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Qu'est ce qu'un barbare ?

Publié le 23/09/2018

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Introduction Dans l'actualité, nous sommes sans cesse témoins d'actes que l'on peut qualifier de barbares. Mais qu'est-ce qu'un barbare ? Dans ce devoir, nous tenterons de répondre à cette question en étudiant les différentes réflexions menées par Hérodote, Michel de Montaigne et Claude Lévi-Strauss sur le sujet. Le BARBARE EST UN ANIMAL Sur les neuf livres des Enquêtes, Hérodote en consacre un entier a? l’Égypte. Dans ce livre, Hérodote nous dit que les Égyptiens sont des barbares, puisqu’ils ne parlent pas le grec, et leurs mœurs sont bien étranges. Ainsi, « Chez les autres nations, dès qu'on est en deuil, on se fait raser, et surtout les plus proches parents ; les Égyptiens, au contraire, laissent croître leurs cheveux et leur barbe a? la mort de leurs proches, quoique jusqu'alors ils se fussent rasés. ». Le terme « barbare » n’a alors, à priori, pas de connotations péjorative.  Cependant, dans Race et histoire, Lévi-Strauss affirme que l'étymologie grecque du mot « barbare » renvoie à « la confusion et à l'inarticulation du chant  des oiseaux par opposition au langage humain qui possède lui une valeur signifiante ». De même, le mot sauvage souvent utilisé comme synonyme du mot barbare, tire son origine de sy...

« présenté comme appartenant à l’état de nature, c’est-à-dire comme n’étant pas entré dans la culture.

Cette conception est pour lui fallacieuse parce qu’elle repose sur l’idée préconçue que la culture est fondamentalement bonne.

Comme celle-ci constitue une modification d’un caractère premier – autrement dit un artifice – elle équivaut au contraire à une déformation de la nature.

Dès lors, les hommes ayant su conserver leur caractère naturel représentent un échantillon de pureté où se retrouvent l’authenticité et la simplicité de la nature.

Montaigne en arrive alors à inverser l’accusation de barbarie : ne serait-ce pas plutôt à l’homme culturel, s’interroge-t-il, que devraient s’adresser les qualificatifs de « sauvage » et de « barbare » ? En réalité, les civilisés dépassent bien en barbarie ceux qu’ils nomment « barbares ».

Montaigne affirme ainsi « Je ne suis pas marri que nous remarquons l’horreur barbaresque qu’il y a en une telle action, mais oui bien de quoi, jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles aux nôtres » dans Les Essais .

Ainsi, le cannibalisme des indiens du Brésil, pratiqué dans des circonstances très particulières, n’atteint pas la cruauté des blancs, qui la pratiquent, eux, presque en toutes circonstances. Par ailleurs, tous les êtres humains arrivent au monde dans la culture et possèdent une culture.

La culture c'est à la fois l'ensemble de valeurs et de productions qui constituent le monde dans lequel nous vivons, mais c'est aussi le processus de formation et de développement qui permet à tout être humain de réaliser ce qu'il est : un être humain.

En effet ce qui fait la spécificité de l'homme et le distingue des autres espèces animales, c'est que l'homme ne naît pas homme, il le devient.

L'homme doit apprendre, à travers une socialisation, à être humain.

Il reçoit son humanité en héritage.

L'hérédité ne suffit pas.

Ainsi si la culture est la caractéristique de l'homme, il n'y a pas d'un côté les êtres "cultivés" ou "civilisés" et de l'autre les "barbares" ou les "sauvages".

Il n'y a que des hommes.

Ainsi lorsque nous attribuons à l'animal des comportements tels que la cruauté, ou la barbarie nous lui attribuons en fait des comportements que nous observons avant tout chez l'homme.

L'animal n'est ni cruel, ni barbare.

Seul l'homme est paradoxalement capable d'actes inhumains, de barbarie. Conclusion Dans Race et histoire , Claude Lévi-Strauss remet en question l'opinion courante qui voudrait que le barbare soit celui qui par ses actes se place de lui-même hors de l'humanité.

Or il s'avère que seuls les hommes sont capables d'actes inhumains, d'actes de barbarie.

Ce dont témoigne l'histoire de l'humanité. Refuser de penser la barbarie comme trouvant son origine dans l'humanité même c'est alors, paradoxalement consentir à la barbarie.

Finalement, nous pouvons emprunter l’expression de Lévi-Strauss pour répondre à notre problématique : « le barbare c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie ».. »

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