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Sciences & Techniques: La cartographie

Publié le 22/02/2012

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Pour savoir l'essentiel sur une région, regardez sa carte ! Emplacement des villes, contours des champs, dessin des routes et des cours d'eau, indications de distances, d'altitudes… Tout le paysage est là, sur le papier. Comment cartographes et géomètres réalisent-ils cette prouesse de précision ? Qu'est-ce qui est beau, grand, coloré, et qui fait l'inventaire quasi exhaustif de tout un pays? Les cartes, bien sûr! Sur une carte au 1/25000 (lire : "au vingt-cinq-millième"), la plus précise, où 1 cm sur le papier équivaut à 25000 cm soit 250 m sur le terrain, chaque sentier de rivage, bergerie isolée ou mètre de frontière sont annotés. Et toutes les évolutions d'un pays prises en compte. C'est parce que des autoroutes sont prolongées, des usines rasées, des entrées de port transformées, etc., que l'Institut géographique national (IGN), chargé de la cartographie de la France, doit sans cesse recommencer.

« 3.

De la photo au dessin Après quoi, un opérateur se penche sur un appareil dit " de restitution " pour dessiner le fond de carte.

Il regarde dans la lunettestéréoscopique, où il admire le paysage en relief, et retranscrit sur un écran toutes les informations géographiques visibles sur lesphotos.

Eh oui ! Même à l'heure de l'informatique, le dessin d'une carte est quasi artisanal ! Seul le cerveau de l'homme est capable de distinguer le tracé d'une rivière de celui d'une route, par exemple. Lorsque l'opérateur voit une maison sur la photo en 3D, il en fait le tour avec trois manivelles qui déplacent un curseur sur les clichés,et l'ordinateur restitue automatiquement un petit rectangle sur son écran.

Deux manivelles lui permettent de se déplacer surl'horizontale, et la troisième épouse le relief.

Entre la photo stéréoscopique et la mise à plat du dessin sur l'écran, l'ordinateur, qui aingurgité au préalable toutes les données des points de calage, a effectué un calcul plutôt complexe pour corriger la courbure de laTerre et l'axe de l'avion. Pour être lisible, la carte est colorée : bleu pour les rivières, lacs, mers, puits et autres points d'eau ; vert pour la végétation ; noir pourles tracés des routes et des chemins, ainsi que pour tous les bâtiments. 4.

Le relief en un coup d'œil Par ailleurs, l'opérateur trace en orange les courbes de niveau, qui permettront de visualiser le relief.

Pour cela, il n'utilise que lamanivelle qui suit le relief et rejoint tous les points d'une même altitude.

Il trace une courbe tous les 5 m d'altitude.

Plus les flancsd'une montagne sont pentus, plus les courbes seront serrées sur la carte.

S'il s'agit d'une douce colline, elles seront beaucoup plusespacées.

Sur une courbe sur cinq, dite " courbe maîtresse ", est précisée l'altitude.

Ensuite, l'opérateur ajoute les ombres portéesque ferait le soleil s'il éclairait par le… nord-ouest ! Bien qu'il soit au sud, tous les tests prouvent que cette exposition décalée procureune meilleure perception du relief sur les cartes papier. 5.

Un fond de carte peu bavard Lorsque l'opérateur a fini de faire défiler tous les clichés, il obtient un fond de carte assez complet.

Assez seulement, car à ce stade,la carte est trompeuse, obscure et muette. Trompeuse, car on a vite fait de confondre, sur une photographie aérienne, une maison avec un silo à maïs, ou un mur de clôture avec une rangée d'arbres.

Obscure, parce qu'on ne voit pas, sur la photo, où partent les chemins de forêt, cachés par les arbres ; qu'on nesait pas ce qui se cache sous les tunnels, et qu'il est aussi difficile de deviner la qualité des routes.

Muette, enfin, parce que latoponymie, c'est-à-dire les noms des lieux (l'IGN en a collecté 2 millions pour la France), n'est pas encore inscrite.

De plus, les limitesadministratives, comme les frontières d'un département à l'autre, ou avec un autre pays, ne sont pas encore matérialisées. 6.

Le terrain : un travail de fourmis A ce stade, un géomètre appelé " compléteur " repart sur le terrain avec, en guise de besace, un ordinateur portable où a été chargé lefond de carte, qu'il va compléter sur place.

Il vérifie que tel chemin est goudronné ; note la largeur des routes ; enquête auprès deshabitants pour connaître le nom des lieux-dits et leur orthographe ; s'enfonce dans les sous-bois pour suivre le cheminement d'unsentier et le dessiner ; note des précisions sur le type de végétation ; précise les voies interdites aux véhicules à moteur ; signale lespostes de police ou de gendarmerie, ainsi que les téléphones isolés (pour les randonneurs en danger), etc.

Toutes ses remarquessont entrées sur l'ordinateur puis reportées sur le fond de carte. 7.

Des finitions impeccables Reste alors, une fois que toutes les informations sont regroupées et la légende terminée, à imprimer la nouvelle carte en couleurs.

Afinque la finesse des détails cartographiques soient bien lisibles et que la finition soit impeccable, l'impression se déroule très lentement.Les aventures d'une carte pourraient s'arrêter là, mais encore faut-il savoir utiliser ce fantastique outil de papier ! Pour le déchiffrer dansle bon sens, il reste à savoir faire coïncider le nord de la carte avec le nord sur le terrain… Le nivellement Il existe, à travers l'Hexagone, 350000 repères d'altitude, dont les premiers ont été établis en 1862.

Ils sont calculés à partir d'un pointsymbolique, dit " point 0 ", qui est celui du niveau moyen de la mer.

Les géomètres, qui connaissent leur altitude au millimètre près,les utilisent pour déterminer l'altitude de nouveaux points. Ils placent une mire, sorte de longue perche, en un point a dont ils connaissent l'altitude, et une autre sur un point b, éloigné d'environ80 m, dont ils cherchent l'altitude.

Puis, grâce à un niveau à bulle monté sur un trépied, qu'ils placent entre les deux mires à égaledistance, ils déterminent l'horizontale a'b' entre les deux mires, afin de connaître la dénivelée h (h = aa'-bb').

Connaissant l'altitude de a. »

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