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Rousseau: L'État est-il l'ennemi de la liberté ?

Publié le 16/03/2006

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Je ne connais de volonté vraiment libre que celle à laquelle nul n'a droit d'opposer de la résistance ; dans la liberté commune nul n'a droit de faire ce que la liberté d'un autre lui interdit, et la vraie liberté n'est jamais destructive d'elle-même. Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; car comme qu'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée. Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes. Toutes les barrières qu'on donne dans les républiques au pouvoir des magistrats ne sont établies que pour garantir de leurs atteintes l'enceinte sacrée des lois : ils en sont les ministres non les arbitres, ils doivent les garder non les enfreindre. Un peuple est libre, quelque forme qu'ait son gouvernement, quand, dans celui qui le gouverne il ne voit point l'homme, mais l'organe de la loi. En un mot, la liberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt avec elles ; je ne sache rien de plus certain. Vous avez des lois bonnes et sages, soit en elles-mêmes, soit par cela seul que ce sont des lois. Toute condition imposée à chacun par tous ne peut être onéreuse à personne, et la pire des lois vaut encore mieux que le meilleur maître ; car tout maître a des préférences, et la loi n'en a jamais.

La théorie politique de Rousseau a pour but principal la liberté. Alors que les philosophes de son époque fondaient la société sur un abandon par l’homme de sa liberté initiale et naturelle, Rousseau lui tente de fonder un Etat, une association où chaque homme peut garder voire réaliser une liberté réelle. Son mot d’ordre pourrait se résumer dans cette phrase tirée Du contrat social : "Renoncer à sa liberté, c‘est renoncer à sa qualité d’Homme. « Il s’agit alors pour lui de montrer comment une société peut limiter la liberté d’agir des hommes par les lois mais le laisser tout de même libre. Pour cela l’auteur va redéfinir la liberté véritable et poser des conditions qui président à la création et à l’exécution des lois. Comment Rousseau considère la liberté ? Dans quelle mesure les lois peuvent-elles réaliser cette liberté et non l’entraver ? Comment faire pour que les lois n’aliènent pas l’homme et ne soient pas mauvaises ?

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« 2 - Pour garantir les lois de l'atteinte des magistrats, qui doivent les garder sans les enfreindre.3 - Parce que la loi est juste et équitable pour tous : elle n'a pas de préférence. La théorie politique de Rousseau a pour but principal la liberté.

Alors que les philosophes de son époque fondaientla société sur un abandon par l'homme de sa liberté initiale et naturelle, Rousseau lui tente de fonder un Etat, uneassociation où chaque homme peut garder voire réaliser une liberté réelle.

Son mot d'ordre pourrait se résumer danscette phrase tirée Du contrat social : "Renoncer à sa liberté, c‘est renoncer à sa qualité d'Homme.

» Il s'agit alors pour lui de montrer comment une société peut limiter la liberté d'agir des hommes par les lois mais le laisser tout demême libre.

Pour cela l'auteur va redéfinir la liberté véritable et poser des conditions qui président à la création et àl'exécution des lois.

Comment Rousseau considère la liberté ? Dans quelle mesure les lois peuvent-elles réaliser cetteliberté et non l'entraver ? Comment faire pour que les lois n'aliènent pas l'homme et ne soient pas mauvaises ? La liberté n'est pas la liberté de chacun de faire ce qu'il lui plaît - La liberté dans son sens primitif se définissait par l'absence totale de contraintes.

En effet, le mot vient du latinliber qui signifie « absence de contrainte ».

Il désignait le statut politique du citoyen par opposition à l'esclave.

Dans ce contexte, la liberté se définit comme indépendance et comme la possibilité de suivre son bon plaisir sans êtregêné ou entravé par autrui.

La liberté serait alors une lutte contre tout ce qui la restreint : l'Etat, les règlessociales.

Dans ce sens la loi contraint la liberté naturelle de l'homme et la fantaisie de son désir .

