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qu'est-ce qu'être amoureux ?

Publié le 27/07/2005

Extrait du document

L'homme aime aimer pour Platon « Être amoureux »  est toujours relatif à un individu, on est amoureux de quelqu'un . On est amoureux dès qu'on se met à aimer un individu qui est autre que nous et pour qui on éprouve un désir charnel qui n'est plus un amour familial ou une amitié. Tomber amoureux suggère donc de l'inattendu, on tombe de son état naturel pour construire une situation qui n'est pas originelle. Pour Alberoni  « tomber amoureux ne correspond pas au désir d'aimer une personne belle ou intéressante ; mais à celui de reconstruire la société, de voir le monde d'un oeil nouveau. »   L'éros est une force révolutionnaire même si elle se limite à deux personnes. Et dans la vie, on fait peu de révolutions.   La personne dont nous tombons amoureux constitue pour nous l'élément grâce auquel nous allons modifier radicalement l'expérience quotidienne. Elle-même, en s'éprenant de nous, devient plus vive, pleine de fantaisie, plus capable de projets ; elle nous fait entrevoir une vie plus riche, plus amusante, plus fascinante, faite d'émotions intenses, de choses merveilleuses, de découvertes continuelles, de risques également. Le quotidien apparaît peu à peu comme un renoncement à tous ces biens.   L'amour passion a pour origine l'action du corps - Descartes   Nul dieu ne philosophe, ni ne désire devenir savant (ils le sont tous) et quelqu'un de savant ne philosophe pas ; les ignorants ne philosophent pas non plus, et ne désirent pas devenir savants : ce qu'il y a de plus pénible dans l'ignorance, c'est qu'avec elle sans être beau ni bon ni intelligent, on croit toujours l'être assez ; qui ne croit pas manquer d'un bien ne le désire pas.

Le terme « amour « (du latin « amor « ) est employé dans des domaines tant multiples que différents: l'amour de la patrie, l'amour maternel, filial, l'amour passionnel, l'amour de Dieu, l'amour des jeux, du danger... C'est donc toujours le même mot mais il ne qualifie pas la même chose, il est sans cesse différents. Il qualifie dans tous les cas les sentiments qu'un individu conscient éprouve pour un objet, pour une idéalisation parfois de cet objet. 'amour de soi parait différent, on pense s'aimer pour ce qu'on est réellement cependant ne doit on pas émettre une distance entre la conscience ce qui aime et la conscience qui est aimée? Du terme amour, on a tiré un adjectif « amoureux « , l'amoureux est celui qui aime ou plutôt celui qui se met à aimer. On ne naît pas amoureux mais on tombe amoureux. Le verbe « tomber « marque-t-il donc une chute, une certaine déchéance? Pour Francesco Alberoni dans le choc amoureux, l'amour est une naissance :  «  Qu'est-ce que tomber amoureux ? C'est l'état naissant d'un mouvement collectif à deux «.  Tomber amoureux c'est éprouver au sens général un attachement exclusivement à une autre personne que soi même, c'est chuter de son statut d'amour de soi à celui d'amour de l'autre. Cependant tomber amoureux et aimer n'est ce pas différent dans l'objet qu'il vise? Pourquoi attribue t on un sens différent à deux expression issues de la même racine substantive?

« III Ainsi aimer et tomber amoureux ont une signification différente.

Aimer suggère un état statique qui n'évolue qui ne modifie pas son entourage tandis que tomber amoureux suggère un passage brutal d'un état premier à un étatsecond.

Le coup de foudre est celui qui frappe l'individu de façon inattendue et indépendante de l'homme.

On peutne plus aimer par choix mais on ne peut pas ne plus tomber amoureux, aimer inspire un état dans la longueur tandisque tomber amoureux est fixé dans l'instant, on ne tombe pas amoureux dans la continuité.

Ainsi on peut donctomber amoureux et ensuite aimer mais pas l'inverse.

Tomber amoureux à l'instar de la métaphore du choc du coupde foudre est donc une modification des sentiments qui se fait à l'insu de l'individu, il s‘inscrit dans le moment.

PourAlberoni, « sa nature réside justement dans le fait de n'être ni un désir, ni un caprice personnel, mais un mouvementporteur d'un projet et créateur d'institutions.

Tous les mouvements collectifs séparent ce qui était uni et unissent ce qui était séparé.

» Le fou, l'amoureux et le poète sont tous faits d'imagination.

William Shakespeare, Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets de l'amour.

Platon "Le sage se contente de lui." Sénèque Elle court, "des pas emportés de l'amour" vers l'objet de son amour.

