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Quel rôle la coutume joue-t-elle chez Pascal ?

Publié le 06/12/2019

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pascal

Si Pascal décrit l'imagination comme une « puissance trompeuse >> (voir question 7), il pense que l'homme peut utiliser l'imagination et la coutume pour modifier ses représentations dans le sens de la religion chrétienne. Ce qu'il met en œuvre dans un texte célèbre (frag. 397, qui n'est pas au programme), où il développe l'idée de pari, centrale dans le dispositif qui doit conduire le pécheur à la conversion. Pascal y revient sur l'idée que l'homme doit choisir entre l'existence et la non-existence de Dieu : « Vous êtes embarqué >>, dit-il, c'est-à-dire contraint à ce choix. Or, il y a tout à gagner à opter pour l'existence de Dieu. Pascal utilise ici le calcul des probabilités. Il s'y était récemment intéressé pour évaluer les possibilités de gains ou de pertes de ses amis mondains dans les jeux de hasard et en tire un des rares raisonnements mathématiques des Pensées pour montrer qu'il y a une telle disproportion entre le hasard de gain, l'éternité, et le hasard de perte, le néant, qu'il faut parier. Mais comment parier ?

Pensées de Pascal

pascal

« 80 « l'e nnui de quitter les occupations où l'on s'est attaché », cet attachement n'étant fondé que sur l'habitude.

À propos des lois « naturelles » qui guident notre morale, il écrit : « Qu' est-ce que nos principes naturels sinon nos principes accoutumés ? » (frag.

116).

On prend pour une marque de la nature ce qui a été inculqué par l'édu­ cation.

Au fragment 117, il ironise : « Les pères craignent que l'amour naturel des enfants ne s'efface » : mais si cet amour est inscrit dans la nature, il ne devrait pas pouvoir s'effac er ! Montaigne avait écrit « L' accoutumance est une seconde nature, et non moins puissante » (E ssais, III, 10).

Pascal renchérit : «J 'ai grand peur que cette nature ne soit une seconde coutume, comme la coutume est une seconde nature » (frag.

117).

L'homme semble donc pétri de « coutume >>, et c'e st un bien, car, dans le monde chaotique de la condition terrestre, la coutume constitue un point fixe, sans aucun fondement rationnel ou naturel, mais qui lui permet de n'être pas trop perdu.

Ill.

La cou tume dans la straté gie pasca lienne : un moyen du salu t La coutume n'est donc pas condamnée par Pascal : la coutume juridique est à la base de la justice des hommes, puisque aucun autre fondement n'est possible.

Mais la coutume psychologique, à son tour, peut être utile à l'h omme.

Pascal évoque d'abord, la façon dont « la coutume de voir les rois accompagnés de gardes, de tambours, d' officiers et de toutes les choses qui ploient la machine vers le respect et la terreur >> (fra g.

23) amène leurs sujets à penser que c'est du roi lui-m ême qu'émanent le respect et la terreur.

La coutume est donc un élément de l'imagination.

Le pari Si Pascal décrit l'imagination comme une « puissance trompeuse >> (voir ques­ tion 7), il pense que l'homme peut utiliser l'imagination et la coutume pour modif ier ses représentations dans le sens de la religion chrétienne.

Ce qu'il met en œuvre dans un texte célèbre (frag.

397, qui n'est pas au programme), où il développe l'idée de pari, centrale dans le dispositif qui doit conduire le pécheur à la conver sion.

Pascal y revient sur l'idée que l'homme doit choisir entre l'existence et la non-existence de Dieu : « Vous êtes embarqué >>, dit-il, c'est-à-dire contraint à ce choix.

Or, il y a tout à gagner à opter pour l'existence de Dieu.

Pascal utilise ici le calcul des probabilités.

Il s'y était récemment intéressé pour évaluer les possibilités de gains ou de pertes de ses amis mondains dans les jeux de hasard et en tire un des rares raisonnements mathématiques des Pensées pour montrer qu'il y a une telle disproportion entre le hasard de gain, l'éternité, et le has ard de perte, le néant, qu'il faut parier.

Mais com­ ment parier ? Une pu issance à utiliser C'e st là qu'intervient la coutume.

Cette tendance de l'homme qui le guide vers des comportements stables peut être l'éducatrice de sa foi.

Il doit s'habituer à la foi «e n prenant de l'eau bénite, en faisant dire des messes, etc.>> (ibid.

), de sorte que, des cérémonies extérieures, il puisse passer à la foi intérieure.

La coutume n'est donc pas fondamentale ; elle est une simple recette qui permet, par des effo rts de la volonté, de s' approcher de Dieu.

Mais elle n'est pas vaine : elle est le moyen d'utiliser la mi sère de l'homme au profit de sa grandeur.. »

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