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Sait-on seulement ce que l'on désire ?

Publié le 27/02/2008

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Le désir doit donc s?appuyer sur un savoir sur l?objet, un savoir qui permette à l?individu de savoir qu?il est bon pour lui. De plus, Platon dans le banquet, définit le désir comme manque, or je ne peux manquer de quelque chose si je ne le connais pas au préalable. Enfin, c?est parce qu?un objet est désiré qu?il rentre dans l?esprit humain et qu?il est connu. Si nous ne désirons pas une chose, nous n?y faisons pas attention et nous n?en avons pas de savoir.   Le désir est obscur et bloque le fonctionnement de la raison L?expérience de désir est teintée d?angoisse et fait l?objet de l?inquiétude philosophique. C?est que le désir est considéré comme règne du corps. Pour Sartre, « le désir est tout entier chute dans la complicité avec le corps. » La raison semble ainsi détrônée par le désir. Ovide exprimait ceci : « je vois le meilleur, je l?approuve et je fais le pire ». Le désir amène en effet une guerre intérieure.

« Introduction : Bien définir les termes du sujet :- « Le désir » : C'est ce que l'on ressent lorsqu'un besoin spontané s'est transformé en une tendance conscienteorientée vers un but conçu ou imaginé.

Le désir témoigne d'un manque, mais ce manque n'est pas tel qu'il puisseêtre comblé, ce pourquoi il faut distinguer entre désir et besoin.

Le désir est donc inapaisable en soi, etcontrairement au besoin, il s'articule à "l'imaginaire" (vs le réel), ce pourquoi il ne saurait être véritablement satisfait.Mais ici, la formulation du sujet laisse penser qu'il ne s'agit pas du désir abstrait, du désir en général, mais bien d'undésir particulier, d'un sentiment ressenti, qui porte sur des objets du monde : c'est ce à quoi renvoie le « ce que ».- « Sait-on » : le terme dans ce cadre peut avoir plusieurs sens.

Cela peut aussi bien signifier « appréhender parl'esprit » que « être conscient de ».

C'est dans son rapport avec le désir que l'expression prend toute sa dimension.

Construction de la problématique : Ici, il ne s'agit pas de traiter le désir en général, mais des objets sur lesquels il porte, c'est la raison pourlaquelle le verbe « désirer » est conjugué : il renvoie à une personne, à une individualité.

Mais le sujet repose surune sorte de paradoxe.

L'homme qui désire a conscience de ce désir – sans quoi il ne pourrait même pas le nommercomme tel ; le désir se porte nécessairement sur un objet, et l'individu qui éprouve un désir de quelque chosesemble devoir évidemment connaître l'objet de son désir.

Autrement dit, mon désir n'est jamais un désir désincarné,il est toujours désir d'un objet, et il va de soi que je connais l'objet sur lequel j'ai décidé de reporter mon désir.

Mais si la question est posée c'est que cela ne va peut-être pas de soi.

En effet, lorsque mon désir estassouvi par la possession de l'objet désiré, il ne disparaît pas pour autant : je désire toujours autre chose.

Celapourrait signifier que l'objet désiré n'est qu'un leurre, qu'à travers lui mon désir vise autre chose.

Se pose donc la question de savoir ce que nous désirons réellement au travers des objets que nousdésirons.

Plan : I/ Nous désirons un objet qui n'existe pas : En général, lorsque nous voyons quelque chose qui nous plaît, nous désirons cette chose : nous croyons alors que notre désir naît d'un objet particulier qui en serait ainsi la cause.

Pourtant, une fois cet objet« consommé », nous le délaissons parce qu'il ne nous a finalement pas fourni ce que nous attendions.

Nous nousprenons alors à désirer autre chose, comme si l'objet précédent n'avait pas assouvi notre désir.

Ce dernier portetoujours sur des objets différents, et aucun ne semble ne nous satisfaire.

Est-ce parce que nous nous tromponsd'objet que notre désir n'est jamais assouvi, ou est-ce parce que notre désir est trop grand pour une seule chose ? C'est ce que cherche à savoir Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et comme représentation.

Eneffet, ce dernier explique comment le désir n'est en réalité que le résultat d'un engrenage selon lequel la satisfactiondu désir crée de nouveaux désirs parce que le but visé à travers l'objet n'était qu'illusoire : « La satisfactionengendre bien vite la satiété ; le but était illusoire ; la possession lui enlève son attrait ; le désir renaît sous uneforme nouvelle.

» IV, §57.

C'est certainement parce que nous ne désirons pas réellement l'objet mais ce qu'ilreprésente que notre désir n'est jamais assouvi.

Si la consommation de l'objet avait comblé mon désir, alors celasignifierait que j'aurais éprouvé non pas du désir, mais simplement un besoin.

Ce dernier se caractérise par le faitqu'il puisse être comblé.

Si l'on considère que le désir ne peut quant à lui être comblé, et qu'il se caractérisetoujours comme un manque, alors il semble évident que n'importe quelle chose peut être désirée sans pour autantapporter la satisfaction.

Le désir compris dans sa logique existentielle ne saurait être articulé donc au monde des"objets", puisqu'il transcende tout objet en y investissant sa problématique propre, c'est-à-dire en lui imposant unesignification spécifique au-delà de sa détermination conventionnelle.

Autrement dit, il y a toujours "moins" dansl'objet que ce qu'y cherche le désir, lequel s'exacerbe ainsi. Schopenhauer décrit le désir comme un engrenage, un cycle désespérant, qui se lie à une insatisfaction perpétuelle.

Mais le pire est que cette insatisfaction, ce désir nous sont nécessaires, sinon nous sombrons dansl'ennui : « sinon c'est le dégoût, le vide, l'ennui, ennemis plus rudes encore que le besoin [de la chose désirée].

»idem. Ce ne sont donc pas réellement les objets du désir qui sont visés, mais la valeur symbolique qui leur est attachée, ou ajoutée.

Autrement dit, c'est un peu comme si l'objet traversait sans cesse l'étant qu'il vise en vued'un horizon inaccessible.

Cette façon de transcender l'objet est tributaire d'une culture, et est structurée par desreprésentations.

Même si le désir n'est pas réellement désir de l'objet mais simplement désir de ce qui est fantasmésur l'objet, le désir ne peut pas se passer d'objets constitués.

Seuls les êtres constitués d'une intelligencesupérieure peuvent échapper à ce cercle, car leur intelligence l'emporte sur la volonté de posséder l'objet désiré.Pour les autres, « ils sont réduits au simple vouloir.

» Ainsi, nous ne désirons pas l'objet pour lui-même, mais pour ce que nous croyons qu'il va nous apporter etqu'il ne nous apporte pas.

Raison pour laquelle nous ne cessons de désirer en nourrissant l'illusion que notre désirrencontrera un objet qui lui permettra de s'assouvir.

Mais cela n'arrive jamais car « le but était illusoire ».

II/ Le désir est désir d'être : Si les objets n'assouvissent jamais le désir de l'homme, et si celui-ci est sans cesse déçu par eux, c'est. »

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