Mais qu'est-ce qui la fait courir? Shakespeare 1.

Analyse des termes Expression bien ordinaire dont on ne voit guère ce qu'il y aurait à en dire, puisque, d'emblée, chacun la saisit entoute clarté! Pourtant...

tentons l'expérience en procédant minutieusement à son analyse, notant même au passagecomment opère la réflexion.L'expression comporte deux mots.

S'il n'est pas difficile de voir que le second renvoie à l'amour – et là, assurément,la tentation est forte de «démarrer» sur tout ce qu'on aurait à dire à ce propos! –, en revanche, que dire d'un motsi commun que «tomber»?Va-t-il nous falloir être «inspiré» ou faire semblant de ne pas avoir vu le mot et nous concentrer ainsi à loisir surl'amour? Ni l'un ni l'autre.

Affrontons le mot.

Quel (s) sens suggère-t-il? Pour plus de facilité, «se passer le film»mentalement de quelqu'un qui tombe, et noter les idées correspondantes, tout en gardant quelque liberté pour nepas se laisser « enfermer dans le film».D'abord, dans le fait de tomber, c'est la soudaineté qui peut frapper.

Toutefois, parce que c'est «soudain», est-cepour autant inattendu? – Recherche d'équivalences pour mieux démêler les idées – Il ne le semble pas: quelquechose peut être soudain tout en étant attendu.

On peut même s'y préparer, mais dans ce cas, il est vrai, pour unechute, on dira plutôt «sauter» dans le vide, en parachute, «à l'élastique », par la fenêtre...

Ce peut être attenduaussi pour l'enfant ou le malade qui vacillent, tout en gardant le mot, cette fois.Il faut donc convenir que la soudaineté est un caractère intéressant mais non suffisant: qu'y a-t-il de plus? Sansdoute, un changement brusque de position auquel on ne s'attendait pas; de debout, on passe à couché sur le côté,le dos, ou à plat ventre : en fait, un peu n'importe comment, et non dans une position «travaillée».

On peut même –objection affinant la recherche – tomber alors qu'on était assis ou couché.Dès lors, à la lumière de tout ce qui précède, deux idées supplémentaires s'imposent : celle de ne pas «l'avoir faitexprès» – caractère donc involontaire – et celle d'être par terre, non seulement en position basse où la lourdeur dela pesanteur me tient figé, mais surtout à «mordre la poussière», mêlé à elle sans m'en distinguer.

On le voit, cedernier élément semble directement mettre en question la noblesse même de l'homme : la station debout, positionde maîtrise et de domination...

de soi et du reste ! Voyons maintenant comment fonctionne l'expression entière «tomber amoureux» en utilisant et complétant lestrois caractères repérés.Ainsi, nous pouvons déjà considérer que l'expression familière «tomber amoureux» caractérise, sans en avoir l'air, lesentiment amoureux comme soudain et totalement involontaire – on n'est pas amoureux sur commande! –, à quois'ajoute ce caractère imprévisible: pas plus que je n'ai pu éviter cette mauvaise pierre du chemin qui m'a fait tomberà laquelle je ne m'attendais pas, pas plus ne me serais-je attendu à tomber amoureux de cette personne! – Notonsici le «pas pu» employé: fournit-il une idée de plus ou est-il synonyme d'imprévisible?Pour le savoir, remplaçons-le par son équivalent plus explicite : impossible.

Poursuivons alors la réflexion commesuit...

Et pas plus ne pouvais-je, semble-t-il, éviter ce sentiment : impossible d'y échapper! De quel ordre ici estcette sorte de nécessité? Est-elle simplement une synthèse des caractères retenus? En tous, à l'aspectimprévisible, involontaire et inévitable s'associe assez bien l'idée de quelque chose «comme» extérieur entraînant lephénomène : le chemin, la pierre, ma chaussure? Je ne sais pas! Et tomber amoureux: pourquoi maintenant? ici? detelle personne? Je ne sais pas ! Aspect difficilement explicable que d'aucuns qualifieront de fatalité ou de destinécrit dans le ciel des dieux...

alimentant par là, la veine tragique de ce qui, traditionnellement se dénomme lapassion amoureuse.Qu'il s'agisse d'Anna Karénine, de Roméo et Juliette ou Phèdre, l'amour les saisit, et comme dans une chute en effet,les déstabilise.«Tombant» amoureux, ils perdent le surplomb et la maîtrise habituels pour être «surpris », pris par au-dessus,empoignés, submergés et paralysés par des émotions puissantes et des sentiments contradictoires : «Je le vis, jerougis, je pâlis à sa vue », disait la Phèdre de Jean Racine.. »

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