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Se cultiver est-ce se faire violence ?

Publié le 30/03/2010

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Thème : Les deux notions composant la structure thématique de l’énoncé sont des concepts d’une grande densité, et donc complexes à analyser. C’est pourtant d’une telle analyse que doit procéder la construction d’une réflexion problématique. Abordons-les dans l’ordre. (i) Culture (de soi). D’emblée saute aux yeux la dimension agraire de la métaphore. La culture peut ainsi fonctionner comme une sorte de catachrèse définissant l’activité humaine par excellence (on sait l’importance de la révolution néolithique pour le développement de l’histoire humaine). Filons donc la métaphore pour expliquer l’application du concept au domaine de l’intellect : cultiver implique la succession de deux actes, semer et récolter ; mais encore cela suppose, ou plutôt exige la disposition d’un terrain fertile. Ainsi, transposé sur le modèle intellectuel, cela signifie un processus d’intégration des productions externes de la civilisation (à savoir les biens culturels employés comme semailles), et, suite à une période de gestation-maturation, l’obtention de résultats qui sont des moyens augmentant les possessions (en l’occurrence, la puissance cognitive) de qui les acquiert (récolte). La culture apparaît dans ce cadre à la fois produit de civilisation et bien civilisationnel. Ce lien avec la civilisation n’est pas neutre et se retrouve précisément dans l’élaboration du terme de Bildung dans le prolongement du romantisme encyclopédique allemand (Humboldt). 

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