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Quelle différence y a-t-il entre une machine et un organe ?

Publié le 24/03/2004

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  Etant donné la définition de la machine simple comme formée d’un seul corps solide et comme n’ayant qu’une seule fonction, il serait tentant de la rapprocher de l’organe, et par extension, de rapprocher la machine complexe de l’organisme. En effet, il apparaît que toute machine est un ensemble d'organes différenciés et solidaires les uns des autres dans leur fonctionnement. Mais pourtant, lorsque l’on observe un organe et une machine, nous sommes capables de distinguer l’un de l’autre avec une grande facilité, parce que chacun a ses caractéristiques spécifiques.

            Se pose donc la question de savoir en quoi consiste la différence essentielle entre une machine et un organe, et par extension, celle qui existe entre un organisme et une machine plus complexe. Autrement dit, quelles spécificités possèdent l’organe et l’organisme pour pouvoir ne pas être réduits à la machine ? 

 

  • I/ La théorie des animaux-machines de Descartes :
  • II/ La théorie des animaux machines n'épuise pas la totalité des caractéristiques des organismes et organes :  
  • III/ Les organes vivent dans la durée, ce qui n'est pas le cas de la machine :

 

« déterminé.

S'applique à des instruments très différents, comme la poulie, le moteur à essence, ou l'ordinateur.

Onpeut distinguer les machines simples qui sont formées d'un seul corps solide des machines composées qui sont plusou moins complexes et qui sont des combinaisons de machines simples. - « Organe » : c'est l'élément d'un être vivant qui remplit une fonction déterminée.

Ex : l'œil est l'organe de la vue.On peut caractériser par ce terme toute partie d'une machine, d'un corps vivant, d'une société, caractérisée par safonction et son rapport à la totalité (ce dernier trait l'oppose à instrument).

Il ne faut pas confondre ce terme aveccelui d'organisme qui constitue l'ensemble des organes.

Autrement dit, si l'organe n'est qu'une partie d'un tout,l'organisme est ce tout composé dont les parties sont solidaires et exercent des fonctions différentes.

L'organismene désigne as nécessairement quelque chose de vivant, ce peut être simplement une association (cf.

l'ONU est unorganisme).

Ce qui caractérise l'organisme vivant, c'est qu'il possède des propriétés particulières, commel'autonomie, l'autoformation, l'autoréparation, la reproduction, et l'interaction avec le milieu extérieur. Construction de la problématique : Etant donné la définition de la machine simple comme formée d'un seul corps solide et comme n'ayantqu'une seule fonction, il serait tentant de la rapprocher de l'organe, et par extension, de rapprocher la machinecomplexe de l'organisme.

En effet, il apparaît que toute machine est un ensemble d'organes différenciés et solidairesles uns des autres dans leur fonctionnement.

Mais pourtant, lorsque l'on observe un organe et une machine, noussommes capables de distinguer l'un de l'autre avec une grande facilité, parce que chacun a ses caractéristiquesspécifiques. Se pose donc la question de savoir en quoi consiste la différence essentielle entre une machine et un organe, et par extension, celle qui existe entre un organisme et une machine plus complexe.

Autrement dit, quellesspécificités possèdent l'organe et l'organisme pour pouvoir ne pas être réduits à la machine ? Plan : I/ La théorie des animaux-machines de Descartes : D'un point de vue purement fonctionnel et mécanique, il ne semble pas possible de faire la différence entreune machine et un organe, ou entre une machine complexe et un organisme.

En effet, il est possible de créer desmachines qui peuvent accomplir les mêmes fonctions que certains organes ou organismes.

Ainsi, nous pourrions direqu'une simple machine qui filtrerait l'eau ne se distinguerait pas beaucoup des reins, et un ordinateur jouant auxéchecs a exactement les mêmes caractéristiques dans son jeu qu'un véritable adversaire.

Autrement dit, avecl'apparition des instruments qui ont une certaine autonomie, capables de se mouvoir seuls, comme les fontaines oules horloges, le mouvement autonome n'est plus le propre des animaux : les machines se rapprochent ainsi par leurautonomie de ces derniers.

Les machines sont ainsi capables de reproduire les caractéristiques des organes ouorganismes. C'est ce que tente de montrer Descartes dans Le traité des passions notamment, où il étend les principesde la physique mécaniste au domaine de la biologie.

Descartes pense en effet le vivant animal selon le modèlemécaniste, c'est-à-dire qu'il considère que l'organisme étant de la matière, il obéit aux simples lois de la matière.

Dece fait, la connaissance des organismes relève de la physique et de la chimie.

Autrement dit, Descartes explique lefonctionnement des organes, et par extension celui des organismes, en les comparant à des machines plus ou moinscomplexes.

C'est ce qu'il appelle la théorie des « animaux-machines ».

Cette dernière considère que Dieu a conçutoutes ses créatures comme des automates : du point de vue de l'organe et du fonctionnement de son organisme,l'homme ne se distingue pas des animaux.

Dans la Lettre à *** de mars 1638, Descartes cherche à prouver ce pointde vue - que le vivant est une pure machine – en expliquant que si l'homme peut construire des automates quiressemblent à des vivants, Dieu ou la nature pourrait en produire de plus parfaits encore, de telle sorte qu'il estparfaitement concevable de prendre les animaux pour « des automates, qui, étant composés par la nature, seraientincomparablement plus accomplis qu'aucun de ceux qu'il [l'homme] aurait faits lui-même auparavant.

».

Lettre à ***de mars 1638.

Les vivants ne sont donc que des machines extraordinairement perfectionnées, créées par un Dieuingénieur.

Ainsi, comme Descartes l'explique dans le Discours de la Méthode, si l'on rencontrait une machine quiressemblait aussi bien intérieurement qu'extérieurement à un vivant, (ex un singe ou un autre animal sans raison) onne pourrait pas distinguer l'animal naturel de l'animal machine.

« S'il y avait de telles machines qui eussent lesorganes et la figure d'un singe ou de quelque autre animal sans raison, nous n'aurions aucun moyen pour reconnaîtrequ'elles ne seraient pas en tout de même nature que ces animaux.

» Discours de la Méthode, V.

(cf.

lesanimatroniques utilisées dans les productions cinématographiques) Ainsi, du simple point de vue organique et biologique, il n'est pas possible de faire la différence entre unorgane et une machine, puisque nous sommes capables de créer des machines reproduisant fidèlement lecomportement ou les actions de tel ou tel organe – ceci sans compter que nous sommes capables d'imiter lesorganes non seulement dans leur fonction, mais aussi dans leur forme ; cf.

les foie ou estomac artificiels).

Le sujetne cherche pas à savoir si l'homme est réductible à une machine, puisqu'il ne s'intéresse qu'à l'organe, autrementdit, qu'à l'aspect biologique et organique du vivant.

On pourrait objecter que dire que les vivants sont des machinesenlève à ces derniers leur côté naturel.

Mais la machine est naturelle car elle obéit aux lois de la physique, et ceslois sont naturelles.

Descartes ne réduit pas réellement le vivant à la machine, il rend surtout la machine naturelle.Certes, Descartes explique le vivant par la machine, mais ce faisant, il dit que le vivant est machine, et que cemécanisme a beau être mécanisme, il n'en est pas moins naturel en tant qu'il obéit aux lois de la physique.

Cf.

la. »

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