Rousseau: contrat et liberté
Publié le 10/05/2005
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«
actualisera sa raison.
Rousseau rejoindra Pufendorf et « l'opinion commune ».
La formation de l'État est laconclusion d'un double contrat : « le pacte d'association» qui lie les citoyens entre eux et leur impose desobligations mutuelles, et « le pacte de soumission » ou « pacte de gouvernement », par lequel les citoyens sesoumettent à l'autorité des chefs qu'ils se sont choisis sous certaines conditions.
A partir de là, nous abordonsla troisième question qui découle de ce que nous venons d'expliciter.
QUESTION 3
A-t-on le droit de renoncer à sa liberté ?– Cette question pose le problème auquel le texte de Rousseau tente de répondre : la liberté est-elle un bienconstitutif, inaliénable de l'homme et, dans ce cas, peut-on légitimement, volontairement dire non à ce quinous constitue ? Bref, a-t-on le droit de choisir de ne pas être libre ?– La liberté est la valeur suprême de la morale : la plus haute qualité humaine est de ne jamais nuire à autrui.Puisque la liberté est une valeur, cela signifie qu'elle vaut vraiment la peine qu'on vive pour elle, qu'on ladéfende parfois jusqu'à mourir (cf.
la lutte des peuples pour leur indépendance).
On meurt donc pour obtenir ledroit d'être libre.
Ces morts se sont-ils sacrifiés pour rien ?– La liberté est donc une conquête, une valeur dont on prend lentement conscience, et qui reste fragile.
Il n'ya pas de leçons de l'histoire pensait Hegel.
On oublie vite les guerres, les tragédies révolutionnaires, lesdictatures.
On considère souvent qu'être un « homme tranquille » suffit.
Platon disait : «La punition de ceuxqui ne veulent pas s'occuper des affaires publiques, c'est qu'ils acceptent obligatoirement d'être gouvernés,opprimés peut-être, par des gens pires qu'eux-mêmes.
»– Ainsi, renoncer au droit à la liberté serait nier l'histoire de la libération de l'homme, à cet effort, qu'à chaquegénération, il faut améliorer.
Car même s'il s'agit de ma liberté, j'engage par mon choix l'humanité entière.
Jesuis responsable (cf.
Kant et Sartre).
« La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grandnombre d'hommes, après que la nature les a affranchis depuis longtemps d'une direction étrangère, restentcependant, volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en tuteurs despremiers.
Il est si aisé d'être mineur ! Si j'ai un livre qui me tient lieu d'entendement, un directeur qui me tientlieu de conscience, un médecin qui décide pour moi du régime qui me convient, etc., je n'ai vraiment pasbesoin de me donner de peine moi-même.
Je n'ai pas besoin de penser, pourvu que je puisse payer; d'autres sechargeront bien pour moi de cette ennuyeuse occupation.
» (Kant) Je n'ai pas le droit de renoncer à la libertécar c'est refuser ma qualité d'homme et nier ma spécificité : la raison.
ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.
Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.
Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.
— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.
Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.
Puis, il a cherché à paraître, à dominer.
Il a inventé la propriété.
Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.
La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.
La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.
C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.
L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».
Il faut laisser libre cours à son propre développement.
Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.
— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.
Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.
Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.
Il a véritablement transformé la sensibilité humaine..
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