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Sciences & Techniques: Guérir la dépression

Publié le 22/02/2012

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La dépression provoque une profonde souffrance qui conduit parfois au désir de suicide. Pourtant, cette maladie se soigne bien. Le rôle de l'entourage est important pour faire prendre conscience de son état au malade. Trouble psychique et du comportement, la dépression est une véritable maladie, parfois très grave. Avec des médicaments efficaces, beaucoup de patience et de dialogue, les psychiatres parviennent souvent à guérir leurs patients. Les Français sont déprimés, les Américains aussi, et le reste du monde ne se porte pas très bien non plus. C'est en tout cas une des conclusions qu'on peut tirer au vu des chiffres de vente faramineux du Prozac, le dernier antidépresseur à la mode que les médias ont qualifié de "pilule du bonheur". La dépression est une des pathologies contemporaines les plus répandues : près de 5 % des Français sont touchés par la dépression, un million d'entre eux ont pris ou prennent du Prozac, et la France compte un des taux de suicides les plus élevés du monde. Si tout le monde, un jour ou l'autre, s'est dit déprimé, cela n'a rien à voir avec la véritable dépression qui est une maladie, durable, grave et handicapante, nécessitant une prise en charge et un traitement appropriés.

« La mélancolie est la forme la plus grave de dépression.

Il s'agit d'une psychose caractérisée par des symptômesdépressifs intenses, souvent associés à un délire, un état de stupeur impressionnant et une anxiété insurmontable.Le risque de suicide est une menace permanente chez le mélancolique et l'hospitalisation est souvent indispensable.Autre forme de dépression, la psychose maniaco-dépressive atteint 2 % de la population.

On l'appelle aussi troublebipolaire pour désigner l'état de ces malades dont l'humeur oscille périodiquement entre la manie, phased'enthousiasme exagéré et irraisonné, de nervosité, d'activité débordante et incohérente, accompagnée d'une pertedu sommeil et de l'appétit et les phases d'abattement.

Cette forme de psychose, dont on admet qu'elle est, enpartie, d'origine génétique, réagit à un traitement bien particulier à base de sels de lithium.

Cependant, les causesprofondes de ces pathologies restent inconnues. Quelle que soit sa forme, la dépression nécessite une prise en charge d'autant plus sérieuse qu'elle est grave :chaque année elle tue par suicide plus de 10 000 personnes.

Une intervention et un traitement rapides sont lesmeilleures garanties de guérison.

La souffrance qu'elle engendre est souvent difficile à appréhender pour les prochesdu déprimé qui ne comprennent pas bien ce qui se passe.

Il est ainsi inutile de répéter à un déprimé d'avoir de lavolonté, de se secouer.

L'absence d'énergie, l'inhibition de l'action sont des symptômes de la maladie.

Autantdemander à un diabétique de faire remonter son taux de sucre sans médicaments. Les autres traitements En exagérant à peine, on pourrait dire qu'il y a autant d'approches psychiatriques que desthéories de la dépression.

Au plan biologique, la dépression est une affaire deneuromédiateurs, ces substances dont la libération transmet, de neurone en neurone, lessensations psychiques telles que la peur, le stress, le plaisir, la faim...

La sérotonine seraitun des médiateurs impliqués dans la dépression.

On admet aujourd'hui qu'un taux insuffisantde sérotonine dans le cerveau est souvent associé à des symptômes dépressifs et cetteconstatation biologique est à la base d'une série de traitements antidépresseurs dont fait partie le Prozac.

De nombreux textes d'inspiration psychanalytique ont été consacrés à la dépression.

Pas plus quela théorie biologique, ils ne sont en mesure de proposer une solution unique.

Cette dualité des approches seretrouve lorsqu'on cherche à évaluer les résultats des traitements habituellement proposés aux déprimés : lespatients obtiennent des résultats apparemment comparables s'ils sont soignés à l'aide d'antidépresseurs ourégulièrement pris en charge dans le cadre d'une psychanalyse ou d'une psychothérapie.

Cette évaluation, d'ailleursaléatoire comme presque toujours en psychiatrie, est d'autant plus compliquée que beaucoup de malades ont enmême temps recours aux deux approches : ils sont traités aux antidépresseurs tout en étant suivis par unpsychothérapeute ou un analyste.

Cette double prise en charge est d'ailleurs très souvent conseillée par desspécialistes.

Même si, dans certains cas, les psychiatres ne choisissent pas de prescrire d'antidépresseurs, tousinsistent sur la nécessité d'une prise en charge d'inspiration psychanalytique et, surtout, sur la nécessité de laparole et du dialogue avec le déprimé. Vraies et fausses guérisons "La psychiatrie s'exerce dans la durée", rappellent souvent les spécialistes.

C'est dire que dans la dépression lestroubles brefs et sans lendemain sont assez rares. C'est d'ailleurs la durée qui fait toute la différence entre un coup de cafard et une véritable dépression.

Même si unmalade a suffisamment souffert pour entreprendre la démarche délicate de recourir aux soins d'un psychiatre, il estbien rare que le malaise profond ne resurgisse pas un jour.

Certes, il peut arriver des épisodes dépressifs uniques,liés à un deuil ou à un événement particulièrement déstabilisant qui, une fois surmontés, ne reviendront plus.

Untraitement antidépresseur de deux à trois mois accompagné d'un soutien psychologique suffit généralement àsoigner le malade, dont la fragilité personnelle n'est pas vraiment en cause.

Les psychoses maniaco-dépressives oules mélancolies, qui relèvent d'une structure mentale particulière, se manifestent au contraire dans la longue durée.Parfois, la dépression est liée à un épisode, traumatisant et oublié, de la petite enfance ou de la vie familiale.

Dansce cas, un travail de réflexion et d'analyse entrepris avec l'aide d'un professionnel est particulièrement indiqué. Plus que dans aucune spécialité médicale, le choix du traitement est une affaire personnelle.

Aucun conseil nepourra jamais forcer à réfléchir sur soi-même quelqu'un qui ne le désire pas.

Pas plus qu'on ne pourra forcerquelqu'un à se soigner aux antidépresseurs s'il refuse les médicaments.

De même qu'il sera impossible de fairereconnaître à un déprimé profond qu'il est déprimé s'il est persuadé qu'il en sortira tout seul.. »

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