Respect et tolérance sont-ils synonymes ?

« me juge supérieur à l'autre qui porte en lui des idées que je juge mauvaise, alors que dans le respect, je mepositionne à égalité, voire même inférieure à l'autre.

En effet, on parle aussi de respect dû aux personnes en raisonde leur âge, de leur position sociale, de leur valeur ou de leur mérite.

L'individu qui se doit de respecter a alors uneattitude modeste qui accorde à autrui une valeur supérieure à lui-même.

Tolérance et respect ne sont-ils pas complémentaires ? Doit-on préférer l'une ou l'autre ? - Pourtant, ne peut-on pas dire que les deux notions sont complémentaires et nécessaires l'une à l'autre ? En effet,Goethe dit dans la citation déjà citée que la tolérance se doit d'être temporaire : cela signifie qu'elle est un momentnécessaire dans l'avancée vers le respect et la compréhension d'autrui.

Nous portons tous un jugement sûrement apriori sur les idées des autres, c'est comme cela que nous construisons notre propre personnalité, en affirmant sespropres idées.

La tolérance est en quelque sorte la première étape qui me permet d'écouter les arguments d'autruisans le faire taire ou le stigmatiser.

Elle me permet donc de m'ouvrir aux idées des autres et de réfléchir sur elles.

Eneffet, si je suis absolument contre la peine de mort et juge négativement ceux qui y adhèrent, seule la tolérancepeut me permettre d'entendre ce qu'ils ont à dire et de les intégrer à ma réflexion pour sortir de mes opinions.Socrate dans les débuts de la philosophie, ne prônait-il pas le dialogue dialectique( qui oppose deux thèses) pouravancer vers la vérité ?- Si je me dois de respecter autrui dans sa dignité et son humanité, suis-je obligé de respecter ses idées, c'est-à-dire de leur accorder une valeur.

Ainsi, dois-je respecter, avoir de la considération pour des idées qui prônent parexemple, l'extermination d'une partie de l'humanité ? Je dois certes respecter autrui, lui donner de la valeur en tantqu'être humain, mais je ne peux partager ces idées avec lui.

C'est à ce niveau que la tolérance intervient.

Mais ilfaut cependant faire attention à ce que la tolérance devienne de l'indifférence et accepte tout.

Cela conduirait àune dissolution des valeurs.- De plus, la tolérance semble supposer le respect.

Si je respecte les idées d'autrui alors que je les juge mauvaises,c'est parce que je reconnais en lui son humanité et que je la respecte.

En effet, si je ne reconnaissais et nerespectait pas l'humanité de l'autre, qu'est-ce qui m'obligerait à tolérer ses idées que je juge mauvaises ? Latolérance semble donc être une expression du respect initial que l'ont doit à la dignité d'autrui, en tant que chacunvaut autant que soi, par son droit de penser et d'exprimer.

Dans ce sens, le respect serait premier et fonderait latolérance envers autrui.

Ainsi, les mots au premier abord semblent avoir le même sens, désigner une attitude morale qui m'oblige à ne pasporter atteinte et à contraindre autrui.

Pourtant, sur le fond, les deux notions semblent s'opposer quant à la positionque prend celui qui respecte ou qui tolère.

La tolérance indique une supériorité de celui qui tolère et un jugementnégatif sur autrui, alors que le respect reconnaît la valeur de l'autre.

Mais, il faut cependant comprendre quetolérance et respect sont à des niveaux différents et complémentaires.

Le respect est premier en ce qui concernel'humanité et la dignité d'autrui : je reconnais que sa vie a autant de valeur que la mienne et qu'il est un être douéde raison comme moi.

Cependant, je ne peux m'obliger à accorder une valeur à des opinions que je juge contraires àl'humanité.

Dans ce cas-là, la tolérance intervient pour assurer un dialogue et la paix entre les hommes.. »