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Quelles sont les craintes que peuvent susciter la technique pour l'homme ?

Publié le 25/05/2010

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technique

  Il faut craindre le progrès technique quand il sert des projets idéologiques ou quand il n’est pas contrôlé pour prévenir ses excès. Il faut donc faire la part des choses et ne pas rejeter entièrement le progrès technique pour lui-même et systématiquement. Il y a donc une ambivalence fondamentale de la technique à la fois source de liberté et de progrès, et source d’aliénation, de destruction de la nature humaine. Elle est source d’une transformation nécessaire de la nature pour la vie de l’homme, et à la fois l’origine de sa destruction. 

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« individuellement l'épargne du temps qui se perd d'ordinaire quand on passe d'une tâche à une autre ; l'invention d'uncertain nombre de machines qui facilitent et abrègent le travail, et qui permettent à un homme de remplir la tâchede plusieurs.

Mais la division du travail va amener à la création de la fonction spécialisée du « théoricien », qui aura pour seulecharge de penser cette division du travail, alors qu'il n'est pas nécessairement qualifié pour le faire, puisqu'il n'utilisejamais les machines.

C'est ainsi que l'on entre dans l'ère du machinisme , où la technique n'intervient plus réellement dans le travail comme un savoir-faire du travailleur, mais comme un mode de production automatisé qui préexiste autravailleur, un outil déjà là dont il doit se servir.

On peut ainsi se demander si la division technique du travail ne court pas le risque, à terme, d'instrumentaliser letravailleur, de l'assimiler à un simple outil, réduit à l'application mécanique d'une fonction définie au préalable.

Ladivision du travail n'est-elle pas, comme le suggère Marx, une division du travailleur lui-même dans la mesure où elle fait exister la totalité de la production hors de lui, échappant ainsi à son contrôle ? Dans le Capital , Marx écrit la chose suivante au sujet des conditions de travail des ouvriers anglais dans les manufactures : Le travailleur n'est alors plus un homme libre et pensant, mais il est réduit « à une parcelle de lui-même », c'est-à-dire à un geste unique et mécanique.

Seul, il ne produit rien.

Dans ces conditions, le travail est moins que touteautre une activité libératrice, puisque l'homme est totalement assujetti au processus de production.

L'ouvrier paraîtpris dans un mécanisme absurde où le déploiement de ses efforts l'empêche précisément de se libérer.

On parle alorsd'aliénation du travail ; ce mot vient du latin alienus , « étranger », et signifie que le résultat de son travail échappe au travailleur, mais aussi que l'homme devient étranger à lui-même dans le travail.

L'homme ne se réalise plus dans letravail, mais s'y perd en tant qu'homme.

Marx relie cette perversion du travail à l'émergence du système capitaliste. 4) Régime capitaliste et aliénation. Marx souligne en effet que le régime capitaliste établit un partage entre ceux qui possèdent le capital (biens, sol, matières premières) et les autres, les prolétaires, qui n'ont plus que « leur force de travail, leurs bras et leurscerveaux agissants ».

Les ouvriers sont alors contraints, pour vivre, de vendre leur force de travail ; le travail prendrait alors la forme d'une véritable aliénation.

Dans la société capitaliste, le travailleur échange son travail àl'employeur contre un salaire ; il n'a pas à se reconnaître dans la production ou dans l'objet produit, mais seulementà assurer sa survie grâce à l'argent gagné.

Marx parle d'un « vol des moyens de productions » par ceux qui détiennent le capital.

Ne pouvant plus produire lui-même pour lui-même ce dont il a besoin (car il ne possède pas les terres ni les machines), l'ouvrier serait donccontraint de travailler pour de l'argent, argent qui lui permettrait d'obtenir ensuite les biens nécessaire à assurer sasubsistance.

D'une maîtrise conquérante de la nature, le travail s'est donc transformé, pour l'ouvrier, en une activitérépétitive, dans laquelle il ne peut se saisir comme être libre.

Si le travail ne sert plus qu'à se nourrir, il incarne leprolongement de notre dépendance à des besoins physiologiques, dépendance redoublée par une nouvelledépendance à ceux qui détiennent le capital.

Loin de la dialectique du maître et de l'esclave, dans laquelle l'esclavedevait lui-même produire les biens pour son maître, l'ouvrier se bestialise dans le travail, privé qu'il est de toutsavoir-faire technique dans la production. Dans le travail, ce que l'ouvrier échange contre un salaire, ce n'est pas le travail, ni la quantité de travail qu'ilfournit, mais sa force de travail, c'est-à-dire sa capacité à travailler .

On peut mesurer la valeur de la force de travail par la quantité de travail nécessaire à sa production et à sa reproduction, c'est-à-dire la valeur des biensnécessaires à l'existence quotidienne.

Une journée de travail devrait donc permettre de gagner de quoi assurer lerenouvellement de son existence pendant une journée, c'est-à-dire suffisamment pour pouvoir manger, boire, sereposer, etc.

Or, comment le propriétaire d'une usine peut-il en effet gagner de l'argent, s'il donnesystématiquement à l'ouvrier autant que ce que sa force de travail a permis d'accomplir, que ce que celui-ci adépensé pour lui ? Conclusion.

Il faut craindre le progrès technique quand il sert des projets idéologiques ou quand il n'est pas contrôlé pourprévenir ses excès.

Il faut donc faire la part des choses et ne pas rejeter entièrement le progrès technique pour lui-même et systématiquement.

Il y a donc une ambivalence fondamentale de la technique à la fois source de liberté etde progrès, et source d'aliénation, de destruction de la nature humaine.

Elle est source d'une transformationnécessaire de la nature pour la vie de l'homme, et à la fois l'origine de sa destruction.. »

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