Devoir de Philosophie

Rousseau, Émile ou De l'éducation, livre II

Publié le 11/04/2012

Extrait du document

rousseau

« ll y a deux sortes de dépendances : celle des choses, qui est de la nature; celle des hommes, qui est de la société. La dépendance des choses, n'ayant aucune moralité, ne nuit point à la liberté, et n'engendre point de vices : la dépendance des hommes étant désordonnée les engendre tous, et c'est par elle que le maître et l'esclave se dépravent mutuellement. S'il y a quelque moyen de remédier à ce mal

dans la société, c'est de substituer la loi à l'homme, et d'armer les volontés générales d'une force réelle, supérieure à l'action de toute volonté particulière. Si les lois des nations pouvaient avoir, comme celles de la nature, une inflexibilité que jamais aucune force humaine ne pût vaincre, la dépendance des hommes redeviendrait alors celle des choses; on réunirait dans la république tous les avantages de l'état naturel à ceux de l'état civil; on joindrait à la liberté, qui maintient l'homme exempt de vices, la moralité, qui l'élève à la vertu. «

rousseau

« 14 Analyse thématique succincte Thèse cen trale La maîtrise sociale de la nature doit s'assortir d'une organisation très rigoureuse, destinée à éviter toute «dépendance particulière ».

Déve lop p ement thématique • Distinction principielle : dépendance des choses- dépendance de la société.

• Caractérisation de cette distinction.

• Solution proposée par Rousseau pour concilier société et liberté (force de la l oi- analogie entre lois sociales et lois naturelles) .

• Conséquences d'une telle solution (réunion des avantages de la liberté naturelle et de l'état civil ).

Problématique • Deux types de rapports définissent l' homme, et permettent de le situer : l'état de nature (dépendance des choses) et la dépendance sociale.

Le premier -que Rousseau assimile à la nécessité- n'engendre aucune servitude.

Il correspond au déterminisme ordonné et rigoureux des phénomènes natu­ rels.

Le second est «désordonné » et générateur de servitude, dans la mesure où des intérêts tout-puissants (les volontés particulières évoquées dans le texte) corrompent l'ordre social.

• Le statut du droit est donc ici tout à fait singulier : en analogie avec le déterminisme naturel, qui fonctionne sans entraves, il doit permettre une régulation sociale « ordonnée », d 'où sera exclu tout privilège.

C'est à cette condition que la société peut restituer à l'homme sa liberté originelle, t out en lui donnant les avantages d' une sécurité plus grande.

Le droit ne doit jamais se régler sur l'arbitraire de la force ou de la puissance, mais au contraire se placer hors d'atteinte de tout privilège de fait.

·Ce que Rousseau affirme ici de la vie politique et du corps social, ille fait valoir aussi pour l'éducation, en montrant que l'ordre rigoureux des phénomènes naturels est le guide le plus sûr pour l'apprentissage de la liberté et de l'autonomie réelle des individus : voir l' Émile, livre V ( « Remerciements d'Émile à son éducateur »).

Structure du texte L'ensemble du texte procède à la mise en place et à l'explication d'une distinction qui a pour Rousseau une valeur normative décisive .

Premie r moment • Mise en place de la distinction entre deux types de dépendance (celle des choses, celle des hommes); elle correspond à deux types de phénomènes différents : ceux de la nature et ceux de la société .

Deuxi ème moment • Caractérisation de la« dépendance des choses».

Caractérisation négative,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles