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Ronsard, Discours des misères de ce temps

Publié le 18/08/2010

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ronsard

Introduction :   Les guerres de religion sont à l’origine de ce poème. En effet, Ronsard, auteur du recueil de poèmes chrétiens. « Hymnes « qui s’engage en faveur des Catholiques contre les Protestants en écrivant en 1562 Discours des misères de ce temps. En quoi la forme poétique sert-elle le dessein argumentatif ? Nous verrons tout d’abord le dessein argumentatif puis ensuite nous nous intéresserons à l’apport de la poésie.   I). Le dessein argumentatif.   Montrer le mal occasionnée par la religion réformée : « ce monstre, par ce monstre «, auteur de tous les maux qui s’abattent sur le pays.             1). La guerre civile.   Le champ lexical de la violence est omniprésent, avec « arme « deux fois, « sang «, « dague «, « pique «, « couteau «, « assassinement «, « pillerie «, « brigandage «, vers 26. C’est du registre épique. Rappel des liens de parenté, « fils, père, frère, soeur, cousin, neveu, femme marie, enfants « : le désaccord religieux a brisé les familles. Rappel des liens sociaux, les catégories professionnelles qui faisaient le tissu social sont elles aussi impliquées dans le conflit : « l’artisan, le pasteur, l’avocat, le marinier, le marchand, le laboureur « : la grande diversité des métiers évoqués montre que le conflit touche tout le corps social.               2). Le triomphe du désordre.   Les hiérarchies ne sont plus respectées, vers 6-7-8 et vers 17 : l’unité religieuse du pays garantit donc l’ordre ; maintenant tout « va sans ordre et sans loi «. Les vices triomphent, « le prudhomme est devenu méchant, l’école se débauche « (v.18) or c’est le propre d’une religion de conduire à la vertu et en particulier à la tempérance, vertu cardinale. C’est la défaite de la raison, « sans raison (x2), erreur insensé, monde renversé, v.24, furie, erreur folle « : le mal causé n’est pas seulement d’ordre humain et social (la guerre civile), il est aussi d’ordre spirituel.   II). L’apport de la poésie.   Le propos de Ronsard est renforcé par l’expressivité poétique. Le travail sur l’alexandrin, nombreuses coupes à l’hémistiche quand il s’agit de rendre compte de « la France en armes divisée « : v.3, 5, 10, 11, ou encore le contraste entre le passé (France catholique) et le présent (introduction de la réforme) au vers 17. Usage judicieux de rimes riches pour mettre en valeur des mots-clés : « père / frère ; foi / loi « ; ou expressifs : « marchand / méchant ; râteau / couteau «. Recours à des allégories, procédé fréquent au Moyen-âge et au XVIème siècle pour donner vie à des notions abstraites : vers 1, 17, 19, 24, 25, 29. Emploi d’une comparaison épique (v.33-38) comme on en trouve fréquemment chez Homère dont La Pléiade a diffusé la lecture ; la comparaison (qui porte l’échec du dressage d’un poulain) est propre à séduire le lecteur du rang noble auquel s’adresse Ronsard.   Conclusion :   La forme poétique donne plus de noblesse, d’expressivité et de puissance au discours de Ronsard. Elle apparente le poème au genre épique employé depuis « L’Iliade « pour rendre compte de la guerre.

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