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Sciences & Techniques: Les dauphins

Publié le 22/02/2012

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Il file plus vite qu'un catamaran, il a un sonar dans la tête. Il aime sa famille et dessine de drôles de ronds dans l'eau… Portrait du plus célèbre ambassadeur des mers : le dauphin. De la terre à la mer Ils vivent dans la mer. Ils plongent, frétillent, nagent comme des poissons… mais ils n'en sont pas. Car les ancêtres des cétacés avaient les pieds bien sur terre, il y a 50 millions d'années. Ils appartenaient à un groupe de respectables mammifères, les mesonychoïdés, dont faisaient aussi partie les aïeux des vaches et des chevaux. Ces quadrupèdes poilus vivaient au bord de la mer, aimaient barboter, et mangeaient du poisson à tous les repas. Et c'est ainsi qu'au fil des millénaires ils ont évolué. Leurs poils, inutiles sous l'eau, ont été remplacés par une bonne couche de lard sous la peau. Leurs pattes arrière ont disparu, leurs membres antérieurs se sont transformés en nageoires, et leur silhouette a épousé la forme des poissons. Au final, on distingue aujourd'hui deux sous-ordres de cétacés. Les mysticètes, ou cétacés à fanons, comme les baleines ou les rorquals, arborent en guise de denture une grille faite de fines lamelles, servant à filtrer l'eau et retenir plancton et petits crustacés. Dauphins, marsouins, cachalots appartiennent, eux, à l'ordre des odontocètes ou cétacés à dents. Plus de trente espèces de dauphins sillonnent les mers du globe. Ils forment la famille des delphinidés. Cinq espèces survivent tant bien que mal en eau douce en Inde (dans le Gange et l'Indus), en Chine (Yangzi Jiang) et au Brésil (Amazone) ; ce qu'il reste de la modeste famille des platanistidés : quelques milliers d'individus menacés de disparaître à cause de la pollution et des aménagements qui bouleversent leur habitat.

« Inutile de pousser les machines à fond, les navires les plus rapides ont l'air de lambiner derrière un orque qui pique un sprint.

Cemégadauphin dépasse en vitesse de pointe les 45 nœuds soit plus de 80 km/h.

Les petits delphinidés (de 2 à 3 m de long) tiennenteux aussi la barre haut.

Ils peuvent filer à plus de 25 nœuds (près de 50 km/h) quand certains cargos atteignent au maximum 15 ou 20nœuds (36 km/h). Le secret de cette célérité tient d'abord à la silhouette profilée de l'animal et à son mode de propulsion.

Animée par de puissantsmuscles dorsaux, sa nageoire caudale se soulève de bas en haut, créant un tourbillon qui balaye l'eau vers l'arrière et le propulse versl'avant.

La technique est si efficace qu'elle fascine les champions de natation.

Au J.O.

de Séoul, en 1988, David Berkoff s'estlargement inspiré du mouvement de cette nageoire pour onduler lors de sa coulée de départ et décrocher la médaille d'or au 100 mdos. En plus, le dauphin a vraiment la vitesse dans la peau.

Cette enveloppe est d'une exceptionnelle élasticité.

Très sensible auxvariations de pression, elle se déforme constamment pour empêcher la création de turbulences qui freineraient la progression del'animal. Un sonar planqué dans le melon Plongez un dauphin dans une eau sombre par une nuit d'encre.

L'animal est capable de faire la différence, à quelque 3 km dedistance, entre deux pièces de monnaie identiques mais constituées d'un alliage différent.

Bien vu ? Non, ce n'est pas grâce à son œilaiguisé, mais au sonar intégré sous son crâne qu'il perçoit précisément la forme, la taille, la vitesse et la consistance de tout ce quiremue alentour.

Un équipement d'" écholocation " à faire pâlir de jalousie la Marine, mais dont il doit apprendre à se servir.

S'il suffit dequelques " clics " (séries d'émission d'ultrasons) à un vieux loup de mer pour identifier un objet, les plus jeunes mettent plusieursannées à roder la machine.

Et commettent parfois des erreurs fatales.

Ce n'est pas un hasard si 80 % des dauphins égarés dans lesfilets des pêcheurs ont moins de trois ans. Sacrée famille ! Un pour tous, tous pour un ! Ils peuvent être une petite dizaine ou plusieurs centaines (les femelles et les enfants au centre dugroupe), leur principe de vie tourne autour de la solidarité.

A tel point que, pour ne pas abandonner un membre malade, tout un groupeest capable de le suivre jusqu'à l'échouage… soit jusqu'à la mort.

En fait, ces liens étroits se tissent dès la naissance entre un bébédauphin et son entourage. Voir le jour dans l'eau est une opération délicate.

Il s'agit de pousser rapidement le nouveau-né à la surface pour qu'il aspire sapremière goulée d'air.

Très souvent, une autre femelle assiste la maman.

Comme toute dame mammifère qui se respecte, la delphineallaite son petit.

Le bambin n'ayant pas de lèvres pour téter, il donne des petits coups de bec sur le ventre de sa mère.

Deuxmamelles sortent alors d'une fente ventrale et font gicler le lait dans sa bouche.

Le précieux liquide dont il avale quelques dizaines delitres par jour contient près de 50 % de graisse (celui de la vache n'en contient que 15 %).

De quoi lui permettre de constituerrapidement la couche de lard sous-cutanée indispensable pour garder constante sa température interne. Mais il n'est pas prêt pour autant à se débrouiller seul.

Sa génitrice, ses grand-mères ou ses tantes le poussent quand la bande foncetrop vite.

Elles se relaient aussi pour lui apprendre à pêcher, à utiliser son sonar et à mener la rude vie de mammifère marin.

Unparcours initiatique qui dure des années.

On a déjà repéré des grands gaillards d'une quinzaine d'années qui traînaient encore dans lesillage d'une mère ou d'une tantine bien-aimée.

On parle même d'un globicéphale de treize ans qui continuait à téter sa maman. Et s'il ne lui manquait que la parole ? " La voix du dauphin est une sorte de plainte aux accents humains ", écrivait le Romain Pline l'Ancien, au Ier s.

apr.

J.-C.

De là àprêter au cétacé une pensée évoluée et un langage sur le modèle du nôtre… Le mythe a eu la peau dure jusqu'à ces dernières décennies.

Dans les années 60, des chercheurs tentèrent même de lui enseigner l'anglais.

Un échec cuisant.

Tout d'abord parce quele dauphin, privé de cordes vocales, est incapable d'articuler ; mais surtout parce que les signaux sonores qu'il émet n'ont rien decomparable avec la structure du langage humain.

La vingtaine de sifflements qui composent son vocabulaire sont associés à dessituations déterminées, comme c'est le cas chez beaucoup d'animaux.

A ne pas confondre avec cette faculté unique de l'homme àassocier des groupes de sons qui n'ont aucune signification propre mais qui, dans un ordre précis (lié à la syntaxe), forment unmessage. Buller intelligemment Doué ? Sûrement.

Si l'intelligence (du point de vue biologique) est l'art d'utiliser son expérience pour faire face à une situation nouvelle,le dauphin possède sans doute le plus haut QI du monde marin.

Mammifère évolué et grand prédateur, il fait preuve d'excellentescapacités d'adaptation.

Il a colonisé tous les océans, aussi bien sur les côtes qu'en pleine mer, et a su développer des stratégies dechasse en fonction du contexte.

Plus futé que les poissons, plus débrouillard que la vache ou le mouton, il se rapproche, par soncomportement social, du lion et du loup.

Est-ce assez pour le comparer au chimpanzé et à… Homo sapiens ? Tout de même pas.. »

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