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Qu'est-ce qu'une attitude religieuse ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

  éléments de réflexion * L'athéisme théorique. Il consiste, semble-t-il, en la négation explicite de Dieu, au refus de reconnaître tout principe d'unité, transcendant ou immanent à l'univers empirique. La difficulté, lorsqu'on parle d'athéisme, tient au fait de savoir ce que l'on nie exactement en niant l'existence d'un Dieu. Si nier Dieu, c'est nier un Être conçu d'une certaine façon comme une personne, on peut dire sans problème qu'il existe pour le moins des athées théoriques. Mais si Dieu est le nom donné pour d'autres caractéristiques et que le terme « religion » peut s'appliquer à d'autres conceptions que des « religions révélées » et (ou) « personnelles » le problème posé se complique sérieusement. L'on peut se demander alors si toute attitude (théorique ou pratique) valorisant « certaines choses » ne va pas être appréhendée par d'autres (ne valorisant pas les mêmes choses, ou de la même façon) comme une attitude religieuse, non athée. * La position de Nietzsche. Il considère que les libres penseurs ne sont nullement « athées » dans la mesure où ils persistent à opérer une identification « métaphysique » entre « l'Être » et « l'Idéal ». Pour les mêmes raisons, il considère que les socialistes sont toujours religieux (et non athées), singulièrement dans leur croyance au progrès. citations * Nietzsche : « Dans quelle mesure subsiste encore la fatale croyance en la providence divine, la croyance la plus paralysante qui soit, pour les mains et le cerveau ; dans quelle mesure, sous le nom de « nature », de progrès, de perfectionnement, de darwinisme, est-ce encore l'hypothèse et l'interprétation chrétienne qui subsistent ?

 

Examen de l'énoncé.

"Reconnaître": identifier un être à partir de ce qui le manifeste extérieurement. "Attitude": geste, conduite.

"Religion": ensemble solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées. On peut distinguer la religion comme institution sociale et la religion comme sentiment et croyance personnels.

Reformulation.

Peut-on identifier une attitude religieuse à travers ses manifestations objectives et observables ? Au-delà de la pratique instituée, n'y a-t-il pas à chercher une authenticité du sentiment et de la croyance ? Se manifeste-t-elle ? Comment ?

 

« Une attitude c'est un ensemble de signes extérieurs (actes) ou intérieurs (opinions relatives à une question)susceptibles de se traduire dans des actes précis.

Une attitude (une opinion par exemple) par rapport à un problèmepeut ainsi se traduire par des comportements hétérogènes voire même en contradiction avec ce qu'elle enveloppe.

La religion, dans la mesure où elle est définie comme un ensemble de pratiques rituelles institutionnelles, détermineun comportement lié à la communauté religieuse.

On peut donc reconnaître une attitude religieuse par un codecomportemental : prières, prosternation, vêtements...

qui rassemblent les croyants autour d'une même pratique.Pourtant, l'autre aspect de la religion ne paraît pas visible, ne paraît pas donner naissance à un codecomportemental précis.

La foi est un sentiment de certitude vécue en relation à un dogme.

Elle relie le croyant àDieu.

Cette conviction personnelle ne peut être jugée que par Dieu lui-même.

Le terme religion présente un doubleaspect, l'un subjectif, c'est-à-dire la foi, l'autre objectif tel qu'il se traduit dans les pratiques rituelles.

En quoiconsistent ces manifestations extérieures ? Quels buts ont ces manifestations et à quoi sont-elles réellement liées?Existe-t-il un rapport avec le sentiment religieux ? I - On reconnaît une attitude religieuse par des comportements rituels A - Ces rites sont décrits par une révélation Une attitude religieuse se constate.

L'attitude religieuse se reconnaît chez les Hommes par l'observation etl'identification de signes extérieurs et visibles.

On peut donc être amené à se demander quels sont les signes, lesindices permettant d'associer l'attitude religieuse à un Homme ou à un autre.

Un rituel religieux est imposé danschaque communauté.

Ces comportements sont dictés par une tradition, une histoire, qui a pour fondement unerévélation, par exemple un texte dicté par Dieu à un chef religieux.

Tout d'abord, on observe que la religion estdésormais institutionnalisée et qu'elle se définit par un ensemble de codes, une ligne de conduite à tenir pourhonorer le dieu, l'entité spirituelle supérieure.

Cette reconnaissance d'un dieu passe ainsi par sa vénération.

