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Qui peut connaître son moi ?

Publié le 27/02/2005

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  Chaque individu humain peut se connaître soi, dans la vie quotidienne ; mais il ne s'agit alors que d'une connaissance empirique, objet de la représentation ; ce que l'on connaît alors, ce n'est seulement que le moi empirique. Or, l'homme ne peut pas connaître son moi transcendantal, c'est-à-dire le moi qui rend précisément possible ce moi empirique, car pour cela il devrait être pourvu d'une intuition intellectuelle réflexive, dont il est dépourvu. L'homme ne peut connaître son moi que sur le mode de l'empiricité représentative, et non sur le mode d'une intuition réflexive de soi par soi. En réalité, seul un entendement infini peut connaître son moi, car un tel entendement pourrait se viser lui-même en tant qu'objet de sa propre réflexion. Ce principe suprême serait Dieu, c'est-à-dire un entendement infini qui se viserait lui-même dans son acte propre d'être ; cette visée constituerait une visée réflexive de soi à soi qui n'impliquerait pas la dualité inhérente à la représentation entre un sujet et un objet.     III. L'Esprit seul connaît son moi, mais cette connaissance ne pourra s'édifier que sur l'abrogation même de la conscience humaine (Hegel).   L'Esprit, c'est ce dans quoi la conscience humaine s'abolira lorsqu'elle aura déployé la totalité de son essence historico-dialectique : l'Esprit, c'est la conscience réalisée. Or, cette réalisation progressive, qui constitue l'essence de l'histoire humaine, passe par un dépassement perpétuel du moi par lui-même, en ce qu'il intègre progressivement à soi le non-être qu'il est sans qu'il le sache d'abord comme tel. Le pour soi de la conscience humaine s'identifie progressivement à elle-même par l'enrichissement de cette identité, cet enrichissement passant par l'intégration pour elle de l'en soi d'abord étranger au pour soi.

-Le moi constitue un principe d'identité : il est ce par quoi un esprit peut se rejoindre soi-même en tant que soi. Un esprit n'est donc proprement rien s'il n'est pas soi, c'est-à-dire s'il ne se sait pas lui-même être soi. C'est ainsi que prend tout son sens l'oracle de Delphes ("Connais-toi toi-même"), qui exige que l'esprit se rejoigne lui-même dans son principe spirituel même. -Or, l'ambiguïté intervient lorsqu'il s'agit de définir la modalité précise de cette connaissance de soi, condition initiale de toute connaissance comme de toute autre activité spirituelle possible. En effet, la définition de la connaissance de soi implique de savoir, non seulement ce que signifie ce soi, mais encore quel est le mode de connaissance envisagé ici. -Qu'est-ce donc que le moi ? Ce moi est-il connaissable par tout principe spirituel qui en est pourvu, ou bien seul un certain principe spirituel donné pourrait-il se connaître soi-même en tant que tel ? Et quel est le mode spécifique de connaissance envisagé ici ?

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