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Qu'est-ce que le moi ? (commentaire de texte de Blaise PASCAL)

Publié le 11/03/2012

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« Je ne sais quoi « écrit Corneille à la scène 6 de l’acte II de Rodogune. Qui aime, si cela est vrai, fait, pense, éprouve et aime je ne sais quoi, n’importe quoi ou n’importe qui. Comme le fera après lui Schopenhauer, qui trouve l’illusion dans l’individualisation, c’est-à-dire la fixation sur un individu singulier, en réalité absolument semblable à tous les autres, donc indifférent, Pascal détecte et dénonce l’amour, non seulement comme illusion, erreur sur la personne, mais comme confusion de la partie (une qualité) avec le tout (le moi). A travers ce thème de l’amour en se demandant s’il est réellement possible d’aimer quelqu’un pour ce qu’il est, l’auteur dans le fragment proposé des Pensées analyse la question du moi et tente de le définir. Contrairement à l’opinion de la doxa qui prétend que l’on peut aimer une personne nonobstant ses qualités, Pascal propose un tout autre point de vue.

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« EA KEVIN – EXPLICATION DE TEXTE 2 La démonstration de Pascal consiste à problématiser la représentation traditionnelle du moi en relativisant la portée réelle des sentiments qui le visent.

Pour cela, il montre le caractère problématique de l’objet visé dans l’amour. En première apparence, en effet, la relation d’amour semble s’oppose diamétralement à la relation anonyme, continente et arbitraire que produit le hasard d’une rencontre.

Accoudé à la fenêtre, on ne vise pas des personnes particulières ; on regarde des êtres en mouvement. Pascal reprend ici une idée des Méditations métaphysiques de Descartes : « Si par hasard je ne regardais d’une fenêtre des hommes qui passent dans la rue, que vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux ».

Le moi ne réside pas dans la généralité indistincte et la réponse à la question posée semble évidente.

Elle a néanmoins l’intérêt de soulever le problème de la perception de l’autre.

Cet « homme qui se met à la fenêtre » (l.1) porte un regard indifférent sur les passants qui ne sont pour lui que des apparences.

Pour connaître le moi, il est nécessaire d’y prêter attention.

Or, quelle est la plus grande attention que je peux espérer, si ce n’est l’amour ? On a vu que le moi se situe dans l’individualité et mis à part le cas des vrais jumeaux, l’apparence physique est ce qui à première vue me distingue d’autrui.

Pascal ne parle pas du corps en général mais d’une qualité qui lui est relative : la « beauté » (l.4).

Si pour Platon, en particulier dans le Banquet, l’amour charnel est le début de l’élévation de l’âme ; d’un attachement à la beauté sensible, l’amour se consacre ensuite à la contemplation des belles Idées, Pascal ne voit qu’un attribut physique éphémère ; une maladie comme « la petite vérole » (l.3) peut nous défigurer au point de perdre toute beauté.

Sitôt arrivé, je ne serai plus aimé : il y a donc séparation entre le moi et le corps.

Le moi ne se définis pas par les qualités physiques d’une personne.

Lorsque l’on vieillit, le corps change mais l’identité du sujet demeure, sans quoi on ne parlerait pas de changement. Puisque le moi ne se trouve pas dans les qualités physiques, ne pourrait-on pas le trouver dans les qualités intellectuelles ? Pascal donne l’exemple du « jugement » et de la « mémoire » (l.

5).

La récusation de l’auteur semble ici plus délicate, car on a tendance à assimiler moi aux qualités morales d’un individu.

Encore une fois, il affirme qu’aimer une personne pour son « jugement » ou sa « mémoire » ne signifie par l’aimer réellement.

En effet, selon lui, même les attributs intellectuels sont éphémères puisque nous pouvons les perdre, en ayant en étant victime d’amnésie par exemple.

Pourtant, même en les perdants, on ne devient pas quelqu’un d’autre.

Le moi est ce qui constitue profondément un être humain,. »

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