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Qu'est ce qu'on aime quand on aime ?

Publié le 27/02/2005

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 » (Camille Laurens) La littérature ne cesse de nous faire part de récits de passions impossibles. L'amour en effet comme passion incarne l'ambivalence mystérieuse de l'amour - le manque comme fruit d'un désir qu'on ne peut assouvir. Ainsi l'amour impossible semble mettre en évidence l'ambivalence inhérente à l'amour : à la fois manque et désir. Ainsi le cas de Julie et de Saint Preux dans La nouvelle Heloïse de ROUSSEAU  - manque, absence et désirs sont les motifs que nous en retiendront étant donnée notre problématique.  Ce roman épistolaire, relate la passion mouvementée entre un jeune précepteur roturier Saint-Preux et son élève, une jeune noble Julie d'Etanges. La différence sociale interdit tout espoir à Saint-Preux et Julie, après la mort de sa mère, accepte d'épouser M. de Wolmar, un homme bon et plus âgé qu'elle à qui son père l'avait promise. [Notons cependant à titre d'informations que ce roman épistolaire ne se réduit pas à une simple histoire d'amour impossible - il est déjà une introduction romancé aux théories rousseauistes ] 2. L'amour entre plénitude et manque : une ambivalence mystérieuse PLATON, Banquet - discours de Socrate Socrate rapporte alors les propos qui lui ont été tenus, un jour, par Diotime de Mantinée, son initiatrice aux choses philosophiques. Celle-ci raconte alors la naissance mythique d'Eros, lors d'un festin divin le jour de la naissance d'Aphrodite.

L’amour peut se définir comme un sentiment d’affection passionné d’un être humain pour un autre. Dans Le Banquet, Platon présente l’amour comme un moyen adopté par l’homme afin d’élever son âme vers la contemplation de ce qu’il nomme les Idées. En partant de l’amour tourné vers les beaux corps, le philosophe se doit de progresser vers l’amour des belles âmes, puis vers l’amour des belles actions, puis vers celui des belles sciences, avant de parvenir enfin à la contemplation du beau en soi, beauté éternelle et parfaite. Si nous posons la question « Qu’est-ce qu’on aime quand on aime ? «, nous cherchons à déterminer ce qui excite notre amour, ce qui le suscite, c'est-à-dire ce qui en est la cause efficiente. À première vue, il semble que ce que l’on aime quand on aime, c’est tout simplement une personne, un être distinct de celui que nous sommes et que nous en venons à aimer. Néanmoins, cette réponse naïve est sans doute insuffisante : en effet, dire que l’on aime en autrui une personne, cela signifie-t-il que nous l’aimons sans considération pour les qualités qu’elle possède (grande, petite, brune, généreuse, pleine d’humour…) ou au contraire parce qu’elle possède ces qualités ? Si tel est le cas, pouvons-nous dire que nous aimons cette personne, alors qu’il est possible qu’elle perde ces qualités qui nous la font aimer (en changeant de caractère au cours du temps, ou d’apparence physique) sans cesser d’être le même individu au demeurant ? La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si ce qu’on aime quand on aime, c’est une personne considérée indépendamment de ses qualités propres, ou au contraire les qualités contingentes de cette personne.

« (1co 13,1-13) « Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges, s'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante. Quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et de toute la connaissance, quand j'aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s'il me manque l'amour je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés, quand je livrerais mon corps aux flammes, s'il me manque l'amour, je n'y gagne rien. L'amour prend patience, l'amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil , il nefait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il n'entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas del'injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout.

L'amour ne disparaît jamais. Les prophéties ? Elles seront abolies.

Les langues ? Elles prendront fin.

La connaissance elle sera abolie.

Car notreconnaissance est limitée et limitée notre prophétie. Mais quand viendra la perfection, ce qui est limité sera aboli.

Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, jepensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant.

Devenu homme, j'ai mis fin à ce qui était propre àl'enfant.

A présent nous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors, ce sera face à face.

A présent maconnaissance est limitée, alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant donc ces trois là demeurent , la Foi, l'Espérance et l'Amour, mais l'Amour est le plus grand.

» Ici l'amour apparaît comme altruiste à l'état pur.

L'amour devient ainsi proche du sacrifice.

Il est à l'image de ce queles Catholiques appellent l'amour divin – amour du créateur vis-à-vis de ses créatures.

« Vous avez entendu qu'il aété dit : " Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi " Eh bien moi je vous dis aimez vos ennemis, faites dubien à ceux qui vous haïssent, priez pour vos persécuteurs " (Evangile de St Matthieu Chapitre 5 verset 43 à 44)C'est ainsi que Jesus Christ, Dieu fait homme se sacrifie selon les Evangiles par amour. 3.

Critique possible : l'amour divin n'est-il pas en retour dette impayable ? Nietzsche réinterprète cet amour (agape) comme une dette impayable à l'égard d'un Dieu qui s'est donné la mort aunom de l'amour qu'il portait aux hommes. NIETZSCHE, Généalogie de la morale , Dissertation n°2 « La conscience d'avoir une dette envers la divinité, l'histoire en fait foi, n'apoint pris fin avec la forme d'organisation de la « communauté » basée sur lesliens du sang.

De même que l'Humanité a hérité les concepts « bon etmauvais » de la noblesse de race (ainsi que sa tendresse psychologiquefondamentale à établir des rangs distinctifs), de même la voie de l'héritage luia valu et la divinité de race et de souche et l'oppression des dettes encoreimpayées jointes au désir de s'acquitter.

» II.

N'est-ce pas une façon détournée de s'aimer soi-même ? 1.

Aimer autrui : n'est ce pas une manière de pallier son manqued'identité ? Platon présente cette hypothèse dans la bouche d'Aristophane dans leBanquet avec le mythe des androgynes : PLATON, Banquet "Les hommes ne se sont jamais rendu compte de la puissance d'Éros [...] C'est le dieu le plus ami des hommes,puisqu'il leur porte secours en guérissant les maux dont la disparition offrirait à l'humanité la plus grande félicité [...]Jadis notre nature n'était pas ce qu'elle est actuellement.

D'abord il y avait trois espèces d'homes, et non deuxcomme aujourd'hui : le mâle, la femelle, et en plus de ces deux-là, une troisième composée des deux autres ; le nomseul en reste aujourd'hui, l'espèce a disparu.

c'était l'espèce androgyne qui avait la forme et le nom des deux. »

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