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Rappeler que l'homme vit dans le temps, est-ce seulement souligner qu'il est temporaire ?

Publié le 28/07/2005

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temps
)             Autre possibilité : vivre, c'est penser à la vie, non pas à la mort. Pour Nietzsche, l'homme ne doit pas penser à la mort s'il veut vire l'esprit libre.   NIETZSCHE, Le gai savoir, §278.             « Et tous, tous pensent que le temps écoulé jusqu'alors n'est rien ou peu de chose, que le proche avenir est tout : d'où cette hâte, ces cris, ces étourdissements de soi-même, cette duperie de soi-même ! Chacun veut être le premier dans cet avenir, - et pourtant c'est la mort et le silence de mort qui est l'unique certitude et le lot commun à tous dans cet avenir ! Qu'il est étrange que cette unique certitude et ce lot commun n'aient presque aucun pouvoir sur les hommes et qu'ils soient à mille lieues de se sentir comme une confrérie de la mort ! Cela me rend heureux de voir que les hommes ne veulent absolument pas penser la pensée de la mort ! J'aimerais contribuer en quelque manière à leur rendre la pensée de la vie encore cent fois plus digne d'être pensée. »       TRANSITION : On comprend donc qu'en rappelant que l'homme vit dans le temps, on ne fait pas que souligner qu'il est temporaire. En rappelant que l'homme vit dans le temps, on montre à l'homme qu'il doit justement « vivre » dans ces conditions. Cependant, pourquoi se limiter à la sphère individuelle ? Vivre dans le temps, n'est-ce pas aussi savoir que le temps continuera après chacun de nous ?     TROISIEME PARTIE : L'homme immortel.   Vivre dans le temps, c'est vivre à un moment donné du temps qui passe.

Vivre, c'est être appelé à mourir un jour.

Comme tous les autres êtres vivants, l'homme meurt. En revanche, l'homme seul sait que cette mort l'attend un jour. L'homme seul sait qu'il est « temporaire « ; sa vie ne dure ou ne doit durer qu'un temps, son existence est momentanée, passagère, provisoire.

L'homme, donc, est le seul qui « vit « à proprement parler dans le temps, au sens où il est le seul qui sait que le temps lui est compté.

« L'homme vit dans le temps « dans un sens différent de l'animal, qui lui aussi est temporaire, mais qui ne « vit « pas avec cette charge, avec la conscience de cette fatalité. Tous les êtres vivants sont temporaires – mais seul l'homme vit son existence ainsi.

Dire que l'homme est l'être vivant qui vit dans le temps, est-ce justement insister sur cette condition de son existence, à savoir le fait qu'il est temporaire ?

En d'autres termes, « vivre dans le temps «, est-ce seulement « vivre un temps «, est-ce simplement savoir que l'on va vivre pendant un certain temps ? Ou plus exactement, est-ce souligner qu'on est temporaire, est-ce insister sur ce point ?

N'y a-t-il pas d'autres implications liées au fait de « vivre dans le temps « ? En partant de la différence entre l'homme et l'animal, qui sont tous les deux temporaires, ne peut-on pas considérer que vivre dans le temps, c'est également autre chose qu'être temporaire ? A moins que la conscience du temps ne change rien ?

Peut-être en effet que même si l'animal n'en a pas conscience, il n'en reste pas moins qu'il vit lui aussi dans le temps. Pour creuser la distinction, il faudra notamment s'interroger sur le fait de « vivre « dans le temps.

Par ailleurs, il faudra aussi se demander ce que signifie vivre « dans « le temps. A partir de là, il s'agira de se demander plus précisément si, en rappelant que l'homme vit dans le temps, on entend principalement souligner la dimension temporaire de son existence, ou si on suppose que cela a d'autres implications.

Par exemple, peut-on s'arrêter à décrire simplement une vie temporaire ? La conscience de cette condition n'engage-t-elle pas à se poser la question : comment vivre en sachant qu'on est temporaire ? Par ailleurs, le temps ne s'arrête pas avec ma mort. Vivre dans le temps, n'est-ce pas, également, vivre à un moment donné du temps ? Quelles peuvent être alors les conséquences de cette conscience du temps qui continuera après nous ?

 

temps

« Savoir que l'homme vit dans le temps, c'est donc d'abord savoir qu'il est temporaire.

« Vivre » dans le temps, c'est se savoir temporaire. TRANSITION : Savoir que l'homme vit dans le temps, c'est donc effectivement souligner qu'il est temporaire.

