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ROUSSEAU: Les sages qui veulent parler au vulgaire leur langage au lieu du sien

Publié le 20/04/2009

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Les sages qui veulent parler au vulgaire leur langage au lieu du sien n'en sauraient être entendus. Or, il y a mille sortes d'idées qu'il est impossible de traduire dans la langue du peuple. Les vues trop générales et les objets trop éloignés sont également hors de sa portée : chaque individu, ne goûtant d'autre plan de gouvernement que celui qui se rapporte à son intérêt particulier aperçoit difficilement les avantages qu'il doit retirer des privations continuelles qu'imposent les bonnes lois. Pour qu'un peuple naissant pût goûter les saines maximes de la politique et suivre les règles fondamentales de la raison d'État, il faudrait que l'effort pût devenir la cause; que l'esprit social, qui doit être l'ouvrage de l'institution, présidât à l'institution même, et que les hommes fussent avant les lois ce qu'ils doivent devenir par elles. Ainsi donc, le législateur ne pouvant employer ni la force ni le raisonnement, c'est une nécessité qu'il recoure à une autorité d'un autre ordre, qui puisse entraîner sans violence et persuader sans convaincre. Voilà ce qui força de tous temps les pères des nations de recourir à l'intervention du ciel et d'honorer les dieux de leur propre sagesse, afin que les peuples soumis aux lois de l'État comme à celles de la nature, et reconnaissant le même pouvoir dans la formation de l'homme et dans celle de la cité, obéissent avec liberté, et portassent docilement le joug de la félicité publique. ROUSSEAU

• Que signifie ici « entendu «? • Que signifie ici « plan de gouvernement « ? • Différence entre « persuader « et « convaincre « ? • Que signifie « honorer les dieux de leur propre sagesse « ? • Que signifie ici obéir « avec liberté «? • Qu'est-ce qui « s'élève au-dessus de la portée des hommes vulgaires « ? — Pourquoi, selon Rousseau ? • Que signifie ici « prudence « ? • Quelle est la fonction du dernier paragraphe ? • De quoi s'agit-il ici de rendre compte ? • Qu'est-ce qui est en jeu dans ce texte ?

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« vous est recommandé d'approfondir votre réponse.Cela de deux façons :- en étudiant votre cours ;- en recherchant dans l'oeuvre à laquelle le texte appartient des indications supplémentaires.Ici donc vous liriez le chapitre 6 du livre II du « Contrat Social » ainsi que le chapitre 8 du livre IV qui porte sur « lareligion civile ».Enfin la dernière question vous invite généralement à une réflexion d'ordre personnel à laquelle le texte fournit unpoint de départ.

Ici nous avons : 4e question : Peut-on faire confiance au pouvoir politique? Il pourrait s'agir du libellé d'un sujet de dissertation.

Mais il n'est pas possible — dans le temps dont vous disposez —de construire véritablement une dissertation.

Il s'agit donc d'un court essai d'à peu près une ou deux pages danslequel vous allez :1 - Montrer pourquoi à partir des idées dégagées précédemment cette question peut effectivement se poser, sansoublier de vous interroger sur le double sens de la question : Peut-on: est-ce possible, mais aussi est-ce légitime,a-t-on le droit?2 - Montrer en quoi l'argumentation de l'auteur permet de répondre affirmativement à la question.3 - Énoncer des objections à l'encontre de cette argumentation : quelle garantie aurons-nous que les détenteurs dupouvoir politique ont pour but exclusif le bien commun? ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.

Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablement transformé la sensibilité humaine.. »

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