Devoir de Philosophie

Quelle valeur attribuer à la réflexion ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Locke, de son côté, montre que la réflexion n'est possible que grâce à l'expérience. L'esprit est au départ une page vierge. Il ne peut y avoir de pensées sans sensations. Locke décide donc, de manière anticipée sur la pensée critique kantienne, de définir les limites de l'entendement humain ; ainsi, l'expérience sensible est à l'origine de tout objet de pensée. Les choses sont le support solide à toute réflexion, elles forcent l'esprit à s'organiser en idées. Locke dira alors que « l'âme pense quand elle perçoit » (Essai sur l'entendement humain, chap. II, § 8). La réflexion, comme conscience interne, est un acte de la pensée après qu'elle ait été affectée par les sens.      II. Le sujet porte en lui les déterminations de la réflexion.

On peut dire tout d’abord avec Hegel qu’ « À l’enfant déjà la réflexion est imposée « (Science de la Logique). En effet la réflexion est cette capacité qu’à l’homme d’établir des rapports avec le monde qu’il habite. Et dès la plus tendre enfance, la conscience émerge en éclairant ces rapports qui constituent la réalité et en fait une réalité pour soi (c’est-à-dire pour la conscience). Cependant, la réflexion comme mise en mouvement de la pensée en l’homme permet toujours un réajustement du savoir, puisqu’elle permet de passer de l’appréhension simple et immédiate d’un objet au savoir réfléchi, donc médiatisé. Ainsi plus la réflexion avance, plus elle est à même de considérer les choses dans leur vérité, dans la mesure où réfléchir c’est « retourner en soi « et abolir les erreurs des perceptions immédiates. Par exemple, on voit que le bâton est brisé dans l’eau, mais si on réfléchit quelques instants, on comprend qu’il est droit car on est conscient d’être victime d’une illusion optique. La réflexion est donc bien un instrument pour philosopher, permettant de mettre en lumière les rapports du sujet avec l’objet, rapports devant aboutir à la vérité en tant qu’union de l’être (objet) et de la pensée (sujet). Mais peut-on rendre compte de la réflexion du côté du seul sujet pour déterminer la vérité ?

« quand les représentations se succèdent.

La conscience est donc acte de synthèse, elle est unificatrice.

C'estl'identité de la conscience dans le temps qui rend possible l'unité de nos représentations.

Ainsi, ce que noussaisissons par nos sens, n'est pas lié.

C'est la conscience qui opère cette liaison. Il n'y a donc d'expérience possible que parce qu'il y a l'unité du « Je pense », que parce que la conscience est actede synthèse.

Définir la conscience comme pouvoir de synthèse est fondamental puisqu'il s'agit alors de montrer queles objets que nous saisissons se règlent sur notre pouvoir de connaître, sur les structures de notre esprit.

C'est cequi permettra à Kant de montrer que nous ne connaissons pas les choses en soi, mais seulement des phénomènes,que « Nous ne connaissons des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes » b.

Hegel félicitera Descartes d'avoir redonné à la subjectivité toute sa dignité (cf.

le cogito), et Kant d'avoir montré que la réflexion devait considérer autant le côté du sujet que celui del'objet.

Mais il critiqua ce dernier en ce qu'il n'était pas allé assez loin, et qu'ilrefoula toute réflexion du côté du sujet.

Hegel prétend au contraire saisir laconnaissance dans une réflexion qui est autant dans le sujet que dans l'objet.Il montre que la réflexion est une activité interne à toute chose, et que pourconnaître quelque chose, la conscience ne doit pas s'extraire, mais plongéedans la chose même, et reconnaître son activité en elle : « la substance (lachose) doit devenir sujet » (préface Phénoménologie de l'esprit ).

La réflexion est le mouvement intérieur permettant à tout ce qui vit de s'affirmer, et ceprocessus (dialectique) intègre la différence, car on ne peut pour Hegels'affirmer sans une réflexion sur la différence qui habite toutes choses.

Conclusion : Longtemps les philosophes ont pensé que pour connaître quelque chose, ilsuffisait de réfléchir et d'attendre que le sujet se calque sur l'objet.

Ensuite,la révolution cartésienne va donner au sujet conscient plus de poids puisqu'ilest capable de produire du savoir.

C'est avec Hegel qu'on voit que la réflexionest toujours à l'œuvre, et qu'elle est active dans tout ce qui vit.

L'intelligenced'un esprit s'arrête quand il ne réfléchit plus, comme une plante qui meurt etqui ne réfléchit plus la vie.

Socrate, dans le Phèdre de Platon, critiquera l'écriture qui fige les idées. Le dialogue est la forme privilégiée de la réflexion continue.

Le savoir, on le voit depuis l'Antiquité, n'est jamais figé,il ne cesse de changer, de s'accroître, d'évoluer.

Il appartient à la réflexion philosophique d'instaurer un « tribunalcritique » de la raison, pour reprendre les mots de Kant.

Enfin, ce regard infini sur les choses et sur l'évolution dessciences et des techniques, n'est-il pas une nouvelle forme de méditation, méditation sur la vie, et non sur le seulego (Moi) ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles