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Examinez cette définition de SCHOPENHAUER: « Par métaphysique j'entends tout ce qui a la prétention d'être une connaissance dépassant l'expérience, c'est-à-dire les phénomènes donnés, et qui tend à expliquer par quoi la nature est conditionnée dans un sens ou dans l'autre, ou, pour parler vulgairement, à montrer ce qu'il y a derrière la nature et qui la rend possible.» ?

Publié le 16/06/2009

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schopenhauer

Nouvelle page 1

Le terme de métaphysique est apparu très tôt dans l’histoire pour désigner notamment les livres d’Aristote. Schopenhauer insiste d’ailleurs de manière classique sur ce fait : on a nommé en effet métaphysique les quatorze livres qui suivent la physique d’Aristote. L’étymologie de ce mot peut alors nous donner deux significations différentes du terme. En grec, le mot meta désigne ce qui est au-delà et phusikè renvoie à la physique. On peut alors penser que quand Andronicos de Rhodes donne ce nom aux livres d’Aristote, il veut juste évoquer les livres qui sont après, au-delà des chapitres concernant la physique. Mais la métaphysique peut aussi être entendue dans le sens d’une connaissance de ce qui se trouve au-delà de la physique, c’est-à-dire de la nature et du monde qui nous est donné, ce qui est donc une réalité immatérielle. La phrase de Schopenhauer rejoindrait alors la pure étymologie dans le second sens qu’on peut en tirer. Mais sa définition porte aussi sur les conditions de la nature. La condition désigne un élément qui est posé comme préalable et indispensable à la constitution du tout. Ainsi, si on dit que l’éducation est la condition pour un monde meilleur, cela signifie que c’est de elle et seulement de elle que pourra naître un monde meilleur. De même, quand on pose des conditions à un acte, cela signifie que celui-ci ne pourra être effectué que si les conditions sont remplies. Mais le terme « conditionné « utilisé par Schopenhauer renvoie aussi à la question de pourquoi les phénomènes sont tels et non autres. La condition évoque aussi les circonstances qui déterminent le caractère ou l’existence d’un phénomène. Schopenhauer donne donc ici deux attributs à la métaphysique : l’immatérialité et la recherche de l’origine des choses. Il s’agira donc de voir dans un premier temps si cette définition correspond à la métaphysique telle que l’entendent les philosophes. Mais si on admet cette définition, la connaissance évoquée est-elle possible ? Comment l’atteindre puisqu’elle s’étend au-delà des choses sensibles et matérielles ? Ne faut-il pas justement nier la métaphysique, lui poser des limites ?

 

schopenhauer

« connaissances humaines.

Elle donne ainsi un fondement à toutes connaissances puisqu'elle fournit par la raison lespremiers principes qui les soutiennent.

Ce que recherche Descartes en écrivant les méditations métaphysiques , c'est fonder la possibilité d'une connaissance certaine.

La métaphysique est aussi alors une tentative de fondationde l'entreprise intellectuelle.

Le parcours de sa pensée dans cet ouvrage est très célèbre.

Il décide dans un premiertemps de douter de tout ce qu'il lui apparaît pas comme absolument certain : du monde extérieur et même de soncorps.

Cependant, arrivé là, il s'aperçoit que le fait de douter atteste au moins qu'il existe.

D'où la naissance ducogito : je pense, j'existe.

Le cogito va être le point ferme et assuré qu'il va lui permettre de fonder la science.

Maisil va plus loin dans son hypothèse, il se pourrait qu'il existe un Dieu malin qui me trompe et me mette des faussesidées dans la tête.

Qu'est-ce qui me garantit que mes idées ne sont pas fausses ? Descartes étudie alors les idéesd'infini et de perfection présentes dans son esprit.

Elles ne peuvent venir de l'homme puisque ce dernier estjustement fini et imparfait.

Il faut donc que celui qui les ai mises là soit nécessairement parfait et infini et cesattributs sont alors ceux d'un Dieu qui ne peut pas tromper puisque parfait.

Le Dieu auquel accède Descartes - parla pensée faisant retour sur soi - joue un double rôle, particulièrement éclairant sur la nature de la métaphysique : Dieu permet de savoir pourquoi ce qui est existe, autrement dit pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien. mais Dieu garantit également la possibilité de connaître ce qui est.

Aussi l'idée de Dieu que Descartes élabore n'est-ellepas de nature religieuse mais de nature philosophique.

Une idée métaphysique et une idée religieuse n'ont en effet nila même origine ni la même fonction.

Une idée métaphysique est une idée rationnelle, fruit de la seule pensée,destinée à l'éclairer.

