Qu'est-ce qu'une volonté universelle ?
Publié le 17/11/2004
Extrait du document
« Trouver une
forme d'association qui défende et protège de toute la force
commune la personne et les biens de chaque associé, et par
laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à luimême
et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème
fondamental dont le contrat social donne la solution. »
«
[Reprise Annales – ABC du BAC – Nathan]
1.
Le dessein de Rousseau
« L'homme est né libre, et partout il est dans les fers ». C'est par
cette formule incisive que s'ouvre le «Contrat social» (1762) de
Rousseau. L'auteur y recherche les conditions d'un état social qui
serait légitime et qui préserverait la liberté caractéristique de
l'homme à l'état de nature (c'est‐à‐dire dans cet état fictif qui
précède la réunion des hommes en société civile). « Trouver une
forme d'association qui défende et protège de toute la force
commune la personne et les biens de chaque associé, et par
laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui‐
même et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème
fondamental dont le contrat social donne la solution. »
2.
Les termes du contrat
A la différence du pacte que proposait Hobbes, lequel était conclu entre les citoyens et leur chef, le
contrat social de Rousseau lie chaque citoyen à tout le corps social, c'est‐à‐dire au peuple, en tant
qu'il exerce désormais la souveraineté politique.
3.
La loi, expression de la volonté générale Si ce contrat exige la soumission, ce n'est donc plus la soumission au «Prince» (et à ses caprices), mais la soumission à la volonté générale, qui est la volonté même du peuple. La volonté générale n'est pourtant pas la somme des volontés particulières ; elle est la volonté qu'a tout citoyen lorsqu'il fait abstraction de ses passions et de ses intérêts particuliers pour ne se soucier que du bien commun. L'objet de la volonté générale est la loi, qui ne doit jamais concerner le particulier, mais toujours l'universel. Il appartient au peuple souverain, inaliénable et indivisible, de faire la loi. Ainsi le citoyen, parce qu'il participe à la loi qui le gouverne, demeure libre : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ». Notons que la volonté générale n'est pas la majorité ni même l'unanimité quand celle‐ci est constituée d'un assemblage de volontés particulières. La volonté générale est la volonté du bien commun et s'exprime directement en chaque homme sous la forme de la raison. Critique de la conception rousseauiste (1): si l'unanimité n'est pas réalisée, il faut accepter la loi de la majorité, (50% des voies + 1). Risque de voir triompher les intérêts de classe est inévitable : la démocratie ne serait‐elle pas une "tyrannie de la majorité" sur la minorité ? Critique de la conception rousseauiste (2): La démocratie = « le pouvoir du/par/pour peuple », repose sur l'assentiment donné par le plus grand nombre. Mais la foule manque de connaissances précises dans l'optique de déterminer ses choix électoraux. Aussi, elle peut être tentée de choisir le discours le plus séduisant, celui qui semble avoir raison par l'habileté de son langage. Ainsi, le règne démocratique . »
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