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SCHOPENHAUER: Qu’est-ce que la connaissance de son passé apporte à un peuple ?

Publié le 22/09/2018

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schopenhauer

L’histoire est pour l’espèce humaine ce que la raison est pour l’individu. Grâce à sa raison, l’homme n’est pas renfermé comme l’animal dans les limites étroites du présent visible ; il connaît encore le passé infiniment plus étendu, source du présent qui s’y rattache : c’est cette  connaissance seule qui lui procure une intelligence plus nette du présent et lui permet même de formuler des inductions pour l’avenir. L’animal, au contraire, dont la connaissance sans réflexion est bornée à l’intuition, et par suite au présent, erre parmi les hommes, même une fois apprivoisé, ignorant, engourdi, stupide, désarmé et esclave. De même un peuple qui ne connaît pas sa propre histoire est borné au présent de la génération actuelle : il ne comprend ni sa nature, ni sa propre existence, dans l’impossibilité où où est de les rapporter à un passé qui les explique ; il peut moins encore anticiper sur l’avenir. Seule l’histoire donne à un peuple une entière conscience de lui-même. L’histoire peut donc être regardée comme la conscience raisonnée de l’espèce humaine ; elle est à l’humanité ce qu’est à l’individu la conscience soutenue par la raison, réfléchie et cohérente, dont le manque condamne l’animal à rester enfermé dans le champ étroit du présent intuitif.

 

SCHOPENHAUER

 

1. Induire pour l'avenir : étendre à l’avenir ce que nous apprend le présent.

 

QUESTIONS

 

1. Dégagez l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation.

 

2. a. Expliquez pourquoi l'animal est renfermé « dans les limites étroites

 

du présent visible » par opposition à l'homme. b. Pourquoi l'histoire joue-t-elle, pour un peuple, le même rôle que la « conscience soutenue par la raison pour un individu » ?

 

3. Qu’est-ce que la connaissance de son passé apporte à un peuple ?

■ Mots et expressions clés

 

• L'histoire : elle désigne le passé de l’espèce humaine et la connaissance de ce passé (le terme revient quatre fois dans le texte).

 

• raison : en général, la raison désigne la faculté spécifiquement humaine de distinguer le vrai du faux dans le domaine théorique et le bien du mal dans le registre pratique. Schopenhauer lui confère ici une signification plus particulière, que l’on pourrait nommer l’aptitude à penser dans le temps. C’est cette aptitude qui distingue l’homme de l’animal.

 

• inductions : Schopenhauer explique que la connaissance du passé permet à l’homme de comprendre le présent : le présent est considéré comme l’effet de causes passées. Elle le rend donc aussi apte à « induire » l’avenir en considérant le présent comme la cause des effets qui se produiront ensuite. Mais, à l’inverse de la déduction, l’induction reste prospective. Elle ne fournit donc pas à l’homme une authentique connaissance du futur. Elle lui permet seulement de l’anticiper, voire de le comprendre.

 

• intuition : elle est explicitement reliée à l’animal et à la « connaissance sans réflexion ». Elle s’oppose donc à la raison humaine (définie plus haut) et désigne la \"pensée\" instinctive, détachée de toute temporalité. Il ne faut donc pas la confondre avec l’intuition intellectuelle qui désigne, chez certains philosophes, la vue directe de la vérité.

schopenhauer

« • Mots et expressions clés • L'h istoire : elle désigne le passé de l'es pèce humaine et la conna issance de ce passé (le terme revient quatre fois dans le text e).

• raison : en général , la rai son désigne la faculté spécifiquement humaine de dist inguer le vrai du faux dans le domaine théorique et le bien du mal dans le registre pratique.

Schopenhauer lui conf ère ici une significa tion plus particulière, que l'on pourrait nommer l'aptitude à penser dans le tem ps.

C'est cette aptitude qui distingue l'homme de l'animal .

• inductions : Sch openhauer explique que la connaissance du passé per­ met à l'homme de comprendre le présent : le présent est consid éré comme l' effet de causes passées.

Elle le rend donc aussi apte à « induire » l'ave­ nir en cons idérant le présent comme la cause des effets qui se produiront ensuite.

Mais, à l'inverse de la déduc tion, l'induction reste prospect ive.

Elle ne fournit donc pas à l'homme une authentique connaissance du futur.

Elle lui permet seulement de l'anticiper, voire de le comprendre .

• intuition : elle est explicitement reliée à l'animal et à la « conna issance sans réflexion ».

Elle s'oppose donc à la raison humaine (définie plus haut) et désigne la. »

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