Mais peut-on s'arrêter là ? La philosophie peut-elle se contenter de montrer comment l'homme sait qu'il est temporaire ?Ne peut-on pas plutôt, à partir de là, dire aussi à l'homme qui vit dans le temps comment il doit vivre avec ce savoir ? DEUXIEME PARTIE : L'homme face à la mort. Rappeler que l'homme vit dans le temps, c'est donc savoir qu'il est temporaire.

Mais ce savoir ne peut-il pas enproduire un autre ? Cette connaissance de notre condition ne peut-elle pas être productive ? Dans cette deuxième partie, on peut développer cette idée : en rappelant que l'homme est temporaire, on peutaussi lui montrer comment vivre dans cette condition. On vit dans le temps qui passe, et il faut apprendre à vivre avec le temps qui passe. Savoir que l'homme est temporaire, c'est savoir qu'il va mourir. A partir de là, ne peut-on pas dire à l'homme comment vivre ? La conscience de la mort n'a-t-elle pas des conséquences sur la manière de vivre ? A partir de ce texte d'Epicure, on montre en quel sens le fait de vivre est solidaire du fait de mourir.

Mais surtout,c'est la manière de comprendre le mort qui engage la manière de vivre. EPICURE, Lettre à Ménécée . « Familiarise-toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation; or la mort est la privation complète de cette dernière.

Cette connaissance certaine que la mort n'est rienpour nous a pour conséquence que nous apprécions mieux les joies que nous offre la vie éphémère, parce qu'elle n'yajoute pas une durée illimitée mais nous ôte au contraire le désir d'immortalité.

En effet, il n'y a plus d'effroi dans lavie pour celui qui a réellement compris que la mort n'a rien d'effrayant.

Il faut ainsi considérer comme un insensécelui qui dit que nous craignons la mort, non parce qu'elle nous afflige quand elle arrive, mais parce que noussouffrons déjà a l'idée qu'elle arrivera un jour.

Car si une chose ne nous cause aucun trouble par sa présence,l'inquiétude qui est attachée a son attente est sans fondement.

Ainsi, celui des maux qui fait frémir le plus n'est rienpour nous, puisque tant que nous sommes là la mort n'y est pas, et que lorsqu'elle est la c'est nous qui n'y sommesplus. [...] La foule tantôt fuit la mort comme le plus grand des maux, tantôt la désire comme le terme des misères de la vie.

Le sage, par contre, ne fait pas fi de la vie et ne craint pas la mort, car la vie ne lui est pas à charge et ilne considère pas la non-existence comme un mal.

En effet, de même qu'il ne choisit certainement pas la nourriturela plus abondante, mais celle qui est la plus agréable, pareillement il ne tient pas à jouir de la durée la plus longue,mais de la durée la plus agréable.

» Souligner que l'homme est temporaire, c'est aussi dire qu'il va mourir.

Mais dire qu'il va mourir, c'est aussi lui indiquercomment vivre avec cette idée. (Libre à vous de trouver d'autres exemples où des personnes vivent en fonction de ce qu'ils pensent de la mort.Quelqu'un pour qui le salut viendra après la mort n'aura peut-être pas la même façon de vivre qu'une personne pourqui la mort est un terme définitif.) Autre possibilité : vivre, c'est penser à la vie, non pas à la mort.

Pour Nietzsche, l'homme ne doit pas penser à lamort s'il veut vire l'esprit libre. NIETZSCHE, Le gai savoir , §278. « Et tous, tous pensent que le temps écoulé jusqu'alors n'est rien ou peu de chose, que le proche avenirest tout : d'où cette hâte, ces cris, ces étourdissements de soi-même, cette duperie de soi-même ! Chacun veutêtre le premier dans cet avenir, - et pourtant c'est la mort et le silence de mort qui est l'unique certitude et le lotcommun à tous dans cet avenir ! Qu'il est étrange que cette unique certitude et ce lot commun n'aient presqueaucun pouvoir sur les hommes et qu'ils soient à mille lieues de se sentir comme une confrérie de la mort ! Cela me rend heureux de voir que les hommes ne veulent absolument pas penser la pensée de la mort ! J'aimerais contribueren quelque manière à leur rendre la pensée de la vie encore cent fois plus digne d'être pensée .

» TRANSITION : On comprend donc qu'en rappelant que l'homme vit dans le temps, on ne fait pas que souligner qu'il est temporaire.

En rappelant que l'homme vit dans le temps, on montre à l'homme qu'il doit justement « vivre » dansces conditions.

Cependant, pourquoi se limiter à la sphère individuelle ? Vivre dans le temps, n'est-ce pas aussisavoir que le temps continuera après chacun de nous ?. »

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