Leshommes ont donc défini une multitude de rites, tout un ensemble de codes comportementaux symbolisant lacroyance en un dieu.

Ce texte comporte une morale, des lois dictant un comportement, mêlant souvent la confianceet la crainte en une puissance surnaturelle.

La prière est alors une des formes les plus courantes exprimantl'appartenance à une religion puisqu'elle est sensée permettre un recueillement nécessaire à la communication avecle Dieu.

La place vouée au recueillement dans la société italienne au 20e siècle est par exemple très bien expriméedans le roman autobiographique « les Ritals » de François Cavanna dans lequel son auteur décrit dans son enfancela place importante accordé à la religion en France par les familles immigrées italiennes.

Une mère qui se signe envoyant passer un cortège funéraire ou l'homme qui ôte son béret (chapeau..), une croix discrète autour du cou, latonsure, le taleth (châle blanc porté par les juifs) sont autant d'indices extérieurs observables qui peuvent dénoterd'attitudes religieuses, de signes d'une appartenance religieuse.Les messes catholiques sont ainsi des rassemblements pour vouer un culte à dieu.

Le caractère communautaire dela religion s'observe avec les monastères par exemple mais prend tout son sens avec les gigantesquesrassemblements de pèlerins qui ont lieu dans des lieux symboliques comme le « Mur des lamentations », à la Mecque,Jérusalem, St Jacques de Compostelle ou encore Bénarès au bord du Gange (lieu de passage du fleuve « sacré »pour les hindouistes) qui représentent tout au long de l'année de grandes zones d'affluence pour les croyants dumonde entier.

La religion ne se résume donc pas qu'à des rituels individuels on peut donc la reconnaître dans desréunions, des rassemblements de fidèles.

Le sacrifice est également une forme étendue du culte à Dieu qui vise àl'honorer par une offrande (homme, animal, nourriture).

Ce rituel veut symboliser l'amour mais aussi la crainte desfidèles qui ont ainsi à cœur d'apaiser une éventuelle colère du dieu.

B - Ambiguïté entre la crainte et la confiance Cette attitude est fondée sur la distinction entre profane et sacré.

Le profane n'est défini que par opposition ausacré.

Le sacré exprime une puissance relevant d'un ordre supérieur, donnant sa signification à la réalité ordinaire.Cette distinction entre le profane et le sacré se traduit toujours par des comportements rituels.

Ceux-ci néanmoinsne supposent pas toujours la reconnaissance d'un être supérieur divinisé inspirant crainte et confiance.

Lefétichisme polythéiste en est un exemple.

Ainsi, l'attitude religieuse est déterminée par la croyance en cet ordresupérieur.

Celle-ci est motivée par une crainte née de la conscience des limites de la condition humaine et d'uneconfiance née du désir de les dépasser grâce à une force surnaturelle.

Ainsi, cette ambiguïté est visible dans laplupart des rites religieux qui allient l'adoration craintive et l'espoir, la certitude que sans Dieu, l'homme n'est rienmais qu'avec son concours, il est promu à une destinée surnaturelle.

Ici, il est possible d'illustrer ce propos par desexemples de rites religieux montrant la déférence devant le chef, représentant de Dieu, et l'espoir dans le salutindividuel.Certaines religions vont même jusqu'à établir des devoirs auxquels chaque fidèle est tenu de se conformer pour,selon ces règles, vivre en harmonie avec Dieu.

Le Coran impose ainsi 5 « piliers » dont la profession de foi(chahada), la prière 5 fois par jour, le Jeun pendant le Ramadan, l'aumône et le pèlerinage à la Mecque.Parallèlement, dans la religion catholique, tout bon chrétien doit passer par les 7 sacrements qui ont à pour but «d'augmenter la grâce dans les âmes » (Baptême, confirmation, eucharistie, extrême-onction, mariage, ordre etpénitence).

L'attitude religieuse qualifie donc tout « exécutant de ces règles ».

On peut à ce stade faire laconstatation que le comportement religieux s'avère donc très répétitif, ce qui pousse d'ailleurs Freud à l'assimiler àl'expression d'un mal comparable à celui de névrosés qui subissent des compulsions de répétition (la religion estconsidérée comme « la névrose de l'humanité »).

C'est un sentiment de bien-être, d'amour qui peut lier le croyantau dieu, l'idée de dieu est ainsi souvent associée à un idéal de bonheur, de chaleur et d'amour.

Nous vivons. »

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