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Qui étaient les sophistes ? Qu'est-ce qu'un sophiste ?

Publié le 31/07/2009

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Ils insistent sur l'importance des techniques et, surtout, de la technique par excellence pour eux : la parole. 3. L'individu est, pour eux, lié à la collectivité par l'intérêt. Cette prise de position cynique engage le problème de la légitimité de la loi, fort débattu au XVIIIe siècle par les philosophes des Lumières. En effet, les sophistes remettent en cause le fondement de la loi politique : ce qui est bon, c'est ce qui satisfait les pulsions naturelles. «La contingence de la loi est attestée par la relativité des institutions, les faiblesses qu'elles laissent apparaître, les moyens multiples qui sont offerts de les transgresser, les interprétations contradictoires qu'on en peut donner. L'universalité des tendances naturelles fait contraste : tous les hommes désirent le plaisir, la puissance, la gloire ; tous désirent la vie. Pourquoi, dans ces conditions, accepter telles lois plutôt que telles autres ? « (Châtelet, Platon) Aspect positif (du moins à partir du point de vue ironique de Socrate). Le discours sophiste requiert l'adhésion de l'interlocuteur : il se veut omniscient mais aussi véridique.

« Aspect positif (du moins à partir du point de vue ironique de Socrate).

Le discours sophiste requiert l'adhésion de l'interlocuteur : il se veut omniscient mais aussi véridique.

En ce sens, il témoigne, mais en creux, d'unecaractéristique de la parole : elle se prétend vraie parce que, fondamentalement, elle vise, inconsciemment, le vrai.En outre, les sophistes fondent leur cynisme sur le constat de l'instabilité de l'opinion.

C'est justement ce queSocrate veut mettre en évidence pour souligner l'insuffisance de l'opinion.Socrate opère un retournement de la sophistique, la prend à son propre piège — au risque de passer lui-même pourun intellectuel détestable, accusé de tous les maux dont souffre la cité.

En effet, si la première génération desophistes, à laquelle appartient Gorgias, n'a pas d'influence directe sur la vie dans la cité, au cours du IVe siècle,Athènes connaît une décadence qu'elle impute aux intellectuels, corrupteurs de la jeunesse et des valeursanciennes.

La seconde génération de sophistes développe, en effet, un individualisme démoralisant (Châtelet,Platon).

Il n'est pas d'usage dans les histoires de la philosophie de ranger les sophistes dans le groupe des présocratiques.D'une part parce que la plupart deceux qu'on l'on appelle ainsi sont les contemporains de Socrate, et non ses prédécesseurs.

D'autre part parce que,avec les sophistes, nous entrons dans un univers de pensée qui, par rapport à celui des présocratiques, changeradicalement de couleur et de musique.

Si nous englobons les sophistes dans l'ensemble présocratique, c'est parceque la rupture de pensée effectuée par Socrate fut avec eux aussi radicale que celle qu'il effectua par rapport auxprésocratiques. La manipulation de Platon contre les sophistes Le nom de sophiste a été de la part de Platon l'objet d'une manipulation qui a particulièrement bien réussi puisqu'ellecontinue de fonctionner de nos jours.

En grec, «sophiste» est un terme qui, dérivé de celui de sage (sophos, leradical qui figure dans philosophos) signifie à peu près la même chose que lui.

Un terme valorisant, par conséquent.Aujourd'hui, un sophiste estquelqu'un qui, par ses paroles et ses écrits, cherche à tromper les autres pour obtenir un avantage moral oumatériel.

Un sophisme est un paralogisme (un faux raisonnement) volontaire, délibéré, donc conscient (le sophismeest au paralogisme ce que le mensonge est à l'erreur). Comment est-on passé du sage au tricheur? La faute en revient à Platon qui poursuivait les sophistes d'unevéritable haine.

Ces hommes ont été dans l'histoire de l'Antiquité les premiers professeurs d'art oratoire et dephilosophie.

Certains d'entre eux ont acquis une renommée et une fortune considérables.

Aujourd'hui cette place estprise par les chanteurs et les sportifs.

On venait de très loin pour suivre les leçons des sophistes. Les préjugés de Platon Platon est un aristocrate qui a une vision inspirée, quasi mystique de la philosophie.

Pour lui, faire de la philosophieun objet d'enseignement - payé, qui plus est - est un avilissement, un véritable crime contre l'esprit.

Le débat, on lesait, est loin d'être clos entre ceux qui font de la philosophie un exercicegratuit de l'esprit et ceux qui y voient un métier.

Il y a ceux par exemple qui font une conférence sur le bonheurpayée 3000 euros devant 500 personnes et ceux qui font une communication gratuite devant leurs collègues surl'idéalisme transcendantal.Pour les sophistes, la parole et la pensée sont des pratiques qu'une technique appropriée peut entraîner, au senségalement sportif du terme.

De plus, ces hommes - Protagoras, Gorgias, Hippias, Prodicos - que Platon met enscène dans ses dialogues en prenant soin de forcer le trait jusqu'à la caricature, avaient des prétentions d'habiletéet de connaissance exorbitantes.

Ainsi Hippias se vantait-il de pouvoir tout faire et de tout savoir (voir p.

46-47).Mais Platon avait un autre grief contre les sophistes, et peut-être était-ce le plus important: politiquement, lessophistes appartenaient au camp des démocrates.

Ils croyaient sincèrement que n'importe quel citoyen pouvaitaccéder aux plus hautes charges de la cité comme accéder au savoir le plus noble.

Platon avait une conception quel'on dirait élitiste et hiérarchiquede la connaissance et du pouvoir; pour lui, un démocrate est forcément un démagogue et seul un philosophe mériteréellement de gouverner la cité.Enfin Platon, qui dans ses dialogues fait de Socrate non seulement le personnage central mais son porte-parole, abesoin pour l'économie de sa propre pensée de séparer radicalement son maître Socrate du groupe des sophistesauxquels les contemporains l'assimilaient sans difficulté.

Il y a d'ailleurs plus d'un trait commun entre le Socrate,. »

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