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SARTRE: «Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes [...], nous nous atteignons nous-mêmes en face de l'autre...»

Publié le 14/01/2004

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SARTRE: «Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes [...], nous nous atteignons nous-mêmes en face de l'autre...»

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« Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même Ainsi, pour Sartre, le moi ne peut prétendre, par la seule introspection, se connaître.

Autrui est le médiateurindispensable pour que le moi puisse atteindre sa vérité : « pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que jepasse par l'autre ».

Cette position d'autrui comme médiateur fait que le sujet n'est sujet que par autrui.

Aussi allerdésespérément à la recherche du plus profond de soi, du plus particulier, « du plus intime », c'est inexorablementtrouver cet autre : « la découverte de mon intimité me découvre en même temps l'autre ». Autrui, « une liberté posée en face de moi » Je découvre autrui, et je me sens découvert face à lui.

C'est « une liberté posée en face de moi », un face-à-facequi marque une rivalité.

Celle d'une existence à part entière qui m'échappe en ses pensées et en son vouloir.

Rivalitéou alliance, jamais donnée une fois pour toutes, où je suis l'autrui de ce sujet qui m'accepte ou me rejette, mais quin'existe comme tel que par moi, tout comme moi je n'existe que par lui.

Notre monde presque immédiat n'est doncpas, pour Sartre, le monde de la nature, il est « un monde que nous appellerons l'intersubjectivité ».

Monde qui n'estpas donné mais à construire, par l'ensemble des décisions que les uns et les autres nous avons sans cesse àprendre.

Liberté sans cesse à confirmer, pour assumer ce qui fait notre condition humaine ! COMMENTAIRE : Introduction : Dans le texte suivant Sartre expose sa théorie existentialiste s'opposant radicalement à celle de ses prédécesseursDescartes et Kant.

Ce que souligne Sartre c'est l'importance de l'autre dans la connaissance de soi-même, c'est ence point que le cogito n'est pas subjectif mais intersubjectif. Explication de texte : Selon les matérialistes, l'existence humaine serait déterminée, et les comportements et les pensées des hommesseraient le produit de relations causales sur le modèle, par exemple, des lois de la physique. Le postulat de Descartes étant d'ailleurs de souligner que la certitude fondamentale que nous portons en nous est d'être des sujets.

Cependant, il fait de la certitude du « je pense » le produit d'une expérience subjective : le cogitocartésien est donc présenté comme « auto suffisant ».

S'opposant donc à la thèse de Sartre qui proclame le cogitocomme intersubjectif, c'est-à-dire ne se suffisant pas à lui-même et nécessitant la présence d'autrui dans saconstruction fondamentale.

Ainsi « le pour-soi renvoie au pour autrui » car autrui est la condition de mon existence.Ce que je pense de moi renvoie à un observateur qui le reconnaît. La connaissance que j'ai de moi-même ne peut être conçue sans la présence d'autrui qui joue un rôle de« réflecteur », c'est-à-dire qu'il me renvoie l'image qu'il a de moi ce qui permet au cogito de pouvoir s'appréhender,voire de se connaître.

C'est donc dans la confrontation avec les autres que le cogito est possible selon Sartre.

C'esten ce sens qu'il est intersubjectif car il entraîne, il nécessite un rapport avec l'autre, contrairement à ce queDescartes et Kant soutiennent.

Ils soulignent à l'opposé l'importance pour le cogito de s'auto appréhender et ainsipour l'individu de se connaître lui-même sans aucun rapport avec les autres. « L'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes.

» Sartre confirme donc ici que la liberté de l'autre et lamienne se découvrent en même temps.

Il y a donc une dualité de ma relation à autrui : lui et moi sommes pour lui àla fois amis et ennemis.

Ce qui nous relie, ce qui constitue notre monde, notre patrie commune est doncl'intersubjectivité, là où les cogito rentrent en confrontation.

Mais la thèse de Sartre est aussi de dire qu'enchoisissant l'homme que je veux être, je choisis aussi l'image que je veux donner de l'humain. Cependant le texte nous pousse à nous demander si l'on pourrait réduire la réalité humaine à un simple déterminisme,conçu à la manière d'une causalité mécaniste, semblable à celle établie par les sciences de la nature. Autrui est donc nécessaire à la fois à mon existence et à la connaissance que j'ai de moi. Cependant, cette dépendance d'autrui et de moi ne nous conduit-elle pas à la nécessité absolue d'une relationdualiste ? car cette nécessité réciproque d'autrui et de moi nous condamne presque à n'agir que pour ou contrel'autre.. »

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