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Rousseau - Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité parmi les hommes.

Publié le 04/04/2012

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rousseau

 

P.46-54 :

 

1.   Les fondements du droit politique :

 

Les peuples se sont donné des chefs auxquels ils obéissaient pour défendre leurs libertés. Cependant, cela n’était pas pour tomber dans l’esclavage par l’asservissement à ceux-ci. Il s’agissait plutôt d’une relation de respect et de confiance mais aussi de l’acceptation d’un rapport de force qui instaurait cette protection.

« Si nous avons un prince, disait Pline à Trajan, c'est afin qu'il nous préserve d'avoir un maître. « Par là, Rousseau souligne le fait que c’est justement par l’instauration de cette supériorité politique qu’il y a le maintient de la liberté.

 

Ø  Les politiques : Ceux-ci jouent de ce rapport de confiance et de la patience des hommes. Ainsi, ils leur attribuent un penchant naturel à la servitude par le fait qu’ils les dirigent.

 

Rousseau explique que l’on ne peut juger cette soit disant disposition naturelle des hommes à l’asservissement qu’en remarquant le pouvoir des actions des peuples libres pour garantir leurs libertés. En effet, une société asservie de toute part n’est plus à même de se révolter, elle se laisse faire et finie par accepter sa condition, tandis qu’un peuple libre dès le début, lutte pour sa condition qui lui est propre. Finalement, l’analogie au cheval est intéressante par le fait qu’elle met en avant le caractère de la domptabilité de l’animal que l’on peut assimiler à l’asservissement chez l’homme. L’homme « dressé « ne se révolte pas. 

 

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« Domaine de ce pouvoir = tout ce qui peut maintenir la constitution sans la changer pour autant  les ministres se voient dédouanés des travaux que coûtent une bonne administration. Rôle du Magistrat : faire respecter les lois + utilise son pouvoir que selon l’intention des commettants. toute personne à laquelle la Constitution et les lois donnent le pouvoir de prendre une décision susceptible d'être exécutée par la force publique. La constitution ainsi maintenue droitement par les magistrats car  ils y ont le plus grand intérêt puisque si celle-ci venait à disparaître alors ils cesseraient d’être légitimes = plus de lois = peuple plus obligé de leurs obéir  retour à la liberté naturelle. Ce contrat n’est donc pas irrévocable : -si pas de pouvoir > garant des lois et de l’accomplissement des engagements  les parties pourraient renoncer au contrat lorsque cela serait plus simple. = le droit d’abdiquer est fondé. or, à ne considérer, comme nous faisons, que l'institution humaine, si le magistrat qui a tout le pouvoir en main et qui s'approprie tous les avantages du contrat, avait pourtant le droit de renoncer à l'autorité ; à plus forte raison le peuple, qui paye toutes les fautes des chefs, devrait avoir le droit de renoncer à la dépendance.

Mais les dissensions affreuses, les désordres infinis qu'entraînerait nécessairement ce dangereux pouvoir, montrent plus que toute autre chose combien les gouvernements humains avaient besoin d'une base plus solide que la seule raison et combien il était nécessaire au repos public que la volonté divine intervint pour donner à l'autorité souveraine un caractère sacré et inviolable qui ôtât aux sujets le funeste droit d'en disposer.

Quand la religion n'aurait fait que ce bien aux hommes, c'en serait assez pour qu'ils dussent tous la chérir et l'adopter, même avec ses abus, puisqu'elle épargne encore plus de sang que le fanatisme n'en fait couler : mais suivons le fil de notre hypothèse. Les diverses formes des gouvernements tirent leur origine des différences plus ou moins grandes qui se trouvèrent entre les particuliers au moment de l'institution.

Un homme était-il éminent en pouvoir, en vertu, en richesses ou en crédit ? il fut seul élu magistrat, et l'État devint monarchique ; si plusieurs à peu près égaux entre eux l'emportaient sur tous les autres, ils furent élus conjointement, et l'on eut une aristocratie. Ceux dont la fortune ou les talents étaient moins disproportionnés et qui s'étaient le moins éloignés de l'état de nature gardèrent en commun l'administration suprême et formèrent une démocratie.

Le temps vérifia laquelle de ces formes était la plus avantageuse aux hommes.

Les uns restèrent uniquement soumis aux lois, les autres obéirent bientôt à des maîtres.

Les citoyens voulurent garder leur liberté, les sujets ne songèrent qu'à l'ôter à leurs voisins, ne pouvant souffrir que d'autres jouissent d'un bien dont ils ne jouissaient plus eux-mêmes.

En un mot, d'un côté furent les richesses et les conquêtes, et de l'autre le bonheur et la vertu. Dans ces divers gouvernements, toutes les magistratures furent d'abord électives, et quand la richesse ne l'emportait pas, la préférence était accordée au mérite qui donne un ascendant naturel et à l'âge qui donne l'expérience dans les affaires et le sang-froid dans les délibérations.

Les anciens des Hébreux, les Gérontes de Sparte, le Sénat de Rome, et l'étymologie même de notre mot Seigneur montrent combien autrefois la vieillesse était respectée.

Plus les élections tombaient sur des hommes avancés en âge, plus elles devenaient fréquentes, et plus leurs embarras se faisaient sentir ; les brigues s'introduisirent, les factions se formèrent, les partis s'aigrirent, les guerres civiles s'allumèrent, enfin le sang des citoyens fut sacrifié au prétendu bonheur de l'État, et l'on fut à la veille de retomber dans l'anarchie des temps antérieurs.

L'ambition des principaux profita de ces circonstances pour perpétuer leurs charges dans leurs familles : le peuple déjà accoutumé à la dépendance, au repos et aux commodités de la vie, et déjà hors d'état de briser ses fers, consentit à laisser augmenter sa servitude pour affermir sa tranquillité et c'est ainsi que les chefs devenus héréditaires s'accoutumèrent à regarder leur magistrature comme un bien de famille, à se regarder eux- mêmes comme les propriétaires de l'État dont ils n'étaient d'abord que les officiers, à appeler leurs concitoyens leurs esclaves, à les compter comme du bétail au nombre des choses qui leur appartenaient et à s'appeler eux-mêmes égaux aux dieux et rois des rois.. »

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