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Qu'est ce qu'un état libre?

Publié le 15/03/2005

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L’Etat apparaît au Sumer et en Egypte, vers 6000 avant Jésus-Christ. Les historiens supposent que l’Etat est né pour organiser des grands travaux d’irrigation. Il procurait en échange la sécurité aux agriculteurs. L’Etat avait déjà à cette époque un corps régalien (qui ne produit pas mais vit de la production et l’organise). Ainsi avec l’Etat naît le pouvoir légitimé ; Max Weber dira que « l’Etat a le monopole de la violence légitime « (Le savant et le politique). Ce qui implique que la violence est l’instrument du pouvoir. L’Etat en ce sens est ce pouvoir d’instituer des lois, qui peuvent être arbitraires, à toute la société sous son régime. D’autre part, l’absence d’Etat organisateur peut entraîner de la même manière l’arbitraire de quelques uns, en ce sens que l’Etat du plus fort (physiquement) prendrait place en instituant des droits inégaux. On peut montrer désormais que l’Etat est à craindre quand il ne répond pas au devoir de liberté pour tous, c’est-à-dire quand seuls une minorité s’arroge le droit de diriger un peuple.

 

Autorité politique souveraine, civile, militaire ou éventuellement religieuse, considérée comme une personne juridique et morale, à laquelle est soumise un groupement humain, vivant sur un territoire donné, les décisions de l’Etat dépendent souvent d’impératifs économiques qui lui laissent peu de l'attitude, voire peu de marge de manoeuvre à son action. Pourtant le sujet suivant nous demande bien de définir non seulement l’Etat mais plus particulièrement qu’est-ce qu’un Etat libre ? Au mot liberté est associé résolument plusieurs sens dont il faudra détailler la teneur. Etre libre, ce n’est pas être contraint, ne pas être esclave, Or chacun sait que l’Etat agit selon certaines conditions, selon certaines obligations, alors s’agit-il de dire que l’Etat n’est pas libre ? Mais la liberté, c’est aussi la liberté civique et politique, mais aussi la liberté morale, autant d’impératifs qui complexifieront nécessairement notre approche.     Nous nous demanderons d’une part ce que serait un Etat libre dans l’idéal pour ensuite essayer de comprendre à quels obstacles existentiels se heurte cet idéal, enfin et surtout nous verrons qu’une conciliation est possible entre la réalité contraignante et l’idéal de liberté étatique.

 

  • I. les pathologies de l’Etat
  • II. L’Etat libre
  • III. Marxisme et anarchie

« Introduction : L'Etat est en effet une structure juridique, puisqu'il se définit comme un Pouvoir doté d'organes politiqueset administratifs ainsi que d'un appareil répressif, comme une autorité souveraine détenue par la Société ets'exerçant sur l'ensemble d'un seule et d'un territoire déterminé.

Le pouvoir de l'Etat est constitue par le souverainauquel on doit obéissance.

L'obéissance suppose un maître, et notre soumission à ce dernier ce qui peut entrer enconflit avec la libre volonté d'un individu.

Et tout le problème que pose La Boétie dans De la Servitude volontaire , ou « Contr'Un ».

Le problème que traite La Boétie est effectivement de comprendre comment des millions depersonnes peuvent obéir à un seul homme aux dépens de leur liberté.

Plus exactement c'est la question de l'autoritéfixant l'obéissance qui pose problème et c'est bien ce que l'on peut comprendre avec cette interrogation dès ledébut de l'ouvrage : « Je désirerais seulement qu'on me fît comprendre comment il se peut que tant d'hommes, tantde villes, tant de nations supportent quelquefois tout d'un tyran seul, qui n'a de puissance que celle qu'on lui donne,qui n'a de pouvoir de leur nuire qu'autant qu'ils veulent bien l'endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s'ilsaimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire.

» Et c'est bien pour cela que se pose le sujet : qu'est-cequ'un Etat libre ? La liberté est-elle impossible au sein de l'Etat ou contraire est-il le vecteur de l'émancipation ducitoyen ? Si l'Etat peut être dit libre en tant qu'Etat de droit (1 ère partie), on peut aussi considérer l'Etat comme le fossoyeur de la liberté (2 nd partie), dès lors faudra-t-il dépasser cette antinomie (3 ème partie). I – L'Etat libre est un état de droit a) « Homo homini lupus ! » Comme le dit Hobbes dans le Léviathan l'Etat permet d'échapper à l'instabilité et aux luttes.

Facteur d'ordre, de régulation et de stabilité dans la dynamique sociale et politique.

L'Etat est un instrumentdestiné à mettre fin à la violence naturelle et à la barbarie.

Il est un moyen d'instituer une organisation de viecollective garantissant la sécurité des individus.

Le conflit des appétits conduit, avant la fondation de la machineétatique, les individus à l'anarchie, car la haine et l'agressivité l'emportent alors, jusqu'au jour où les hommess'associent pour mettre fin aux luttes et être à l'abri es uns des autres.

Ainsi naît l'Etat qui, en assurant la sécuritédes sujets, n'en est pas moins un être redoutable, un géant, un monstre pareil au Léviathan du Livre de Job .

En ce sens, à travers le pacte social : « Tous et chacun d'eux soumettent leurs volontés à sa volonté, et leurs jugementsà son jugement.

C'est plus que le consentement ou la concorde ; il s'agit d'une unité réelle de tous en une et mêmepersonne, faite par convention de chacun avec chacun, de telle manière que c'est comme si chaque individu devaitdire à tout individu : j'autorise cet homme ou cette assemblée d'hommes, et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et autorises toutes ses actions de lamême manière. Cela fait, la multitude ainsi unie en une personne une, est appelée un Etat, en latin CIVITAS.» b) La question de liberté et de la politique, donc de la liaison de l'obéissance et de la liberté a été un thèmefortement développé du XVIIIème siècle et notamment sous la figure de Montesquieu dans le livre XI de De l'esprit des lois .

A cette occasion, Montesquieu s'interroge sur les rapports entre constitution et liberté à travers la question de la liberté politique donc du lien entre obéissance et liberté.

Et l'on peut en dégager plusieurs thèsesfondamentales nous permettant de saisir comment et pourquoi l'expression « libre obéissance » a un sens.

Etre librepolitiquement, ce n'est pas faire ce que l'on veut.

La liberté dans la société civile est toujours limitée en raisonmême de l'existence d'une pluralité de volontés et de libertés concurrentes.

En ce sens, « dans un Etat, c'est-à-diredans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'êtrepoint contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir ».

Il y a donc une distinction nécessaire entre obéissance etcontrainte, cette dernière plus directement en conflit avec la liberté bien qu'elle soit nécessaire dans l'ordre social.Ainsi, la liberté se définit comme le droit de faire tout ce que les lois permettent.

En effet, si un citoyen pouvait cequ'elles défendent, il n'y aurait plus alors de liberté, parce que le autres auraient aussi ce pouvoir.

C'est par ailleursen ce sens que Montesquieu dira qu'« il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.

» Ainsi, une constitution pourra être telle que personne ne sera contraint de faire les choses auxquelles la loi nel'oblige pas, ou de faire ce que la loi lui permet.

Et en ce sens, il n'y a pas lieu de voir une contradiction entre libertéet obéissance.

C'est pourquoi, un Etat libre est un Etat de droit.. »

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