moi-humain. J'ai peut-être besoin d'un abri, mais je désire plutôt un palais qu'une cabane. Où est la différence ? Le moi ne désire pas tout seul, le moi désire par rapport à un autre moi. L'entrée en scène du désir est l'apparition de la conscience de l'autre et donc de la sociabilité. Le palais est désirable, parce qu'il contribue à ma fierté, au sentiment de mon importance devant l'autre.

Nous avons conscience de nos désirs, mais seulement dans le sens où nous sommes jetés à la poursuite de leur satisfaction. Nous souffrons de nos frustrations et voudrions toujours être là où nos désirs seraient satisfaits, toujours mécontents de ce que le présent nous offre. Mais être jeté dans nos désirs nous a-t-il jamais appris ce que nous désirons exactement ? La difficulté est donc de savoir quel est l'objet réel du désir. Avons-nous donc conscience de l’objet de nos désirs ? Que cherchons-nous à travers nos désirs ?

« l'origine, car c'est ce manque qui donne au désir son élan et sa valeur.

Ce que mon envie poursuit c'est le moyend'éteindre la flamme du mécontentement, de tenter de mettre un baume sur la blessure lancinante du désir. Il y a une dimension métaphysique du désir.

Les différentes valeurs du désir ont été décrites par Platon dans leBanquet .

Platon se sert d'un mythe, donc d'une représentation imagée pour évoquer la nature du désir.

« Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour.

» Platon, Le Banquet .

Il y a des petites joies passagères, mais la déception renaît sans cesse et elle renaît de l'illusion consistant à élever ce qui est relatif aurang de l'absolu.

De là l'éternelle répétition du désir.

"L'objet du désir d'un humain n'est pas de jouir une fois seulement, et pendant un instant, mais de ménager pour toujours la voie de son désir futur." Thomas Hobbes, Léviathan .Ce que nous cherchons dans le désir n'est pas dans l'ordre des choses, mais dans l'ordre de la plénitude de la conscience, ce que nous cherchons envérité, c'est nous-même. Suffit-il pour décrire le désir, de le caractériser à partir du manque ? Le désir, même s'il est lié à la représentationfantasmée d'un manque n'est pas le manque.

Ne voir dans le désir que le manque, c'est seulement déceler lanégativité du désir.

Le désir porte en lui un élan créateur, un élan positif par lequel il se veut lui-même et il porte enlui une puissance de transformation.

Seulement, il y a désir et désir.

Il est tout à fait possible que se soit implantésen moi des désirs qui sont purement artificiels et ne correspondent en rien à ce que je suis et ce à quoi j'aspire.

Ilpeut y avoir plusieurs formes de désirs.

Il y a des désirs qui semblent seulement centrés sur l'ego, ses manques, sesfrustrations secrètes, ses attentes : tout ce qui est immanquablement lié à un passé douloureux.

Quand le désir estseulement l'expression de l'ego, il est marqué par le manque et lié au passé.

Mais il est aussi d'autres désirs qui vontplus loin que le moi et la considération de la personne.

Il peut être une affirmation positive du Soi.

Spinoza dit que le Désir est l'essence de l'homme.

Il voit en lui l'expression de la puissanced'affirmation de la Vie, contre une interprétation qui ne voit dans le désirqu'un manque ou pire, un péché de la chair.

Condamner le désir, c'est leregarder comme ne faisant pas partie de la Nature.

Mais le désir est naturelet il est très humain.

On ne peut pas moralement partir du principe que leshommes pourraient ne pas avoir de désir, ou devraient ne pas avoir de désirs. Pour Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle estconçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à fairequelque chose ».

Le désir est le terme générique englobant tous « les efforts,impulsions, appétits et volitions de l'homme ».

Il constitue l'essence del'homme parce qu'il est le mouvement même par lequel ce dernier s'efforce depersévérer dans son être.

Chacun désire ce qu'il juge utile à la conservationde son être et susceptible d'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui luisemble bon, ce qu'il aime.

En revanche, il désirera éviter ou détruire ce qui luiparaît faire obstacle au maintien de son être ou entraîner sonamoindrissement.

Ainsi « chacun désire ou tient en aversion nécessairementpar les lois de sa nature ce qu'il juge être bon ou mauvais ».

Le désir est doncune disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.

Cependant ce quel'homme désire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pas nécessairement ce qui lui est vraiment utile.

C'estque communément « chacun juge selon son propre sentiment ce qui est bon, ce qui est mauvais », non selon sadroite raison.

Or le sentiment, en tant que passion de l'âme, est une « idée inadéquate », c'est-à-dire mutilée etconfuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté.

C'est pourquoi les hommes, en croyant observer leur intérêt,désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible. LE « CONATUS » OU EFFORT DE L'ÊTRE. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peut être détruite, sinon par une causeextérieure » (Éthique, III, P.

4).L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de la Cause de soi, qui est puissance infinie :« Tant que nous considérons seulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nous ne pouvonsrien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.).De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être, chaque chose s'efforce de persévérerdans son être » L'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et aucorps, il s'appelle tendance (appetitus) ; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ;de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa conservation; et ainsi l'homme estdéterminé à les faire.

De plus, entre la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que ledésir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont conscients de leurs tendances et c'estpourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la conscience de. »

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