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Quel est l'origine des préjugés ? D'où nous viennent nos préjugés ?

Publié le 27/02/2008

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Le préjugé est une croyance fondée sur un jugement personnel. Cette notion a toujours une connotation péjorative. S'agissant de sa nature, le préjugé est bien ce qui ne saurait tenir lieu de jugement valable, bien qu'ayant l'apparence d'un tel jugement : dans cette ambiguïté résiderait le premier danger du préjugé, simulacre pernicieux ombre menaçante planant sur l'exigence de rigueur et de transparence propre à la probité judicative. Préjuger de quelque chose, si l'on en croit l'étymologie, revient à juger de façon préliminaire de façon provisoire, antérieurement à quelque chose dont le préjugé ne serait que l'esquisse imparfaite et inaccomplie. Il est ce qui altère la rectitude du jugement pour Descartes. En effet selon lui la plupart de nos opinions datent de notre enfance et proviennent de nos appétits et de notre éducation : c'est en se débarrassant de ces créances, et n'admettant que ce que nous connaissons évidemment être tel, qu'une science est rendue possible. Plus encore, le préjugé n'est-il pas des valeurs incarnées qui favorisent la sédimentation de certaines préférences fondamentales des vivants sous la forme d'un langage structurant et normant une collectivité donnée ? Le préjugé ne révèle-t-il pas en un sens la morale d'un société plutôt que de sa capacité à s'élever dans le vrai ?

« possible la question de la vérité comme norme contraignante.

Pour Nietzsche, l'instauration d'un langage communrépond à un souci de vivre ensemble sous l'égide des normes contraignantes : c'est ce que Nietzsche nomme unemorale.

Les morales, énonce Nietzsche dans le paragraphe 187 de Par delà le bien et le mal , « ne sont rien d'autre qu'un langage figuré des affects ».

Un tel langage exprime les préférencespulsionnelles des individus, la manière dont ils hiérarchisent la réalité en fixantce qu'ils éprouvent comme bénéfique ou nuisible : autrement dit, le langageexprime des valeurs sédimentées en représentations générales.

Ce queNietzsche autrement dit, le langage exprime des valeurs sédimentées enreprésentations générales.

Dés lors la norme de vérité s'avère inapte à servirde critère pertinent pour évaluer les préjugés, dans la mesure où elle dépendelle-même d'un ensemble de préjugées enfouis dans le langage, préjugés quidictent à l'avance des choix quant à ce qui doit être voulu et quant à ce quine doit pas l'être.

Le questionnement Nietzschéen déployé dans le premierparagraphe de Par delà le Bien et le mal nous dévoile cette option fondamentale qui sous-tend le préjugé en faveur de la vérité : « Qu'est-cequi en nous, au juste, veut « la vérité » ? (…) A supposer que nous voulionsla vérité : pourquoi pas plutôt la non-vérité ? Et l'incertitude ? Mêmel'ignorance ? ».

Le problème de l'évaluation des préjugés change ainsi desens : il ne s'agit plus d'estimer le prix d'un jugement dans son rapport à unenorme de vérité, mais bien plutôt de discerner le statut des pré jugements àl'œuvre dans la constitution d'une morale eu égard aux exigences plusprofondes de la volonté de puissance ; ce qui équivaut alors à ce qui favorisel'expansion vitale d'un ensemble de vivants.

Conclusion -Le préjugé apparaît comme une paresse de pensée qui prend l'apparence pour le vrai.

De là il apparaît que lepréjugé est le fait d'une pensée qui ne se connaît pas elle-même, en un sens d'une pensée errante.-Mais plus fondamentalement, d'un point de vue gnoséologique, le préjugé est le jugement précipité, qui prendencore le vraisemblable pour le vrai.-Enfin, nous avons vu que le langage est lui-même porteur de certaines habitudes, qu'il est construit autour decertaines conditions de vie et qu'en cela c'est le fondement de toute société que d'établir des préjugés.

La questionde l'origine des préjugés, ne saurait être réduites à la question de la vérité mais renvoie plus généralement auxconditions de vie d'une société.. »

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