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Qu'est-ce que prendre conscience de soi ?

Publié le 27/02/2005

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conscience
 ». Quand je suis conscient, de quoi suis-je conscient ? Suis-je toujours en même temps conscient de moi-même ? Problématisation : Le problème est qu'on associe généralement le soi à la conscience. Prendre conscience de soi, ce serait alors prendre conscience de sa propre conscience. Mais comment opérer ce dédoublement réflexif ? Puis-je me mettre à distance de moi-même pour prendre conscience de moi en tant que chose du monde ? Proposition de plan :  1.    Je suis ma conscience  a)    L'enfant ne se distingue ni du monde ni d'autrui. Le très jeune enfant ne sait pas délimiter son corps, il ne sait pas ce qui, dans le monde, est lui et n'est pas lui.

 

Analyse du sujet :

l  On nous demande une définition, ce qui suppose que cette définition n’est pas acquise d’emblée.

l  Attention : le sujet n’est pas « Qu’est-ce que la conscience ? «, ni même « Qu’est-ce que la conscience de soi ? «.

l  L’intitulé du sujet suppose que, dans un premier temps, on n’a pas conscience de soi, et qu’il faut donc soit un événement, soit un effort pour que cette situation change et qu’on prenne conscience de soi-même.

l  Il faudra, pour pouvoir répondre à cette question, résoudre deux problèmes :

1.      Qu’est-ce qu’avoir conscience ?

2.      Qu’appelle-t-on soi ?

l  Pour cerner le sujet, on peut chercher à le contraster avec d’autres sujets connexes :

1.      « Qu’est-ce qu’avoir conscience de l’existence d’autrui ? «. On pourra alors se demander si on prend conscience de l’existence d’autrui de la même manière qu’on prend conscience de sa propre existence.

2.      « Qu’est-ce qu’être conscient ? «. Quand je suis conscient, de quoi suis-je conscient ? Suis-je toujours en même temps conscient de moi-même ?

Problématisation :

Le problème est qu’on associe généralement le soi à la conscience. Prendre conscience de soi, ce serait alors prendre conscience de sa propre conscience. Mais comment opérer ce dédoublement réflexif ? Puis-je me mettre à distance de moi-même pour prendre conscience de moi en tant que chose du monde ?

 

conscience

« légers, ils sont connus, goûtés, pesés, et même cuits, rabotés, pliés, etc., sans que moi qui connais,goûte, pèse, cuis, etc., n'existe en aucune manière, si l'acte de réflexion qui me fait surgir n'est pasaccompli --- et il l'est en fait rarement.

Dans l'état primaire de la connaissance, la conscience que j'aid'un objet est cet objet même, l'objet est connu, senti, etc., sans personne qui connaisse, sente, etc.

Ilne faut pas parler ici d'une chandelle projetant un faisceau lumineux sur les choses [il s'agirait du sujetpercevant].

À cette image il convient d'en substituer une autre : celle d'objets phosphorescents par eux-mêmes sans rien d'extérieur qui éclaire.

» b) Je prend conscience de moi par le détour du regard d'autrui. Sartre montre de quelle façon le regard d'autrui me permet de fairece retour réflexif sur moi-même qui manque ici au personnage deTournier qui est seul sur son île.Texte : Sartre, L'Être et le Néant . « Imaginons que j'en sois venu, par jalousie, par intérêt, par vice,à coller mon oreille contre une porte, à regarder par le trou d'uneserrure.

Je suis seul et sur le plan de la conscience non-thétique[= non-réfléchie] de moi.

Cela signifie d'abord qu'il n'y a pas de moi pour habiter ma conscience.

Rien, donc, à quoi je puisse rapportermes actes pôur les qualifier.

Ils ne sont nullement connus , mais je les suis et, de ce seul fait, ils portent en eux-mêmes leur totale justification.

Je suis pure conscience des choses et les choses, prises dans le circuit de mon ipséité, m'offrent leurs potentialitéscomme réplique de ma conscience non-thétique de mes possibilitéspropres.

Cela signifie que, derrière cette porte, un spectacle sepropose comme « à voir », une conversation comme « àentendre ».

La porte, la serrure sont à la fois des instruments etdes obstacles : ils se présentent comme « à manier avecprécaution » : la serrure se donne comme « à regarder de près etun peu de côté », etc.

Dès lors « je fais ce que j'ai à faire » ;aucune vue transcendante ne vient conférer à mes actes uncaractère de donné sur quoi puisse s'exercer mon jugement : ma conscience colle à mes actes ; elle est mes actes ; ils sont seulement commandés par les fins à atteindre et les instruments à employer.

Mon attitude, par exemple, n'a aucun « dehors », elle est pure mise enrapport de l'instrument (trou de la serrure) avec la fin à atteindre (spectacle à voir), pure manière de meperdre dans le monde, de me faire boire par les choses comme l'encre par le buvard.

[...] Or, voici que j'ai entendu des pas dans le corridor : on me regarde.

Qu'est-ce que cela veut dire ? C'estque je suis soudain atteint dans mon être et que des modifications essentielles apparaissent dans messtructures --- modifications que je puis saisir et fixer conceptuellement par le cogito réflexif. D'abord, voici que j'existe en tant que moi pour ma conscience irréfléchie.

C'est même cette irruption du moi qu'on a le plus souvent décrite : je me vois parce qu' on me voit, a-t-on pu écrire.

Sous cette forme, ce n'est pas entièrement exact.

Mais examinons mieux : tant que nous avons considéré le pour soi danssa solitude, nous avons pu soutenir que la conscience irréfléchie ne pouvait être habitée par un moi : lemoi ne se donnait, à titre d'objet, que pour la conscience réflexive.

Mais voici que le moi vient hanter laconscience irréfléchie.

Or, la conscience irréfléchie est conscience du monde.

Le moi existe donc pour elle sur le plan des objets du monde ; ce rôle qui n'incombait qu'à la conscience réflexive : laprésentification du moi, appartient à présent à la conscience irréfléchie.

Seulement, la conscienceréflexive a directement le moi pour objet.

La conscience irréfléchie ne saisit pas la personne directement comme son objet : la personne est présente à la conscience en tant qu'elle est objet pour autrui .

Cela signifie que j'ai tout à coup conscience de moi en tant que je m'échappe, non pas en tant que je suis lefondement de mon propre néant, mais en tant que j'ai mon fondement hors de moi.

Je ne suis pour moique comme pur renvoi à autrui.

» « C'est la honte ou la fierté qui me révèlent le regard d'autrui et moi-même au bout de ce regard, qui mefont vivre , non connaître , la situation regardée.

Or, la honte, nous le notions au début de ce chapitre, est honte de soi, elle est reconnaissance de ce que je suis bien cet objet qu'autrui regarde et juge.

» Transition : N'y a-t-il cependant pas moyen de prendre une distance réfléxive vis-à-vis de moi-même sans passer par le détourd'autrui ? 3.

Mais ne puis-je pas prendre conscience de moi par moi-même ? a) Je suis la seule chose que je puisse connaître de manière indubitable.. »

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