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qu'est-ce qu'un besoin artificiel ?

Publié le 13/04/2005

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De fait la privation (non-satisfaction du besoin) n'a pas le même sens que la frustration (non-satisfaction d'un désir). C'est quoi toutes les sagesses antiques ont dénoncé les besoins artificiels comme vecteurs du malheur. Epicure distinguait 3 catégories de besoins : les naturels et nécessaires, les naturels et non nécessaires, les non naturels et non nécessaires. Les premiers correspondent à une stricte nécessité naturelle (manger quand on a faim) ; les seconds ajoutent aux premiers une dimension de plaisir (manger un plat raffiné) ; les troisièmes qu' Épicure condamne absolument comme contraires à toute sagesse et à tout bonheur, ne sont que les produits de l'imagination, ils correspondent à ce que nous appellerions désirs : gloire, richesse, honneurs.2) Le corps & l'esprit. La distinction du besoin et du désir recoupe celle du corps et de l'esprit, celle aussi de la nature et de la culture. Dans le besoin, la dimension physique est prévalente, dans le désir, c'est la dimension psychologique qui domine.Alors que le besoin est fini - la satisfaction y met fin, du moins provisoirement-, le désir est infini car aucune satisfaction ne saurait le combler. Le besoin peut dire : « Assez ! «. Le désir crie : « Encore ! «.

  • besoin:

  Exigence ou nécessité naturelle, d'ordre physio­logique, dont l'assouvissement est nécessaire au main­tien de la vie.

A distinguer des besoins acquis ou artificiels, d'ordre psychologique ou social.

« pas aussi indiscutable qu'il y paraît. Les besoins ne constituent pas une donnée immuable.

Marx avait fait observer qu'un besoin dépend de son mode desatisfaction : manger avec un couteau et une fourchette est déjà différent de se nourrir comme un animal.

L'Histoireest aussi celle d'une constante création de besoins (la possession d'une voiture correspond aujourd'hui à un réelbesoin pour nombre d'hommes).

Ce qui nous amène à dire que les désirs d'hier seront les besoins d'aujourd'hui. Rousseau est lui-même conscient du caractère historique du besoin.

Ainsi, vouloir comme Épicure, limiter l'illimité desdésirs à l'aune du besoin -toujours naturel donc nécessaire- est une entreprise aussi castratrice que vaine.

Qu'est-ce en effet qu'une règle (celle du besoin) qui se dérègle régulièrement ? Qu'est-ce qu'un étalon qui doitpériodiquement se redéfinir ? Inversement, le désir n'est pas une marque de contingence dont l'homme serait frappé.

Un petit enfant a autantbesoin de sourires, de paroles, de caresses que de nourriture.

Le désir n'a pas seulement une dimension sociale donton voit mal comment l'homme pourrait se passer. Ainsi, même si la distinction entre besoin et désir paraît commode, bien des traits de l'un peuvent être reconnusdans l'autre.

Pour Epicure, le plaisir ou la satisfaction du désir est un bien.

Mais s'ilaffirme que l'homme doit s'employer à rechercher le plaisir pour être heureux,il ne doit pas en faire la visée ultime ou le but de toutes ses actions.

Le plaisirne doit pas être recherché pour lui-même, mais seulement pour éviter lasouffrance et avoir la paix de l'âme.

Le bonheur n'est pas le fruit de la luxure :« Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles, les jouissances desjeunes garçons et des femmes, les poissons et autres mets qu'offrent unetable de luxueuse qui engendrent une vie heureuse, mais la raison vigilantequi recherche minutieusement les motifs de ce qu'il faut choisir et de ce qu'ilfaut éviter et qui rejette les vaines opinions, grâce auxquelles le plus grandetrouble s'empare des âmes » (« Lettre à Ménécée »).Aussi Epicure distingue-t-il :• Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme, quis'appliquent aux objets susceptibles de supprimer la douleur, tels la boissonqui étanche la soif ou la pain qui calme la faim.• Les désirs naturels et non nécessaires.

Les objets de ces derniers sont, parexemple, les mets délicats qui permettent de varier le plaisir.

Ces désirs nesont naturels que pour autant qu'ils ne se transforment pas en débauche.Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il ne devienne pas « un appétitviolent des plaisirs sexuels assorti de fureur et de tourment ».• Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaîtrela sérénité (désirs de gloire, de richesse, d'immortalité, ambition...).

Ces désirssont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans la crainte de la mort, notamment. Epicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent le plussouvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou de douleur).. »

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