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Rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison ?

Publié le 29/10/2009

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Le plus souvent, avoir raison, c'est s'imaginer que l'on dispose d'une opinion certaine ou que l'on peut l'imposer pa- la per­suasion ou la force : « avoir le dernier mot «. Mais une telle conviction apparaît vite comme peu solide et nous conduit au relativisme : chacun a raison s'il croit avoir raison. D'où la ten­tation de chercher dans la sensation un critère plus fiable de la vérité. Hélas la sensibilité ne nous permet pas davantage d'échapper au relativisme. En tout ceci, la raison risque de prendre l'apparence d'une opinion parmi d'autres. Toutefois, comme en science, l'idée de prouver ou de démontrer peut nous sauver de l'incertitude, bien que là encore le vrai puisse souvent devenir faux.

« eux sur des questions difficiles.

Si chacun est certain d'avoir raison, alors il n'y a pas de dialogue, personne nevoulant écouter l'autre, et la discussion ne peut progresser vers la vérité.

Il est donc utile pour le progrès de lapensée et pour atteindre la vérité de ne pas être absolument certain d'avoir raison, mais de rester à l'écoute desautres, et de chercher à comprendre la pensée d'autrui pour comparer et trouver un accord commun.- C'est en doutant que l'on peut découvrir des vérités, car le doute, s'il n'est pas radical, mais seulementméthodologique, comme celui que pratique Descartes, met en branle la pensée.

En effet, Descartes par du principequ'il ne peut être assuré d'aucune vérité et d'aucune réalité, car il se pourrait que tout ce qu'il ai appris soit faux, etque même tout ce qu'il voit et constate de lui-même (par la perception des sens, l'observation de l'expérience) nesoit qu'un rêve.

Dans cette confusion extrême, il cherche alors à trouver une certitude qui ne puisse être remise enquestion : il s'aperçoit alors qu'il ne peut douter de son existence, car même si tout ce qu'il pense est faux oun'existe pas, il faut bien que lui, qui pense, soit quelque chose.

« Je pense donc je suis », conclut-il alors.

Partantde ce premier principe, Descartes va établir d'autres vérités par la démonstration, dont il pourra rendre raison.

3ème partie : La certitude d'avoir raison est nécessaire. - Le scepticisme a des limites.

Si l'on n'est certain de rien, alors, à nouveau, la pensée est bloquée.

En effet, endoutant de tout, on ne tente rien, on ne peut rien affirmer et rien construire.

Il est nécessaire d'avoir descertitudes, et d'être assuré de ses affirmations pour agir, et progresser dans sa réflexion.- D.

Hume remarque dans le Traité de la nature humaine (livre I) qu'il serait ridicule de douter que le soleil se lève demain, même si on ne peut vraiment en rendre raison, et que ce n'est que l'habitude qui nous en donne lacertitude.

De nombreuses certitudes naissent ainsi de l'habitude et de la coutume, mais ce n'est pas pour autantqu'elles ne sont pas recevables et qu'elles sont dangereuses.- Être certain d'avoir raison, c'est être assuré de sa pensée, avoir confiance en sa raison, et c'est une conditionnécessaire pour agir.

Le timoré ne fera jamais rien s'il croit toujours qu'il a tord de faire ce qu'il fait, ou de dire cequ'il dit.

Conclusion : La certitude d'avoir raison peut être dangereuse pour autrui comme pour soi-même si elle est infondée, et qu'enréalité nous avons tord.

En effet, dans une telle situation, nous risquons de commettre des erreurs, dans nospensées comme dans nos actes, et de mettre en péril et la pensée et la vie.

Cependant, si l'on s'en tient à larigueur du terme de « certitude », celle-ci ne peut être infondée.

Une certitude ne doit être dite que du vrai.

Ellepeut toutefois encore être dangereuse si elle n'est vraie qu'en un sens, sous un seul aspect, dans le cas ou ledétenteur d'une telle certitude ne serait pas en mesure de dire autre chose car il n'a pas accès à d'autres vérités.On comprend alors qu'une certitude d'avoir raison peut évoluer, et que l'on peut être certain d'une vérité, prouvée àun moment donné, qui sera ensuite à reconsidérer si l'on découvre une vérité nouvelle qui vient heurter cettecertitude.

Il devient alors nécessaire de ne pas être accroché à ses certitudes comme à des vérités figées, mais derester au contraire ouvert à la pensée d'autrui, pour continuer la recherche philosophique.

La certitude estindispensable et bénéfique pour l'action, mais l'esprit critique doit rester vigilant pour laisser place à la discussion, età la remise en question des certitudes si elle s'avère nécessaire.. »

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