Pour certains penseurs, tel Hobbes, cette absence de contrainte se réalisait pleinement dans l'état de nature, avant toutesociété, où l'homme avait un droit sur toute chose et n'était pas freiné dans l'accomplissement de ses désirs.

Enentrant en société, l'homme lègue alors tous ses pouvoirs et sa liberté à l'Etat qui devient un monstre de pouvoir. Pourtant, Hobbes avoue aussi que dans cette liberté de tous, chaque homme pouvait être contraint par un autrepuisque aucune l'homme ne venait le protéger.

L'état de nature est donc un état où chacun pourrait faire ce qu'ilveut mais peut être justement freiné par autrui dans la réalisation de ses projets. - C'est pour cela que Rousseau reprend la définition de la liberté mais lui donne un autre sens.

La liberté est unevolonté « à laquelle nul n'a droit d'opposer de la résistance ».

Une volonté libre doit donc être protéger du pouvoird'autrui de lui nuire.

Or, nous l'avons vu rien interdit dans l'état de nature qu'un autre vienne me contraindre etm'empêcher de faire ce que je veux.

Or, nous dit Rousseau, cette condition d'absence de résistance ne peut seréaliser que dans une liberté commune, où personne n'a le droit d'accomplir, de faire ce qui restreint la libertéd'autrui.

On retrouve ici un des principes des droits de l'homme : « la liberté de chacun s'arrête là où commencecelle d'autrui.

» - C'est bien parce que comme dit Rousseau, les « hommes font souvent ce qui déplaît à autrui » que les lois sontnécessaires.

La liberté première de l'homme n'est donc pas une réelle liberté puisque je vis dans la crainte quequelqu'un autre m'agresse.

C'est parce que les relations inter-humaines sont compliquées que l'homme a besoin delois. Les lois doivent être issues de la volonté générale et s'appliquer à tous - Dès lors, la liberté ne peut se réaliser que dans une société où il y a une justice.

Il faut en effet des lois pourempêcher quelqu'un de me contraindre.

Sans ces lois, on se retrouve dans une multiplicité de volontés quis'affrontent et se gênent.

C'est pour cela que Rousseau parle de « volonté désordonnée ».

Contrairement donc à lapensée qui veut que les lois contraignent la liberté, Rousseau en fait une condition nécessaire à l'établissementd'une réelle liberté.

« Il n'y a point de liberté sans lois ».

Pourtant si les lois sont une condition nécessaire à laliberté, ce n'est pas une condition suffisante. - En effet, pour que les lois rendent la liberté possible, cela nécessite plusieurs choses : d'une part que les loiss'appliquent à tous sans exception et qu'elle soit faite par la volonté générale, par tous et non par quelques-unsuns. Rousseau affirme en effet que pour être libre, les hommes ne doivent pas obéir à un autre homme qui lui serait au-dessus des lois.

Si celui qui gouverne est au-dessus des lois, alors ce dernier peut contraindre la liberté des autrespuisqu'il n'est soumis à aucune règle, à aucune punition.

Dès lors, la liberté n'est pas totale, entière et le peuplen'est pas libre mais soumis à un maître.

La loi se doit donc d'être générale, de commander à tous. - La loi qui est la même pour tous est alors une puissance personnelle qui doit tout régner.

La loi ne doit pas êtreindividualisée et accaparée par quelques-uns uns.

La loi doit être issue de la volonté générale et ne pas être crééepar quelques-uns uns.

En effet, dans ce cas-là, la loi servirait l'intérêt de quelques-uns uns et ne serait pas juste.Dans ce cas, la loi ne réaliserait pas la liberté mais au contraire, contraindrait la majorité des hommes à obéir à desintérêts particuliers.

Puisque la loi est impersonnelle, issue de la volonté générale, les hommes n'obéissent qu'à eux-mêmes et non à d'autres hommes.

En effet, si la loi est crée par tous, cela veut dire que chacun crée lui-même leslois et n'obéit qu'à ce qu'il a lui-même prescrit. - Dès lors, en société, l'homme ne se soumet à aucune autorité extérieure qui lui enlèverait toute responsabilité de. »

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