Résumé de l'oeuvre de PROUDHON
Publié le 20/01/2010
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Ouvrier imprimeur autodidacte, il étudie l'économie politique et publie en 1840 la célèbre brochure : Qu'est-ce que la propriété ? où setrouve la formule " la propriété, c'est le vol ".
A partir de là, difficultés financières, rédaction de ses grands ouvrages et actionrévolutionnaire se partageront sa vie.
En 1843, il publie De la création de l'ordre dans l'humanité et en 1846 les Systèmes descontradictions économiques ou Philosophie de la Misère.
Fixé à Paris, il assiste à la révolution de 1848 et mène une action politique quilui vaut d'être emprisonné.
Il rédige en prison Les confessions d'un révolutionnaire.
Libéré en 1852, il propose à Louis-Napoléon dansLa révolution sociale démontrée par le Coup d'État d'appliquer ses idées.
En 1858, il écrit : De la Justice dans la Révolution et dansl'Église.
Nouvelle condamnation, cette fois pour outrage à la religion et à la morale ; nouvelle fuite pour Bruxelles, nouveau retour à lasuite d'une amnistie en 1862.
Avant de mourir, Proudhon écrit encore La Guerre et la Paix (1861), Du Principe fédératif et de l'unité enItalie (1863) et De la capacité politique de la classe ouvrière (1864).
Anarchiste qui déclare : " Je ne suis pas un bousculeur ",révolutionnaire qui veut restaurer les vertus traditionnelles et pour qui la femme doit être ménagère ou courtisane, sociologue pour quila philosophie est une " métaphysique de groupe ", mais qui se déclare " l'homme de l'individualité avant tout ", libéral qui sedésintéresse de la forme républicaine ou césarienne du gouvernement, rationaliste et mystique, visionnaire utopique et réalisateurpratique, apôtre des coopératives ouvrières, des sociétés de secours mutuel, des fédérations supranationales, ancêtre du syndicalismerévolutionnaire et de la contre-révolution maurrassienne, comment juger Proudhon sans se contenter de rendre hommage à la richesseun peu confuse de sa pensée et de signaler une évolution qui, commençant par condamner la propriété (" la propriété, c'est le vol ") etl'association, finit par les réhabiliter (" la propriété, c'est la liberté ") et leur accorder un rôle essentiel de contrepoids à la tyrannie del'État ? Trois idées philosophiques semblent du moins avoir été constantes chez Proudhon et forment un ensemble cohérent.
Ce sont :l'idée de la justice, l'idée des contradictions irréductibles et de l'équilibre, l'idée de la primauté de l'économique sur le politique.
Ce qu'il y a peut-être de plus profond et de plus original chez Proudhon, c'est le rôle central et unificateur de cette idée de justice, quifait l'unité de l'ordre cosmique, de l'ordre social et de l'ordre moral.
" Elle est tout à la fois, pour l'être raisonnable, principe et forme dela pensée, garantie du jugement, règle de la conduite, but du savoir et fin de l'existence.
Elle est sentiment et notion, manifestation etfoi, idée et fait ; elle est la vie, l'esprit, la raison universels ".
Si une philosophie politique et sociale peut prétendre à une véritéintellectuelle et à une réalisation pratique, c'est en tant qu'elle s'intègre dans une vision d'ensemble et prend appui sur une réalitéuniverselle.
Ce qui rend la pensée et l'action de Proudhon possibles, c'est que ce qui est principe d'intelligibilité soit en même tempsnorme de conduite.
La justice est la loi de la nature où elle se manifeste par l'équilibre, mais elle garde en même temps sa significationmorale qui est " le respect spontanément éprouvé et réciproquement garanti de la dignité humaine en quelque personne et dansquelque circonstance qu'elle se trouve compromise ".
Ce qui donne son sens à la pensée de Proudhon, c'est la coexistence de ces deuxdéfinitions, c'est la tentative pour embrasser dans un même effort de pensée l'ordre naturel et l'ordre humain.
On comprend que cettetentative débouche sur une théorie de la société : la Justice est " l'astre central qui gouverne les sociétés, le pôle autour duquel tournele monde politique, le principe et la règle de toutes les transactions ".
Là encore la justice est principe normatif (c'est l'exigence de réciprocité) et principe d'intelligibilité (c'est la théorie des contradictions etde l'équilibre social).
A la dialectique hégélienne un instant adoptée, Proudhon oppose l'idée que " l'antinomie ne se résout pas ".L'opposition est éternelle et l'idée la plus profonde de Proudhon (idée renouvelée de Pascal et des antinomies kantiennes) est celled'une dialectique qui se définit par la renonciation à la synthèse.
Selon Marx, il ne faudrait voir là qu'une démarche de petit bourgeois,soucieux de sauvegarder le bon côté de toutes choses et d'éliminer le mauvais côté en oubliant que " c'est le mauvais côté de l'histoirequi fait l'histoire " et qui permet la synthèse.
En réalité, c'est chez Marx plutôt que chez Proudhon que le " mauvais côté " est finalementéliminé ; l'idée essentielle de Proudhon est au contraire la subsistance au fond de toute réalité d'une multitude d'éléments irréductibleset antagonistes.
On ne peut résoudre les oppositions, la justice ne commande pas la synthèse (qui ne pourrait qu'être imposéebrutalement par un terme extérieur), elle met en balance les forces sociales opposées, elle réalise un équilibre entre des élémentscontradictoires dont les effets grâce à elle, se neutralisent, mais qui subsistent dans leur diversité.
C'est là une conception de la sociétédont le fondement philosophique est un véritable " polythéisme " tragique et dont l'application pratique est un empirisme pénétré desagesse réaliste.
L'idée de la Banque du Peuple, le mutualisme, l'échange produit contre produit, la suppression des " troisièmes termes" abusifs comme la monnaie, en sont les conséquences.
Mais elle entraîne également une méfiance irréductible à l'égard de l'État, quiintervient en tiers dans les relations entre les particuliers et finalement les domine.
La synthèse " est gouvernementale " et le "gouvernement de l'homme par l'homme, c'est la servitude ".
L'État doit s'effacer au profit des contrats librement conclus entreindividus.
Le gouvernement doit se dissoudre dans l'organisme économique, " l'atelier remplacer le gouvernement ".
Proudhon nepensait pas que ce dépérissement de l'État put être atteint par des moyens politiques, voire par le renforcement de ce même État.
Ilpensait que la victoire de l'économique sur le politique devait être atteinte par l'application progressive des réformes économiques etdes institutions nouvelles comme les mutuelles ou la Banque du Peuple.
Le passage par le collectivisme lui paraissait préparer unenouvelle tyrannie et reculer la mise en place des institutions propres à assurer la justice dans l'ordre économique.
Si, aujourd'hui, iln'est pas question d'accepter dans son ensemble le système de Proudhon, on peut se demander si la réalité historique n'a passanctionné suffisamment ses recommandations et ses craintes pour que son socialisme apparaisse comme moins " utopique " que celuide Marx, et plus " scientifique ".
Pierre Joseph Proudhon
Autodidacte, après avoir été ouvrier typographe et correcteur, et avoir renoncé à passer son baccalauréat, il commence à fréquenterles milieux socialistes.
Sa brochure Qu'est-ce que la propriété ? le rend célèbre à sa parution en 1840.
Il y affirme " la propriété c'est levol ", formule par laquelle il condamne les revenus qu'un bénéficiaire tire d'une propriété quelconque sans avoir à travailler.
Déterminénon à supprimer la propriété privée mais à mettre fin à ses abus, non à détruire le système capitaliste mais à en corriger les effetspervers, il s'attaque aux théories communistes dans son essai La Philosophie de la misère, sévèrement critiqué par Karl Marx, qui luirépond avec le livre Misère de la philosophie dès l'année suivante, en 1847.
Élu représentant de la Seine aux électionscomplémentaires de la Constituante, il élabore un projet d'impôt sur le revenu.
Son opposition à Louis Napoléon Bonaparte lui vautd'être emprisonné en 1849.
Il est libéré en 1852.
Il veut croire que Napoléon III et la cause sociale peuvent être conciliés.
Il publieRévolution sociale démontrée par le coup d'État du 2 décembre 1852 mais son livre De la justice dans la révolution et dans l'Église,paru en 1858, l'oblige à s'exiler à Bruxelles sous le coup d'une condamnation à trois ans de prison.
Amnistié en 1862 il rentre enFrance.
" Petit-bourgeois " aux yeux de Marx, Proudhon s'est voulu anarchiste et peut être considéré comme l'un des fondateurs dusystème mutualiste..
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