Devoir de Philosophie

Quels rapports y a-t-il entre le jugement et la volonté?

Publié le 16/09/2014

Extrait du document

Ordinairement, ce fait s'explique par le caractère inattendu de l'évé­nement dont nous sommes les témoins. Nous ne percevons bien que les objets préperçus; de même, il ne suffit pas d'une vue de l'esprit pour que le jugement soit assuré; il y faut aussi une sorte d'accoutumance accompagnée d'un certain sentiment de familiarité. Lorsqu'une consta­tation contredit trop fortement l'attente résultant de nos habitudes, de nos désirs ou de nos passions, nous ne pouvons pas intégrer immédia­tement le fait observé au nombre des choses tenues pour réelles. C'est le cas de l'écolier donné en exemple et celui, bien plus courant, du candidat confiant en soi qui, ne trouvant pas son nom sur la liste des admissibles, ne peut pas en croire ses yeux.

« 182 p:.:rcnoLoGJE meilleure.

L'homme esl capable de juger et de vouloir.

l'i ,··e:-1 par 1"1 qu'il est homme.

Mais, on le devine déjil, le jugement et la rnlouté ne sont pas deux fonctions étrangères l'une ii ! 'autre : la volonté intervient dans le juge­ ment comme le jugement dans la volition.

Quels sont leurs rapports et.

pour libeller la question d'une façon plus précise · le jugement esl-il commandé par la volonté ou h1 volonté est-0lle dtlterminée par le jugement r· * * * Au sens ordinaire du mot.

on entend par : juge111ent 1 'affirmation (ou la négation) d'un rapport entre deux objets de pensée awc la conviction quo la réalité est conforme it la proposition formulée.

Cette opfri1lion mentale comporte donc deux éléments essentiels : fi 'abord la vt1e ou ,/'intuition d't111 rapport enh«è deux objets de pensée; eusuito l'affirmat.ion ,de ce rapport, affirmation consistant moins dans ! 'expression verbale, extel'llc ou interne, que d11ns l'adhésion de l'esprit à la réalité perçue.

Voici.

par exemple, un candidat persuadé de son échec.

Quand par1>i~­ sent les résultat;;, il parcourt la liste sans espoir.

Mais quoi:• Ce n 'eê't pas possible~ Son nom y figure.

Aussit6t il se voit reçu, et cependant il hésite encore : il doit contrôler qu 'i1 n'a pas la berlue, purger ~on esprit d'images contraires qui l'obstruent; après seulement il consi­ dérera son succès comme réel; le jugement aura atteint sa forme parfaite.

Comme Io suggère déjà eet exemple, le:.; deux éll'ments que nom aYons di,tingm;s dans ['opération du ·jugement sont, dan" nne rerlaine mernre.

indépendants l'un de ! 'autre.

Et d'abord i1 nous arrive fréquemment d'avoir l'i11t11itio11 d'un rnp1101t sans l'affirmer, ! 'esprit se contentant en que,lque rnrle de refléter pas­ sivement ce qui s'offre ù lui sans y donner son adhésion ni d'ailleurs la refuser.

Ordinairement, ce fait s'explique par le caractère inattendu de /'évé­ nement dont nous sommes les témoins.

Nous ne percevons bien que les objets prllperçns; de même, il ne suffit pas d'une vue de l'esprit pour que le jugement soit assuré; il y faut aussi une sorte d'accoutumance accompagnée d'un certain sentiment de familiarité.

Lorsqu'une const~1- tation contredit trop fortement ! 'attente résultant de nos habitudes, dt• nos désirs ou de nos passions, nous ne pouvons pas intégrer immédia­ tement le fait observé au nombre des choses tenues pour réelles.

C'est le cas de l'écolier donné en exemple et celui, bien plus couranL du candidat confürnt en soi qui, ne trouvant pas son nom sur la liste des admis~ihlcs, ne peut pas en croire ses yeux.

Parfois aussi cet arrêt du jugeinent au stade de l'intuition est dû li h1 distraction.

Captivés par l'intérêt d'un autre objet qui accapare presque toute notre attention ou incapables de nous rendre attentifs par suite soit d'une fatigue passagère, soit d'un état morbide, nous constatons certains faits sans y croire guère plus qu'aux créations imaginaires de notre esprit.

C'est ainsi q11e, tout entiers à la lecture d'un roman, nous enregistrons la sonnerie de l 'horl.oge qui nous apprend ! 'heure qu ïl est.

ma.is pour ainsi dire en soi.

dans le monde marginal.

et pas pour nou, .

dans le monde réel; il faudra un instant de détente pour que nous dision!" ou même pen>:ions : r.'est Yrai.

il est troi" henres.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles