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Qu'est-ce que l'homme ?

Publié le 05/01/2020

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Une question métaphysique

 

Faut-il demander la réponse à la question : « Qu'est-ce que l'homme ?» à ces nouvelles disciplines que sont les sciences humaines ? On appelle ainsi, en France surtout et assez récemment, un ensemble de disciplines d'abord dénommées sciences de l'esprit ou encore sciences morales et politiques (c'est encore le nom d'une académie). Nous pourrions en attendre des résultats objectifs, scientifiques au sens actuel du mot. En fait, ces sciences sont ainsi très mal dénommées. Tout d'abord, l'étude du corps humain (anatomie, physiologie) appartient à une science de la nature, la biologie, et non à une science humaine. D'autre part, ces sciences sont multiples par leurs méthodes et leurs objets, qui ne sont jamais l'homme, mais le langage (linguistique), le comportement individuel (psychologie), les phénomènes sociaux (sociologie), etc. Aucune d'elles ne peut prétendre à représenter l'humanité.

 

Nous prendrons donc un point de départ modeste : nous dirons que l'homme est cet être capable de se poser une question sur lui-même. Nous disons « capable », car en fait il se la pose peu, même s'il est philosophe. Mais cela suffit pour se demander s'il est entièrement déterminé, déterminable par une science objective, par une « physique » (en prenant ce mot au sens le plus large, comme Auguste Comte désignait la sociologie une « physique sociale »). Reprenons la fameuse définition de l'homme, « animal raisonnable » : l'animalité n'y est pas seulement spécifiée par la raison, mais aussi niée par la raison (logos). Cette définition est équivalente à celle de l'homme comme animal capable de parole (autre sens de logos), capable de dire la vérité, animal « politique », c'est-à-dire vivant dans une cité, essentiellement distincte de la société animale. La

« fameuse maxime du temple de Delphes : « connais-toi toi­ même » n'invite pas à l'avance à la psychologie ni à la bio­ logie, mais à un dépassement philosophique de toute phy­ sique.

Lorsque, à partir du xvr 0 siècle, les sciences modernes de la nature se sont constituées et développées avec toutes leurs conséquences techniques, l'homme s'apparaît alors à lui-même comme l'être qui a l'initiative de cette connais­ sance et de cette action, qui la suppose et la supporte.

L'homme se découvre alors comme sujet en face des objets qu'il connaît et sur lesquels il agit.

Sujet et objet sont inévitablement corrélatifs.

Il ne peut y avoir d'objectivité que relative à une subjectivité qui lui est donc irréductible.

Point capital, qui est souvent oublié par des esprits scienti­ fiques seulement attentifs à l'objectivité de leurs études.

En spécialisant les mots, nous pourrions dire que l'homme existe par opposition aux choses qui sont dans le monde et sur lesquelles portent sa connaissance et son action.

Nous en conclurons que la question : « Qu'est-ce que l'homme ? » est une question métaphysique, à laquelle aucune « physique » ne répondra, aucune science (au sens moderne du mot) ne pouvant rendre compte d'elle-même et de ses présupposés.

Le terme de métaphysique n'est pas synonyme de religieux, de surnaturel ; il n'implique pas forcément l'existence d'un autre monde séparé qui double­ rait le monde de l'expérience dans lequel nous vivons, mais il connote que, pour l'homme, être au monde ne se réduit pas à être un objet parmi d'autres dans le monde.

La philosophie est-elle un humanisme ? Du caractère proprement philosophique de la question : « Qu'est-ce que l'homme ? »,faut-il tirer que la philosophie doive se penser elle-même comme un humanisme ? Comme la plupart des mots en -isme, l'humanisme est un terme très imprécis, équivoque, dont la polémique abuse.

Notons d'abord qu'il n'est nullement classique comme on le croit souvent, mais relativement récent (absent du dictionnaire de Littré, il n'est introduit que dans le Supplément de 1882).

Le mot désigne d'abord un. »

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