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qu'est-ce que connaître ?

Publié le 18/03/2004

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A. La connaissance sensible. a) Rappelons sommairement le processus de la connaissance sensible caractérisée par le rôle qu'y jouent les sens et particulièrement la vue, le plus instructif d'entre eux. Les objets extérieurs impressionnent un organe sensoriel, par exemple l'oeil, et cette impression, une fois parvenue au cerveau, produit le phénomène psychique de la sensation. La sensation objectivée, c'est-à-dire projetée en quelque sorte à l'extérieur, sur l'objet qui l'a provoquée, constitue la perception. la perception et la sensation nous avons la forme la plus élémentaire de connaissance celle qui est à la base de tout notre édifice cognitif et scientifique. Sans doute on ne dira guère que voir un château, entendre un morceau de musique, c'est les connaître : si, pour les connaître, il faut les avoir vus, la connaissance est autre que la sensation ou la perception; elle consiste dans le pouvoir d'identifier un objet donné à un objet antérieurement perçu. Néanmoins, comme, dans le domaine sensible, « connaître » consiste à conserver à sa disposition ce mystérieux résidu de la sensation grâce auquel nous pouvons nous représenter à nouveau ce que nous avons déjà perçu, le percevoir en son absence, nous sommes autorisés à voir dans la perception le type même de la connaissance sensible. Nous y observerons l'essentiel de son mystère. b) Cette connaissance vaut aux choses un nouveau Diode d'existence.

« connaissance intellectuelle. a) Pour nous faire une idée de ce mode de connaissance, partons d'exemples concrets.Supposons qu'on me demande, à moi qui ignore tout de la botanique, si je connais cette plante.

Je pourrai répondreque je l'ai vue et qu'on la trouve sur les coteaux calcaires, mais je ne prétendrai pas la connaître, et je renverrai lecurieux à un botaniste, qui pourra en donner une définition logique par le genre prochain et la différence spécifique :la connaissance du botaniste est du type scientifique.Il est aussi un type vulgaire de connaissance intellectuelle.

C'est le cas de la connaissance que je puis avoir despersonnes qui me sont familières ou du moins avec qui j'ai eu des relations personnelles me permettant d'avoir urneopinion sur elles.

Un professeur à qui, au début de l'année, on demande son avis sur un de «es élèves, pourrarépondre : « Je le vois bien — c'est un petit blond au second banc — mais je ne le connais pas.

» Quelquessemaines plus tard, après avoir corrigé plusieurs devoirs, entendu diverses réflexions de cet élève et causé avec lui,il pourra dire : « Maintenant, je commence à le connaître; voici ce que je pense de lui.

» b) Ces deux types de connaissance paraissent à première vue fort différents, mais il est facile d'y retrouver lesmêmes caractères essentiels et, par là, d'obtenir une définition de la connaissance intellectuelle.Pour le vulgaire comme pour le savant, connaître un objet c'est pouvoir le classer, le faire entrer dans descatégories préalablement arrêtées.

Si ces catégories sont méthodiquement hiérarchisées, comme dans le cas de labotanique, on a une connaissance scientifique; sinon, on reste au niveau de la connaissance vulgaire.

Mais, dans lesdeux cas, connaître consiste à saisir, non pas seulement comme dans la connaissance sensible, les objets eux-mêmes, mais leur nature ou du moins certaines de leurs propriétés.

Nous pouvons donc conclure que « connaître »consiste à pouvoir dire les caractères distinctifs d'un objet. c) Pour pouvoir préciser ces caractères, il faut les saisir, et cette saisie nous ramène à la perception, mais à uneperception d'un genre nouveau, intellectuelle, et non plus sensible.

Tandis que la première nous fait atteindre leschoses matérielles, par )a seconde nous atteignons les rapports qui existent entre les choses, matérielles ,ouimmatérielles.

Nous pouvons donc donner cette autre définition de la connaissance intellectuelle : connaître, c'estpercevoir des rapports.Ces rapports sont fort nombreux : rapports d'identité ou de ressemblance, de causalité ou de finalité, decoïncidence ou de succession, soit dans le temps, soit dans l'espace, etc.

Mais tous ces rapports prennent la formed'un jugement qui peut s'exprimer par une proposition dans laquelle un attribut est affirmé d'un sujet au moyen duverbe être — nous disons : la cause de ma panne c'est le manque d'essence, comme : le flamant est un échassier.C'est pourquoi nous pouvons ramener la perception de tous les rapports à la perception de rapports d'identité.

Nousarrivons ainsi à une autre définition de la connaissance intellectuelle : connaître, c'est identifier.. »

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