L'idée religieuse par contre est une idée révéléeOn retrouve donc dans la tradition classique les caractéristiques que Schopenhauer attribue à la métaphysique :passage au-delà du sensible vers un principe premier immatériel et immobile qui permet de fonder un savoir sur cequi est conditionné.

Cependant, ce savoir est-il réellement possible ? N'est-il pas qu'une illusion ? II un savoir qui dépasse l'expérience est impossible 1.

l'impossibilité de dépasser le phénomène Pourtant, une première critique de la métaphysique, indirecte, va venir avec les empiristes.

Locke est le premierempiriste et s'oppose à la théorie cartésienne sur l'origine divine de certaines idées.

Pour lui, l'esprit est semblable àune table rase, à une feuille vierge sur laquelle les sensations viennent imprimer leur marque.

L'origine des idées estdouble pour Locke : d'une part, les idées simples sont issues de l'expérience directe.

Ainsi, un certain nombre d'idéesnaissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles.

» C'est le cas desidées comme « dur », « mou », « blanc ».

Locke les appelle des idées de sensation : nous nous les représentonsque parce que nous avons eu une expérience sensible.

Ainsi, un aveugle de naissance ne pourrait avoir des idées decouleur.

Il y a ensuite les idées de réflexion qui viennent de l'observation des « opérations intérieures de notreâme.

» Hume fait une distinction semblable : pour lui, il n'y a pas de rupture entre les impressions( sensations) etles idées.

Les idées ont une force plus restreinte parce qu'elles sont les copies des impressions sensibles.

Toutesnos idées viennent de nos expériences sensibles et Hume affirme même que le principe de causalité qui gouverne lemonde selon les autres philosophes n'existe pas.

L'observation du monde nous donne l'habitude de voir certains faitsliés et de fait, nous pensons qu'un principe les tient liés.

Mais cela n'a rien de certain.

De fait, on peut se poser laquestion : comment la métaphysique serait possible en tant que science qui porte au-delà du sensible si toutes nosconnaissances partent de ce dernier ? 2.

Les limites de la métaphysiqueKant s'accorde avec Hume sur le fait que le principe ne peut être extrait de l'expérience mais il n'en tire pas la mêmeconclusion.

Kant écrit dans la Critique de la raison pure : « Que toute connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute.

En effet, par quoi notre pouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action,si ce n'est par des objets qui frappent nos sens ? » L'expérience est bien première pour Kant mais d'un point de vuechronologique et non logique.

Il poursuit ainsi « si toute notre connaissance débute avec l'expérience, cela neprouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience, car il se pourrait bien que notre connaissance par expérience fut uncomposé de ce que nous recevons des impressions sensibles et de ce que notre pouvoir de connaître( simplementexcité par des impressions sensibles) produit de lui-même.

» Les conditions de la connaissance, comme le principede causalité, font donc partie de la structure même de la raison humaine.

Et c'est pour cela que tous lesévénements répondent à ce principe.

C'est ainsi que Kant résout le problème laissé sans réponse par Hume : si lanature suit un cours régulier, c'est que l'homme projette sur elle les cadres invariables de ses facultés deconnaissance, ce qu'il appelle les formes a priori de la sensibilité et de l'entendement.Mais il faut, selon Kant, tirer les conséquences : la science ne peut nous faire connaître le monde tel qu'il est ensoi ; elle nous fait seulement connaître les phénomènes, c'est-à-dire le monde tel qu'il est pour nous, tel qu'il nousapparaît.

Dès lors, pour Kant, le savoir de type métaphysique qui vaudrait dépasser les bornes de l'expérience seraitnécessairement illusoire.Ainsi toutes les connaissances offertes par la métaphysique traditionnelle telles que Dieu, l'âme, etc..

sont illusoiresparce qu'elles résultent de l'extension illégitime de nos concepts hors de la sphère de l'expérience sensible.

Kantaffirme en effet que l'activité métaphysique tourne « à vide ».

Il ne peut y avoir d' « intuition intellectuelle » en cequi concerne ce que sont les choses hors de notre expérience.

L'esprit humain de par sa structure ne peut saisir parune vue directe un objet au-dessus du sensible, un objet suprasensible.La science dans son âge positif rejette aussi la métaphysique comme un savoir impossible et illusoire.

Auguste y voiten réalité un état transitoire de l'esprit : il décompose l'histoire, l'évolution de l'homme en trois âges, l'âgethéologique, l'âge métaphysique et l'âge positif.

Si la métaphysique constitue un progrès par rapport à l'êtrethéologique caractérisé par le règne de l'irrationnel et du religieux, il doit néanmoins s'effacer devant l'âge positif.

Cedernier est tourné vers le réel, c'est-à-dire vers la connaissance scientifique du monde. 3.Schopenhauer, nous pouvons définir le principe premier parce que nous en découlons. »

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