Qu'est-ce que prouver ? Comment prouve-t-on ?
Publié le 18/02/2004
Extrait du document
2° (Moyens). - On prouve en se référant soit à des idées, soit à des faits.
A) La preuve par des idées prend l'aspect de la déduction (ou de la
démonstration déductive). On passe d'une idée à une autre qu'on y enchaîne,
ou d'une loi à une loi. Mais si le passage est possible, c'est que, sous un
certain aspect, on aperçoit l'identité des idées (ainsi : voir l' « homme »
dans « Socrate », et le « mortel » dans l'homme, ce qui fait voir dans «
Socrate » le « mortel »). Prouver, c'est donc ici retrouver une situation
définie, et les raisons par lesquelles on prouve ne sont que les formes sous
lesquelles on dégage les identités pour enchaîner.
B) La preuve par les faits se présente sous deux formes : on veut, ou bien
établir une idée (sciences expérimentales) ou bien reconstruire un fait
(histoire, pratique judiciaire). Dans le premier cas, tout revient à créer
un dispositif de faits assez clairement présenté ou assez bien délimité pour
que, dans les diverses situations passées, ou possibles, on puisse y
reconnaître toujours la même relation typique. Par exemple, dans
l'expérience du tube de Newton, parce que l'on a choisi des corps aussi
différents que possible, on peut affirmer qu'ils se ressemblent uniquement
en ce qu'ils sont des corps pesants; et comme on constate l'égalité des
vitesses de chute de ces corps dans le vide, on pourra l'affirmer de tous
les corps. - Dans le second cas, si l'on aboutit à des concordances entre le
fait recherché et les données ou faits connus (surtout si la concordance
porte sur des faits variés et indépendants), la preuve est satisfaisante;
par exemple identité d'empreintes digitales, alors que parmi des milliers
d'individus différents on ne trouve pas d'empreintes semblables.
Liens utiles
- L'histoire est bien connue de ce mathématicien qui, au sortir de la représentation d'une pièce de théâtre, s'écria : «Mais qu'est-ce que cela prouve ?» Et il est d'usage de s'indigner de sa naïveté... Vous vous demanderez si ce point de vue est aussi naïf qu'il peut paraître et si, en un certain sens, une oeuvre littéraire n'a pas elle aussi à prouver.
- Un mathématicien et homme d’esprit du XVIIIe siècle se serait écrié, après avoir vu une tragédie de Racine : « Qu’est-ce que cela prouve ? » A la lumière de cette boutade, vous vous demanderez si une œuvre littéraire doit «prouver » quelque chose pour retenir l’attention.
- Un mathématicien et homme d'esprit du XVIIIe siècle se serait écrié, après avoir vu une tragédie de Racine : « Qu'est-ce que cela prouve ? » A la lumière de cette boutade, vous vous demanderez si une oeuvre littéraire doit « prouver » quelque chose pour retenir l'attention.
- Un mathématicien et homme d'esprit du xviiie siècle se serait écrié, après avoir vu une tragédie de Racine : « Qu'est-ce que cela prouve ? » A la lumière de cette boutade, vous vous demanderez si une oeuvre littéraire doit « prouver » quelque chose pour retenir l'attention.
- Prouver et démontrer