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qu'entendons nous par "avoir tout pour etre heureux " ?

Publié le 27/02/2005

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 »     b)      Les multiples raisons d'être heureux.   Mais l'amour n'est peut-être qu'une raison d'être heureux parmi d'autres.   Aristote, Ethique à Nicomaque, 1095a15. « Sur le nom du Bien Suprême, en tout cas, la plupart des hommes sont pratiquement d'accord : c'est le bonheur, au dire de la foule aussi bien que des gens cultivés ; tous assimilent le fait de bien vivre et de réussir au fait d'être heureux. Par contre, en ce qui concerne la nature du bonheur on ne s'entend plus, et les réponses de la foule ne ressemblent pas à celles des sages. Les uns, en effet, identifient le bonheur à quelque chose d'apparent et de visible, comme le plaisir, la richesse ou l'honneur ; pour les uns c'est une chose et pour les autres une autre chose ; souvent le même homme change d'avis à son sujet : malade, il place le bonheur dans la santé, et pauvre dans la richesse ; à d'autres moments, quand on a conscience de sa propre ignorance, on admire ceux qui tiennent des discours élevés et dépassant notre portée. Certains, enfin, pensent qu'en dehors de tous ces biens multiples il y a un autre bien qui existe par soi et qui est pour tous ces biens là cause de leur bonté. »   TRANSITION : Avoir tout pour être heureux, c'est donc apparemment être concerné par les raisons qui mènent au bonheur. Ces raisons peuvent être multiples, et « avoir tout », c'est peut-être en connaître beaucoup. Pourtant, s'il y a des motifs multiples du bonheur, chacun n'a-t-il pas le sien ?

C’est parfois à propos de quelqu’un qui prétend être malheureux que l’on suppose qu’il a pourtant « tout pour être heureux «. On lui reconnaît par exemple une situation professionnelle favorable, une famille formidable, des amis fidèles, etc., et l’on s’étonne qu’il ne se sente pas heureux. Mais que veut-on dire par là ? S’agit-il d’identifier les raisons d’être heureux, puis de constater que ces raisons sont à la portée de la personne concernée ? « Avoir tout pour être heureux «, ce serait alors être dans la situation qui apporte le bonheur ? Mais alors, le bonheur serait quelque chose de produit par des causes extérieures ? Toutefois, premièrement, selon quels critères peut-on identifier que telle situation est une condition du bonheur ? Deuxièmement, les motifs du bonheur ne sont-ils pas propre à chacun ?

 

Le fait d’être heureux, c’est d’une manière générale connaître un état de bien-être, c’est ressentir de la joie, de la satisfaction. « Avoir tout pour être heureux «, c’est alors semble-t-il être concerné par les motifs qui produisent et état.

 

L’exemple initial nous a mené sur le terrain des motifs du bonheur, mais après tout, « avoir tout pour être heureux «, cela veut peut-être dire que l’on possède la capacité de connaître quelque chose comme le bonheur. Peut-être par exemple que l’animal n’a pas tout pour être heureux, parce qu’il n’aurait pas la conscience, etc. Avoir tout pour être heureux, ce n’est ainsi peut-être pas avoir des raisons d’être heureux, mais préalablement les moyens d’accéder au bonheur, ce qui n’est pas la même chose – même si cela suggère toujours qu’il y des « conditions « du bonheur qui sont identifiées.

 

Il convient également de se demander si le bonheur est réellement quelque chose à quoi l’homme a accès, car si ce n’est pas le cas, « avoir tout pour être heureux « ne veut rien dire du tout. On l’emploierait alors parce que l’on entend rien à la nature du bonheur.

 

Par ailleurs, il faut absolument s’interroger sur ce « tout « que l’on identifie. Cela signifie-t-il que, pour accéder au bonheur, il y a donc quelque chose comme des « conditions « à remplir, et qu’alors avoir « tout « pour être heureux, c’est remplir toutes ces conditions ?

 

La question est donc de savoir ce que l’on veut dire, ce que l’on suppose, lorsqu’on emploie l’expression « avoir tout pour être heureux «.

« Aristote, Ethique à Nicomaque , 1095a15. « Sur le nom du Bien Suprême, en tout cas, la plupart des hommes sontpratiquement d'accord : c'est le bonheur , au dire de la foule aussi bien que des gens cultivés ; tous assimilent le fait de bien vivre et de réussir au fait d'être heureux.

Par contre, en ce qui concerne la nature du bonheur on nes'entend plus, et les réponses de la foule ne ressemblent pas à celles dessages.

Les uns, en effet, identifient le bonheur à quelque chose d'apparent etde visible, comme le plaisir, la richesse ou l'honneur ; pour les uns c'est unechose et pour les autres une autre chose ; souvent le même homme changed'avis à son sujet : malade, il place le bonheur dans la santé, et pauvre dansla richesse ; à d'autres moments, quand on a conscience de sa propreignorance, on admire ceux qui tiennent des discours élevés et dépassantnotre portée.

Certains, enfin, pensent qu'en dehors de tous ces biensmultiples il y a un autre bien qui existe par soi et qui est pour tous ces bienslà cause de leur bonté.

» TRANSITION : Avoir tout pour être heureux, c'est donc apparemment être concerné par les raisons qui mènent au bonheur.

Ces raisons peuvent êtremultiples, et « avoir tout », c'est peut-être en connaître beaucoup.

Pourtant,s'il y a des motifs multiples du bonheur, chacun n'a-t-il pas le sien ? Si tel estle cas, comment se permettre de dire « il a tout pour être heureux » ? A la rigueur, on pourrait bien dire : j'ai toutpour être heureux.

Mais peut-on se prononcer pour autrui ? Et même pour soi : ce qui nous rend heureux n'évolue-t-il pas ? Ainsi, « avoir tout pour être heureux », cela a-t-il réellement un sens, si rien n'est susceptible d'être une condition absolue du bonheur, puisqu'au contraire il n'y a que des raisons relatives à chacun ? Seconde partie : Le bonheur inaccessible. Dans cette deuxième partie, on supposera que l'expression « avoir tout pour être heureux » ne veut pas dire grandchose, soit d'une part parce que d'une manière générale, le bonheur ne concerne en réalité pas l'homme, soitdeuxièmement, parce qu'il est en fait impossible d'identifier les raisons du bonheur. a) Il n'y a pas pour nous de bonheur durable. On peut en effet considérer que toutes les raisons d'être heureux sont une illusion, car l'homme n'a pas accès aubonheur réel.

A ce moment là, on ne signifie rien du tout par « avoir tout pour être heureux » parce que l'on entendrien à la nature du bonheur. Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation . « tant que notre conscience est remplie par notre volonté, tant que nous sommes asservis à l'impulsion du désir,aux espérances et aux craintes continuelles qu'il fait naître, tant que nous sommes sujets du vouloir, il n'y a pournous ni bonheur durable, ni repos.

Poursuivre ou fuir, craindre le malheur pour chercher la jouissance, c'est en réalitétout un ; l'inquiétude d'une volonté toujours exigeante, sous quelque forme qu'elle se manifeste, emplit et troublesans cesse la conscience ; or sans repos le véritable bonheur est impossible.

» A partir de ce texte de Schopenhauer, on peut même supposer que l'homme « a tout pour être malheureux ». b) On ne sait pas exactement de quoi on parle à propos du bonheur. A partir de cet extrait des Fondements de la métaphysique des moeurs , on comprend que le bonheur existe sans doute, mais qu'il est impossible de définir de quoi il s'agit en terme précis.

De surcroît, le fait de dire « tout » pourêtre heureux apparaît comme présomptueux.. »

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