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Quelle connaissance pouvons-nous avoir de l'avenir ?

Publié le 24/03/2004

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et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »[2].   II.                                         Mais cette croyance courante ne s'applique qu'aux phénomènes physiques ou biologiques. En ce qui concerne les autres domaines d'étude, il faut différencier le nécessaire (s'entend, logiquement nécessaire) du contingent. L'Histoire, par exemple, est donc l'étude des enchaînements logiques des faits, et non seulement celle d'une collection d'événements répertoriés, comme le rappelle Raymond Aron : "La connaissance historique n'a pas pour objet une collection, arbitrairement composée des faits seuls réels, mais des ensembles articulés intelligibles[3]". Or cet enchaînement d'articulations logiques permet d'anticiper sur ce qui arrivera nécessairement dans l'Histoire à venir, même si elle se limite à une connaissance du nécessaire et ne permet pas de prévoir le contingent.   III.                           De l'avenir, nous ne pouvons rien espérer connaître de manière certaine (mis-à-part qu'il ne peut être connu de manière certaine, bien évidemment). Ce que nous prenons pour des lois de la nature ne sont que le fruit de l'habitude, en accord avec la thèse de David Hume, et rien ne nous assure qu'un enchaînement de faits habituels ne puisse connaître d'exception.

« Problématique: La connaissance du futur suppose la capacité de prévoir les événements qui n'existent pas encore à partir de ceuxqui se sont produits.

Demandez-vous ce qui rend possibles de telles prédictions et, corrélativement, ce qui rendsuspecte une telle capacité.Ces prédictions supposent essentiellement la régularité de la nature: les événements passés et présents obéissent àdes lois, et, en vertu de leur nécessité, ces même lois régiront les événements futurs.

sommes-nous cependantcertains qu'il existe de telles lois, alors que tout ce que nous voyons, ce sont les événements eux-mêmes ? Les loisne sont-elles pas une illusions ? Si tel est le cas, peut-on parler de connaissance du futur ?En effet, un énoncé, par exemple (p) "le soleil se lèvera demain", n'est une connaissance que si cet énoncé est vrai.Or, s'il n'y a pas de lois ou si nous ne pouvons pas le savoir, le fait que le soleil se lève demain est indéterminé etl'énoncé (p) n'est pas une connaissance. Sens des termes — Conditions : ici, ensemble de faits dont dépend quelque chose ; données, circonstances.— Dans quelle mesure : jusqu'à quel degré, jusqu'à quel point.— Connaissance : saisie de l'essence intime d'une chose, savoir où l'on possède une idée véritable d'une réalité.— Futur : partie du temps correspondant à l'avenir, à ce qui n'est pas encore.— Possible : ce qui n'est pas, mais pourrait être. Sens du sujet A partir de quelles données et jusqu'à quel degré la possession d'une idée véritable de l'avenir — de ce qui n'existepas encore — est-elle possible ? Problème Le problème posé est celui de la capacité de l'homme à maîtriser son destin. Plan 1.

Première condition de l'expérience : le temps vécu et concret. La connaissance du futur est impossible.

L'avenir est imprévisible par définition.Ne voir dans le temps qu'un ennemi, c'est, semble-t-il, ne pas tenir compte de la dimension de l'Avenir : or laconscience est projet, anticipation d'elle-même, fuite vers l'avenir.

Perpétuellement en avant d'elle-même, elle sedonne rendez-vous « dans le pas encore ».

Dire que la conscience représente ce mouvement de transcendance vers l'avenir, cette dimension insaisissable et généralement imprévisible, c'est dire que la conscience humaine estliée à l'action, au faire : l'homme se dépasse vers un futur qu'il veut construire, bien que ce futur ne dépende quepartiellement de lui.

Dans cette perspective, le temps peut donc être l'organe de ma liberté et de ma puissance, ildevient alors mon allié, puisque je veux construire mon histoire et l'Histoire et que je me projette ainsi vers lespossibles, vers cette page blanche où je décide d'inscrire mon nom et mes valeurs. 2.

Passage à la rationalisation de l'expérience.

Ce passage sera la condition d'une certaine connaissancedu futur. Jusqu'à présent, nous en sommes restés au niveau du temps vécu et concret.

Mais l'homme est également un êtred'abstraction, opérant par concepts et idées générales, séparant ce qui ne l'est pas concrètement dans la réalité(telle se définit l'abstraction).

Ainsi l'intelligence peut-elle mener à bien ses tâches en isolant, de manière abstraiteles données.

C'est dans cette perspective de l'abstraction que nous pouvons comprendre le temps saisi commenotre allié, le temps objectif et scientifique. 3.

Conditions et limites d'une connaissance du futur : — conditions (connaissance rationnelle des lois de la nature). • Le temps du monde physique, dimension selon laquelle les faits s'ordonnent, et forme divisible, analogue àl'espace.Il faut donc mentionner, à côté du temps vécu et irréversible, un temps objectif, milieu indéfini dans lequel sedéroulent les événements.

C'est une forme divisible, analogue à l'espace, appréhendée sur le modèle de cet espace.Ce temps est la condition de mon action dans le monde, il apparaît donc un organe, un instrument et un allié.

Letemps des horloges, des instruments et de la science est le vrai temps de la liberté humaine. • Le temps intelligible et rationnel est lié à la prévision scientifique.Mais il faut aller plus loin : toute la science donne à voir un temps maîtrisé grâce à la saisie rationnelle des loisscientifiques.

La science est, en effet, inséparable d'un temps de prévision s'effectuant à travers la connaissancedes lois de la nature.

Ici, l'homme peut prévoir l'avenir et maîtriser le temps, devenu ainsi son allié « objectif ».. »

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