Devoir de Philosophie

Qu'est-ce qui, en moi, me dit ce que je dois faire ?

Publié le 07/02/2004

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Mais cet espace est-il aussi la source du devoir ? On pourrait en effet concevoir qu'il ne fasse qu'accueillir un commandement venant de l'extérieur. Il peut donc être utile de tenter de préciser la nature de ce qui, en moi, me dit ce que je dois faire.[I. Devoir et « voix intérieure «]Lorsqu'il doit se défendre des accusations portées contre lui, Socrate fait valoir, dans son Apologie telle que nous la rapporte Platon, qu'il obéit à ce qu'il nomme son « démon « : donneur d'ordres qui l'empêche de faire telle ou telle chose, et lui recommande parfois de poser une question plutôt qu'une autre, d'adopter un comportement plutôt qu'un autre. Dans ce « démon «, qui pour Socrate lui-même n' avait sans doute rien de religieux, la philosophie trouve volontiers l'origine de la notion de conscience, du moins dans son acception morale, qui se manifeste ainsi bien avant son versant psychologique.Avec le christianisme, cette voix intérieure se réaffirme pleinement puisque, dès lors, c'est la parole de Dieu qu'elle peut transmettre : la conscience est un espace accueillant le Verbe divin et ses commandements, et l'on conçoit qu'elle soit bien présente chez tout homme, puisque c'est à chacun que Dieu doit pouvoir s'adresser. Lorsque saint Augustin affirme que Dieu est intimior intimo meo (« le plus intime de mon intimité «), il souligne clairement la relation existant entre la conscience de l'être humain et la présence, en elle, de Dieu qui en constitue la dimension la plus profonde.Faut-il dès lors penser que la conscience morale n'est ainsi que la capacité à accueillir la formulation d'un devoir provenant de l'extérieur de moi-même ? N'est-il pas, à l'inverse, possible de la concevoir comme directement capable de dire, par ses propres ressources, en quoi consiste le devoir, tel que je le saisis comme ce que j'ai à faire ?

• Il s'agit moins de constater ou de cerner l'existence de la conscience morale que de s'interroger sur sa nature. • Pour repérer cette nature, on peut opérer quelques rappels historiques (depuis Socrate) — mais sans tomber dans le simple échantillonnage : le plus simple est alors de recourir à l'opposition kantienne entre hétéronomie et autonomie de la volonté. • On n'hésitera pas à envisager les relations entre conscience, loi et raison.

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